« Des feux partout, des crises et toujours le même schéma ! »

0
Dr Vincent Carret

« Gouverner c’est anticiper et prévoir l’avenir ! »
Il va nous falloir une armée « Bleu, Blanc, Rouge », Police, Blouses blanches et Pompiers  et nous réarmer, vite !

Des esprits insouciants et irresponsables ont cru bon vouloir faire des économies là où il ne fallait surtout pas en faire au risque d’exposer le pays à un avenir compliqué et bien incertain. Nous y sommes !

Feux de forêts, crises climatique , sanitaire et hospitalière, et autres, mêmes causes, mêmes effets, mêmes  combats… mêmes devoir de responsabilités envers nos populations !

Le jugement sévère et les votes sanctions de nos concitoyens à l’égard de leurs élites et gouvernants pour ne pas être à la hauteur des enjeux, pourtant connus de tous, actent la fin d’une période.

On le comprend d’autant plus lorsque l’avenir, au vu de nombreux signaux, était éclairé voir annoncé, partout et dans de nombreux domaines.

Le rapport de la CIA : «  2040 vers un monde en crises de plus en plus contesté et violent » est lors de chaque élection présidentielle aux USA, publié et porté à la connaissance du monde entier. Les crises et les risques politiques, sociétaux, sanitaires, climatiques, religieux, économiques, géopolitiques et stratégiques y sont mentionnés pour les vingt ans à venir. Ils sont une référence mondiale au titre des enjeux planétaires pour tous les dirigeants du monde.

Les enjeux climatiques et sanitaires occupent une part importante de ces alertes mondiales.

La multiplication des incendies et feux de forêts partout sur nos territoires français et européens dont certains baptisés de « Mégafeux » nous conduit à rejoindre le Contrôleur Général Grégory ALLIONE,  Président de la Fédération Nationale des Sapeurs Pompiers de France ( FNSPF ) dans sa tribune du Monde du Vendredi 22 Juillet dernier : « L’exceptionnel sera sans doute notre quotidien en 2023 » et probablement bien au delà …

Les risques climatiques et les enjeux planétaires qui y sont associés rejoignent sans aucune surprise les crises et la gestion des risques annoncés par bon nombre d’acteurs et spécialistes de terrain depuis longtemps.

À juste titre il est acté dans le domaine des feux de forêts , comme partout ailleurs,  le manque d’anticipation malgré les trop nombreuses alertes et mises en garde ! Les similitudes avec la crise du Covid-19 révélatrice des dysfonctionnements du monde de l’hôpital et de notre Santé abandonnés aux politiques de « folie » et des lois du marché, du rendement et des économies, sont criantes de réalités et de ressemblances !

Toutes ces crises et ces risques que nous subissons ont un dénominateur commun, tous sont abandonnés au déni et ont tous été mis à mal ces dernières décennies par des logiques financières qui ont réduit la voilure dans des domaines essentiels et stratégiques , secteurs sensibles « désanctuarisés » et censés devoir protéger les populations …

Annoncés et connus de tous face à des années de déni et d’incompétences selon Alain BAUER, ces crises et ces risques sont aujourd’hui jugés comme impardonnables dans un devoir d’anticipation et de projection pour l‘avenir !

Toutes au delà du déni sont reproduites inexorablement par le même schéma.
On réagit toujours au dernier moment et dans le mur ! La faillite des systèmes d’alertes et des erreurs tous azimuts non corrigées ! Un manque d’écoute du terrain et de ses acteurs expérimentés et de préparation, définissent par essence toutes les crises. En vain !

Manquements, défaillances, inaction, impuissances, lâchetés, incompétences, cynisme, mépris, système du « pas de vagues » et de « la poussière sous le tapis », pourrissement des conflits, stigmatisation des alertes … sont le fondement de toutes ces crises.

Les crises qui précèdent les drames suivent toutes le même schéma comme l’indique la famille du Professeur Samuel PATY assassiné en 2020 par un terroriste, famille qui porte plainte ce 5 Avril 2022 contre les pouvoirs publics pour « non-assistance à personne en péril et non empêchement de crime».

Le contenu et les informations constitutives de cette plainte pointent ici comme à chaque fois de nombreux dysfonctionnements imputables aux autorités de tutelles et les mêmes failles dans le traitement des signalements clés, les mêmes négligences ou analyses erronées ou refusées, les « non réponses en tant que réponse », les silences pesants, les mêmes mépris, les mêmes lâchetés et in fine, une inaction fautive.

La famille précise : «  Quand on met bout à bout les déclarations des ministres et des différentes autorités,  la dialectique qui apparait est saisissante, l’état n’a pas failli, jamais finalement, si Samuel est mort c’est presque de la fatalité, comme si rien ne pouvait l’empêcher! ».

La « fatalité » ressortie partout en tant qu’alibi face aux  désarmements multiples dont celui de notre système de Santé et les 150 000 morts du Covid-19 finit par ne plus convaincre personne.

De ces drames il en résulte un vent de colère immense et le rejet d’un système qui n’est plus accepté aujourd’hui par une société qui exige des comptes.

D’un cheminement toujours identique et reproductible sont issues toutes ces crises : «  Droit dans le mur, de nos erreurs et du refus de les reconnaitre » écrit Jean François KAHN.

