La Coordination Rurale revient sur les mesures prises ces derniers jours en matière de cotisations sociales, à la veille de l’ouverture du Salon de l’Agriculture. Ces annonces cosmétiques n’ont pas permis d’acheter la paix sociale telle qu’espérée par le gouvernement et le président de la FNSEA, désespérant même ceux qui comptaient le plus sur un soutien.
Le prix : l’élément central des revendications
Les agriculteurs sont désormais nombreux à être convaincus que seule la régulation portée par la Coordination Rurale depuis sa création, peut mettre un terme définitif à la crise, sans avoir à passer par une douloureuse restructuration globale du secteur qui en laissera beaucoup sur le carreau. Les aides de la PAC ne suffisent plus depuis longtemps à compenser les pertes des exploitations. La dérégulation voulue pour conquérir le marché mondial est un échec cuisant : ce ne sont pas seulement les marchés à l’export qui nous échappent, c’est aussi le marché européen. Il est urgent d’en sortir à travers un protectionnisme éclairé, qui permettra aux prix de ne plus s’aligner sur les moins-disants mondiaux.
La TVA sociale : la réforme profonde de la protection sociale agricole
Outre la régulation européenne, il s’agit également de supprimer les distorsions de concurrence fortes qui existent aussi entre les pays de l’UE, en particulier sur le plan social. Le cahier de doléances et de propositions établi par la CR démontre l’impossibilité de perdurer dans le système actuel, et propose une alternative forte et crédible à travers la mise en place d’une TVA sociale en agriculture, qui remplacerait tout ou partie des cotisations sociales agricoles. Si le consommateur est prêt à contribuer lui aussi à la préservation d’une alimentation saine et durable, la TVA sociale permettrait, elle, de redonner de la compétitivité à nos produits en abaissant le prix à l’exportation, en renchérissant les importations sans changer le prix des produits français.
Max Bauer
