Jeudi dernier, c’est à La Garde qu’Alain Juppé organisait une grande réunion publique annoncée à Toulon. Avec 650 places assises, c’est plus de 1500 personnes qui avaient répondu à l’appel. Ce qui place Alain Juppé légèrement au dessus de son principal rival Nicolas Sarkozy avec 1200 ou 1300 militants la semaine dernière au Palais Neptune. A la différence près des Aixois, Marseillais, Antibois, Niçois avaient, en nombre, fait le déplacement pour applaudir le fils spirituel de Jacques Chirac.
A l’entrée, chaque militant se voyait offrir un drapeau tricolore (made in China), chaque siège était garni d’une pancarte aux couleurs de l’ancien premier ministre. Tout était organisé pour qu’une démonstration de force soit adressée au camp d’en face, sur des terres que les experts placent dans le giron de l’ancien Président de la République.
En propos liminaires des orateurs ont expliqué pourquoi ils avaient rejoint Alain Juppé. Seul Jean-Pierre Giran, Juppéiste … canal historique, a sur faire passer un peu d’émotion, un peu d’affection pour celui qu’il soutient depuis plus de dix ans.
Alain Juppé s’est attaché à présenter les grands axes de sa campagne pour ces primaires de la droite et du centre. Devant un public déjà convaincu, ce brillant énarque a fait un discours soporifique pour certains, trop long ou trop technique pour d’autres, apaisant pour le noyau dur, étonnant pour ceux qui ont entendu que la TVA serait augmentée mais que ça serait indolore sauf pour les chinois?
A la sortie beaucoup de militants du parti Les Républicains reconnaissaient que Nicolas Sarkozy était un meilleur tribun, une bête politique plus mordante. Car il faut bien le dire, même si Alain Juppé a l’étoffe d’un homme d’Etat, il est apparu à La Garde déjà fatigué par ces milliers de kilomètres avalés, par ces poignées de mains de chaque instant, par ces réunions publiques quotidiennes, par le regard permanent des très nombreux journalistes qui le suivent, jusqu’à la porte de sa chambre.
Pour tenir le cap jusqu’à l’élection Présidentielle du printemps prochain, Alain Juppé va devoir s’économiser ou faire un stage dans un équipe cycliste pour, qu’à l’insu de son plein gré, un cocktail de vitamines nous donne la possibilité de retrouver le « chauffeur de salle » de Jacques Chirac qui n’avait pas d’égal pour électriser les militants. Mais eux aussi, depuis ces lointains souvenirs, ont pris de la bouteille. Et pour Alain Juppé il est à craindre que, le plus dur reste à venir.
