5 décembre : la mobilisation monte en puissance

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Le pouvoir cherche à contenir les colères sociales qui montent dans les profondeurs du peuple avec la remise en question de notre système de retraites par répartition présentée comme un…sauvetage et une nécessité économique découlant de l’allongement de la vie.

C’en serait fini du principe : de chacun selon ses moyens (cotisation), à chacun selon ses besoins (pension suffisante permettant de vivre dignement) calculée sur les meilleures années d’activité. Système qui avait déjà été beaucoup écorné.

On basculerait dans un système par capitalisation et par point dont la valeur ne serait pas garantie et où chacun serait invité à mettre de côté la somme dont il aimerait disposer une fois atteint l’âge de son départ à la retraite. Ils ne prévoient pas de limites et pour nous y contraindre ils ont inventé la décote ! Pendant que le chômage frappe les jeunes.

Peu à peu, les gouvernements néo-libéraux, ont réduit les prélèvements sur le capital et accru la part des salaires. Le pouvoir d’achat des pensions s’est réduit sous l’effet de la perte des recettes provenant d’un chômage endémique de très haut niveau et d’une réduction des indemnisations-chômage. Sans compter une cascasde de privilèges fiscaux à sens unique.

Dans un même temps où la productivité du travail a fait des progrès  ininterrompus ainsi que les rendements du capital battant, notamment en France, des records

Ce qui fait qu‘un retraité sur trois gagne moins de 1 000 euros par mois ! La pension dépassant rarement la moitié du dernier salaire.

Inutile de dire que la solution ne se trouvera pas dans l’allongement de la durée du travail jusqu’à 67 ou 68 ans, à moins de tendre vers l’épuisement au travail comme réponse à l’allègement physique que permettent les nouvelles technologiques.

Plutôt que d’aller vers une réduction naturelle du temps travaillé pour le consacrer à d’autres activités individuelles et/ou sociales choisies.

Ce qui suppose une autre organisation sociale qui prenne en compte de nouveaux rapports de production, d’échanges et de propriétés plus économes, plus respectueux de la nature, de la santé des populations et de la bio-diversité.

Une réforme alternative
 On nous bassine avec les 4 actifs pour 1 retraité, passés de 2 à 1 aujourd’hui … comme  image du décalage de la charge, le retraité étant pris pour une charge? Mais on ne vous dit pas que le PIB a été multiplié par 4 de 1960 à 2000 ! Il suffirait de porter la part des richesses que nous décidons d’y consacrer à 17% du PIB au lieu de 14% aujourd’hui pour rétablir l’équilibre. Qui osera dire que ce n’est pas possible ? Nul besoin de recourir à des fonds de pension, des produits  spéculatifs, ce qui revient à jouer avec l’argent des pauvres !

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel a proposé aux autres formations de gauche d’en débattre le 11 décembre car la France n’est pas condamnée à se priver des moyens destiné à un système de retraites qui pérennise la répartition sur la « capitalisation », garantit la solidarité sur le risque !

Un financement assuré par la suppression des aides publiques sans contrepartie comme le CICE (crédit impôt compétitivité emploi) 66 milliards par an, alourdis pour les entreprises qui embauchent des intérimaires, n’ont pas d’objectifs de formations, environnementaux… Et inversement pour celles qui vont dans le bon sens. Autre levier : les revenus financiers (298,8 Mds en 2018), cotisations au même taux que les cotisations employeurs 10,45%.
Ajoutons-y les salaires et au 1er janvier une augmentation de 20% du SMIC. L’idée d’une meilleure répartition de la richesse créée en faveur du travail fait son chemin. Elle ne s’imposera pas sans luttes.

Macron et Philippe visent celles et ceux qu’ils appellent les « privilégiés ». Ils ont la garantie de l’emploi ils les opposent à ceux du privé, qui ne l’ont pas même si les salaires sont très bas, comme dans la fonction publique « dégraissée » pour causes de privatisations.

Comme ils cherchent à opposer usagers et cheminots, fonctionnaires et salariés du privé, chômeurs et travailleurs, tous précarisés pourtant de sorte que, comme pour les retraites, ils ne nous laisseraient d’autre choix que le temps partiel et de rester salariés plus longtemps pour essayer de compenser une pension de plus en plus plus réduite.

C’est ainsi qu’ils conçoivent le progrès et la justice sociale, toujours prêts à nous enfumer, à nous présenter l’image des performances boursières des magnats du grand luxe français qui ont leurs ronds de serviettes à la table de Trump ! LVMH (Bernard Pinault) vient de racheter le joallier étatsunien Tiffany pour 16 Milliards de $!

Le premier geste de Macron, sorti d’une banque d’affaires, ce fut de supprimer l’ISF et prendre 5 euros par mois aux bénéficiaires de l’APL (aide personnalisée au logement). On ne vit pas dans le même monde.

Tant que la finance règnera sur nos vies mutilées, nous subirons la loi des plus riches qui ne se laisseront sûrement pas dépouiller de gaîté de coeur. Ils n’ont aucune légitimité à s’attribuer ad-vitam aeternam, les fruits du travail salarié pour eux-seuls, sans même se soucier de la moindre obligation sociale et écologique.

Comme pour les retraites, le 5 décembre, puisse le nombre faire entendre sa voix.

René Fredon

 

 

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