Centre Hospitalier Intercommunal de Toulon-La Seyne : Plus de 300 tests par jour

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Une partie de l’équipe : Dr Chollet, Mmes Deroubaix et Corti, Dr Toyer, Mme Begnis

Covid-19 : Plus de 300 tests par jour analysés au laboratoire du Centre Hospitalier Intercommunal de Toulon-La Seyne

Le secteur réservé à l’activité Covid

Certains ont raillé le Président de la République quand il a employé le terme de « guerre » dans la lutte contre le Covid-19. Mais, si ce n’est pas une guerre, c’est, à l’évidence, une mobilisation qui se retrouve dans tous les services de santé. Le Dr Cécile Poggi, chef de service du laboratoire du CHITS, peut en témoigner : depuis le 4 mars, avec ses confrères le Dr Lionel Chollet et le Dr Anne-Lise Toyer, elle doit gérer une activité en virologie liée à 100% au coronavirus. Compétences et endurance sont mises à l’épreuve pour traiter 300 tests par jour et apprendre à mieux connaître un virus, encore totalement inconnu il y a moins de six mois…

La fiabilité en question
-« Nous travaillons, pour l’instant, uniquement selon la technique de PCR (réaction de polymérisation en chaîne) pour déterminer si le patient est infecté, ou non, après prélèvement dans le nez ou la gorge», explique le Dr Poggi. « Mais aux travaux d’analyse, s’ajoute la recherche permanente de réactifs : la demande est mondiale, les commandes n’arrivent pas toujours, et le marché européen ne suffit pas. »

Pour l’heure, il n’y a pas de rupture dans l’approvisionnement, ce qui sous-entend une vigilance permanente.

-« Dans quelques semaines, sans doute au début du mois de mai, nous pourrons réaliser des tests sérologiques, par prise de sang. Mais, à ce jour, tous les tests proposés ne présentent pas la fiabilité nécessaire et nous attendons les résultats des évaluations du Centre National de Référence. »

– L’automatisation est indispensable à la réalisation de la RT-PCR Covid

Là encore, il faudra sans doute faire appel à plusieurs fournisseurs, tant la demande est internationale. Et si l’impatience des français peut se comprendre, il ne faut pas donner de faux espoirs :

-« Savoir si l’on a été au contact du virus, c’est attendre que l’organisme développe des anticorps. Or, il semble que les résultats ne soient vérifiés qu’au bout de plus de 20 jours après une exposition au coronavirus. »
Patience, donc, à un moment de grande impatience…

Mobilisation générale
Les laboratoires du CHITS sont un pôle d’excellence depuis fort longtemps. Dans les années 1990, ils furent les premiers, dans la région, à se spécialiser dans la virologie, sous l’impulsion d’une femme passionnée par son travail : le Dr Nérina Profizi. « Il s’agissait, alors, de  déterminer qui était porteur du VIH, car le SIDA, au début, était aussi un territoire inconnu, et de dépister l’hépatite C à la suite de transfusions», rappelle t’elle.

Le Dr Cécile Poggi, chef de service du laboratoire du CHITS

-« Aujourd’hui, souligne le Dr Cécile Poggi, nous recevons l’aide de tous nos collègues biologistes, généticiens, tous mobilisés avec nous, pour faire face à la demande. Car nous traitons les prélèvements de tous les hôpitaux varois : Fréjus, Draguignan, Brignoles, St Tropez, mais aussi les établissements de Renée Sabran,  Pierrefeu, le Centre Pierre Chevalier, de Léon Bérard… »

Une liste conséquente, qui demande, on le comprend, du personnel et des équipements.
Alors, personne ne compte ses heures, ni ses jours de travail, l’équipe technique est très investie.

« Nous nous appuyons sur l’expérience de notre petit groupe de techniciens de virologie, qui s’est enrichi de volontaires provenant d’autres secteurs. Les secrétaires viennent le samedi et le dimanche, des techniciens à la retraite reprennent du service, nous faisons des formations accélérées, et tous les spécialistes de biologie, de génétique, deviennent virologues! », constate avec optimisme le Dr Poggi.

Enfin, l’hôpital, grâce à la réactivité de ses acteurs, a investi dans du matériel performant : trois automates sont en capacité d’analyser les tests.

La « sortie de crise » est-elle pour bientôt ? Personne, honnêtement, ne peut y répondre, et le Dr Poggi, rappelle qu’en attendant un vaccin, il faudrait que 60% de la population soit immunisée. Or, nous en sommes à 10%, et ce n’est qu’une estimation… Le petit Covid-19 n’a pas fini d’envahir notre quotidien…

Nicole FAU

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