Le dossier du sang contaminé, ceux du Levothyrox et du Médiator,  comme toutes les crises et scandale,  la Canicule de 2003, les nombreuses « Une » de médias sur le SAMU et les Urgences,  les attentats terroristes en France, les dossiers et drames de Samuel PATY, le mouvement des gilets jaunes, la crise Sanitaire du Covid et ses 150 000 morts, les plaintes des familles des Ehpad ORPEA, les fermetures de services d’Urgences et de lits hospitaliers, les déserts médicaux, la pénurie de soignants, les feux de forêts dévastateurs et le manque de moyens humains et aériens, l’insécurité et les atteintes aux personnes, l’éducation et l’abandon de nos enseignants comme de nos soignants … tous suivent les mêmes mécaniques jusqu’au point de rupture et de drames et rappellent les autorités à leurs erreurs, toujours les mêmes et le schéma suivant

  • Déni, omerta et loi du silence
  • Malgré les signalements, les alertes, pendant des semaines, le discours officiel est «Circulez, il n’ y a rien à voir »
  • Toutes les crises sont annoncées car signalées par des lanceurs d’alertes.
  • Toutes ont donné lieu à des critiques des autorités ( dont sanitaires) pour leur lenteur à réagir, voire leur volonté plus ou moins active de soustraire des informations utiles à la connaissance des parties prenantes.
  • L’absence d’écoute et de volonté d’écoute, et de respect des déclarants voire d’un certain cynisme et mépris face aux informations de terrain.
  • L’absence d’anticipation et de correction des dysfonctionnements plusieurs fois signalés.
  • L’absence de réaction ahurissante aux différents signaux.
  • L’abandon , la solitude , le non accompagnement et les menaces sur les lanceurs d’alertes à faire taire.
  • Plus grave, une minimisation du ressenti des patients ou des équipes et de la légitimité de leurs démarches lors des crises sanitaires.
  • Une Stigmatisation et une culpabilité des équipes de terrain qui dérangent les systèmes établis .
  • Une culture du « pas de vagues » et de « la poussière sous le tapis » trop souvent retrouvée.
  • Un manquement à la transparence et à la réactivité que chacun est en droit d’attendre des autorités de tutelles.
  • Un affolement , une réponse panique et un transfert rapide de responsabilités sur les organisations et sur les autres pour se couvrir une fois confrontés au drame …pourtant annoncé.
  • Des plans COM usés et dépassés que plus personne n’écoutent et ne croient plus pour masquer les impuissances d’état.
  • Toutes dissimulées et masquées sous des chiffres et courbes de statistiques trop facilement manipulables.
  • Des directives, toujours plus de directives et autres éléments de langages pour diluer les responsabilités, pour se couvrir et se protéger, pour se cacher derrière des procédures qui inondent les équipes jusqu’à en devenir inaudibles.
  • L’absence de culture des risques et des crises et le démon du déni ( sait-on tirer les leçons des crises ? seront nous prêts pour les prochaines ? ).
  • Une communication de crise artisanale et insuffisamment coordonnée.
  • La reproduction inexorable et sans fin des drames annoncés …
  • Et jamais ou trop rarement de responsabilités établies !

Avoir pensé et voulu partout des systèmes à « flux tendus », rentabilisés, sans réserve ni capacité d’extension sauf à bricoler et répondre par des organisations « dégradées », en tension et pression permanente, c’est-à-dire en crise continue et avoir abandonné nos populations à l’image des soins et de nos soignants, nos ainés, l’hôpital public aux lois du marché qui était une « Folie » selon les aveux du Président de la République, comme toutes les autres folies et autres politiques d’austérité qui devaient protéger la nation et qui ont failli, toutes ces faillites alimentent les crises ! Les plans de Communications et autres éléments de langages qui continuent à cacher les impuissances, les incompétences et les renoncements irritent plus que ce qu’ils rassurent et n’apaisent tant ils sont devenus indécents et impardonnables aux yeux de tous.Les temps ne sont plus aux paroles stériles et contre productives mais à l’action.À juste titre le transfert de responsabilités que nous assumions seuls en lieu et place de beaucoup vers nos élites et nos gouvernants vont devoir à présent être assumés en haut lieu.Comment faire autrement si ce n’est que de devoir en accepter à partir de maintenant le principe de réalité relayé par le Président de la République ce 4 Juin 2022 devant la presse régionale : «  Le temps des crises durera » … et surtout comment y répondre et s’engager à y faire face? Une certitude face à ce monde des incertitudes, ce ne sont plus ces plans d’austérité irresponsables dans des domaines essentiels et stratégiques qui ont été sacrifiés et désarmés qui permettront d’affronter l’avenir et les enjeux exceptionnels qui nous attendent.
La pression des responsabilités basculent aujourd’hui en toute logique vers nos élites et nos gouvernants qui ne peuvent plus jouer avec « les réalités réinventées » et qui devront de plus en plus répondre à la question : « Savons nous et saurons nous tirer les leçons des drames et des crises ? »Et malheur à celles et ceux qui se risqueraient dans l’avenir à poursuivre dans des stratégies de gain de temps là où le temps presse et a déjà fait cruellement défaut !

« Sommes-nous et serons-nous prêts pour cette période de risques et de crises qui dureront ? »

À nos gouvernants, de répondre enfin, mais surtout de DEVOIR agir ! Agir contre les effets d’annonces et les grands vides qui s’en suivent …

Ils sont attendus et observés, ils le savent et savent surtout en ces temps de profonds bouleversements et de changements de paradigmes qu’ils seront jugés et dans l’obligation de rendre des comptes.

La vraie gestion des risques et des crises n’est elle pas celle de l’amnésie et de l’oubli des événements une fois les émotions et les images « Choc » passées?

Mais surtout combien de drames humains parvenir à éviter?

Pour affronter « ce monde des crises et des risques qui durera » il nous faut absolument nous RÉARMER, Vite , Très vite !

Dr Vincent CARRET
AMUF VAR

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.