« Avoir le courage de dire la vérité !»

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Docteur Vincent Carret

Il est courageux ! Il vient de dire tout haut, soit disant, ce que la grande majorité des Français dit tout bas l Le Président n’y va pas par quatre chemins «  Emmerder une partie d’entre eux », ceux qui refusent de se faire vacciner!

Tout le monde applaudit et valide. Quand le courage se conjugue avec la vérité !

«  À qui dit la vérité, offrez lui un cheval pour qu’il parte au galop et puisse sauver sa peau » dit le proverbe Afghan.

Il n’est pas parti au galop, il assume, droit dans ses bottes, soutenu et conforté par la majorité des Français qui selon les sondages apprécient cet acte de bravoure.

Il ne faut pas s’arrêter en si bon chemin serions nous tenter de dire. L’exemple du courage qui fait tant défaut et dénoncé dans trop d’actes de lâchetés qui ont fait beaucoup de mal au pays au quotidien et exprimés par le « Oui mais » ou «  le pas de vague » et encore «  la poussière sous le tapis en tout » semblent s’affranchir de la loi du silence imposé ci et là.

Le Canard enchainé du Mercredi 12 Janvier 2022 participe à ce chemin et cet exemple à travers l’article d’Isabelle BARRE et Hervé LIFFRAN : «Covid : Un hôpital à corps et à TRI». « Les toubibs se retrouvent contraints, quand les lits de réa sont tous occupés, d’opérer une sélection des patients qui n’ose pas dire son nom …

Ce mot et ce nom interdits le « TRI » des malades, à faire trembler l’éthique aussi et qu’il ne fallait absolument jamais prononcé a pourtant déjà été prononcé et écrit, au titre du principe de vérité et de réalité, le Canard y met cette fois ci un point d’honneur et de vérité supplémentaire.

Deux ans après le début de la pandémie, un ponte du ministère de la santé reconnaît devant les journalistes ce que le gouvernement avait à l’époque démenti à grands cris et pour nous soignants et familles resté lettre morte à un certain DG de la Santé Monsieur Jérôme SALOMON : « Oui faute de place en réanimation, il y a bien eu du tri parmi les malades au plus fort de la première vague du covid … »

Il était bien entendu impensable d’admettre en réanimation des patients trop fragiles ou trop âgés pour supporter l’intubation et la mise sous respirateur artificiel.

Le ponte précise «  Entre la fin de mars et le début d’avril 2020 les critères de sélection pour les soins intensifs se sont resserrés. En quelques jours la moyenne d’âge des réa s’est affaissé de plusieurs années » rejoignant le refus de transferts de plusieurs Ephad via les régulations des SAMU de France, contraints et obligés par la crise,  faute d’autres moyens et solutions en situation exceptionnelle, ce qui était le cas.

Un document sous forme de « recommandations » invitant les soignants à prendre en compte pour les patients Covid le critère d’âge avait été réfléchi par l’ARS Ile de France via la DG adjointe Catherine Paugam-Burtz et le Professeur Antoine Vieillard-Baron réanimateur à l’hôpital Ambroise Paré, dit l’article «Heureusement non utilisé».

Cette même problématique souvent vécue dans des situations de drames par les soignants se reproduit à nouveau en région PACA où l’ARS aurait imaginé des «propositions de règles de priorisation» «en cas de  pénurie exceptionnelle de place en réanimation» selon Médiapart du 24/12/2021 poursuit le Canard. Parmi l’âge des patients avec un couperet qui pourrait tomber à … 65 ans !

Le Dr Jean-Marie Forel de la Réanimation du CHU Nord (Service du Pr Laurent Papazian référent PACA du Covid) est très clair. «La sélection s’opère depuis plusieurs jours selon les places disponibles. Les plus âgés, les plus comorbides ne rentrent pas. On leur donne des chances avec de l’oxygène à haut débit mais on préfère garder les lits pour des personnes à meilleur pronostic »

Il est vrai que le capacitaire des lits de réanimation s’est encore aggravé par rapport à  la première vague suite au départ des personnels soignants que l’on ne prouve plus. Sur un des services référents et fleurons de la réanimation respiratoire en France, le service du Professeur Laurent Papazian, du CHU Nord Marseille, 10 lits sur 58 sont fermés faute d’infirmiers pour le faire tourner …

Plus qu’un gâchis, un drame et la faillite de la pensée sanitaire aveuglée et paralysée par le diktat du tout économique d’un hôpital voulu et pensé à «flux tendus»,  sans réserves, en pression et tension permanente c’est-à-dire en crise continue, désarmé et essoré, voire parfois devenu «violent» selon les soignants qui l’abandonnent non plus pour ne plus vouloir soigner et sauver leurs malades mais sauver leur propre peau !

Avant de «brûler un cierge à Sainte Rita, la patronne des causes désespérées», nul ne doute que bon nombre de soignants (je pense de manière émue et pour toutes et tous qui sont partis, à notre collègue et ami le Dr Eric LOUPIAC de l’AMUF tombé sans protection lors de la première vague et nos proches également tombés), que les  familles des 128 000 victimes du Covid  et sans oublier la CJR ( Cours de Justice de la République ), n’aient à demander des comptes à bon nombre de décideurs en responsabilités lors du bilan de cette crise qu’il faudra de toute façon faire un jour.

Parce que penser, vouloir, imposer, un hôpital à « flux tendus », sans réserve, en pression et tension permanente, c’est-à-dire en crise continue, en sus des autres conséquences des politiques de santé menées depuis 30 ans qui nous conduisent dans la situation actuelle, sont une responsabilité, une vraie responsabilité que beaucoup fuient et tenteront de fuir …
et parce que plus personne n’est dupe pour accepter devoir se cacher et se protéger derrière la fatalité d’une pandémie pour essayer de s’inscrire en procès en irresponsabilité devant la Nation et l’ensemble de nos concitoyens.

Pour finir, quel plus bel exemple de courage et de vérité, à suivre, que celui de la chancelière allemande, Angela Merkel que de demander pardon et de présenter ses excuses à sa nation et son peuple lors de la gestion de cette crise sanitaire !

Dr Vincent CARRET
AMUF

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