Le mal logement, aujourd’hui encore

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Un petit historique :
On aimerait parfois avoir tort lorsque l’on se projette, mais la réalité nous rattrape .

Présentation du 20em rapport du mal logement (RML)
Toulon 09 Avril 2015 FOL du Var

Introduction par Jean-Paul Jambon, représentant départemental de la Fondation Abbé Pierre
En ouverture, le clip chanson, L’oiseau malin,
Cette charmante chansonnette de notre temps nous en rappelle d’autres qui ont porté les révoltes populaires
Sans aller jusqu’à la Marseillaise ou l’Internationale
Le temps des cerises , de jean baptiste Clément chanson des communards de la commune de paris en 1871, est l’une de celles ci
Alors oui, méfions nous ce ceux qui n’ont rien , et qui dans la désespérance n’ont rien à perdre.

20 ans
20 ans que d’année en année la Fondation Abbé Pierre analyse, interpelle, propose, sur la situation du mal logement.
20 ans que chaque année les équipes de la Fondation s’interrogent sur leurs capacités à trouver l’angle d’approche du prochain rapport .
20 ans que la situation évolutive du mal logement et de la précarité n’est pas avare en angles d’attaques :

Le manque de logements pour faire face à l’accroissement démographique et les nouveaux modes de vie
Les travailleurs pauvres et aux contrats précaires
La précarité énergétique
La taudérisation des immeubles et habitats des années pré 1950,
l’habitat des propriétaires occupants en particulier en milieu rural.
La dégradation des immeubles réalisés dans les années 1962/1975, et qui fait se développer la problématique des copropriétés dégradées.
L’habitat indigne dans les centres ville et villages anciens
Le manque de réponses adaptées vis-à-vis de la grande précarité.
Les expulsions locatives sans proposition de relogement
Et j’aurais une insistance sur le logement des personnes vieillissantes ;   après avoir loupé l’évolution de la cellule familiale, c’est un nouveau défi qui se présente à nous et pour lequel actuellement nous ne sommes pas prêts à faire face.

Cette crise du logement qui perdure et s’amplifie depuis de trop longues années met en péril l’idée républicaine de liberté, d’égalité et de fraternité ;

Car elle renvoie avant tout à une question de société, de vivre ensemble, d’équilibre entre toutes les composantes de la population, ainsi qu’à la capacité de donner à chacun des perspectives d’avenir, de sécurité, de protection pour la personne et sa famille.

Au-delà des murs et du bâti, le logement est le lieu de l’intimité , de l’échange, de la réception amicale ou familiale et donc une partie intrinsèque de la maille sociale qui donne sa place et un sens à notre vie en communauté.

L’angoisse de perdre son logement, le traumatisme que provoque la perte d’un habitat et les conséquences dramatiques d’une expulsion sont là pour démontrer son importance.

La crise que nous subissons depuis 2008 revêt parfois un caractère de désespoir, de chute inéluctable.
Laisser nos aînés dans la solitude et la précarité
Ne pas donner d’espoir pour les personnes, pour les jeunes, pour ceux qui se préoccupent des ménages en difficultés devient alors une erreur politique majeure.

En 1954 , il a fallu l’appel de l’abbé Pierre et l’insurrection de la bonté pour relancer des programmes de construction ambitieux et réinsuffler une lueur d’espoir à des millions de personnes.

Dans les années 1990, les politiques sociales ont semblé prendre acte du désarroi de nombreux ménages, de cette nouvelle pauvreté qui frappait à nos portes et donc du besoin d’inventer , d’innover dans le domaine de la protection des personnes, et de renouveler notre pacte républicain.

Les lois sur le RMI, le logement pour les personnes défavorisées, la politique de la ville, contre les exclusions ont donné ce souffle tant aux personnes qu’à ceux qui les côtoient ou les aident.

C’est peut être de cela dont on a le plus besoin aujourd’hui,
des raisons d’espérer,
des lueurs au bout du tunnel,
des actions qui prennent en compte ceux qui rencontrent des difficultés.

Le marasme, la désespérance, le caractère quasi inéluctable d’une dégradation, sont ressentis comme autant d’obstacles avant d’envisager la sortie de crise.

Pourtant, ces périodes devraient stimuler notre imagination au lieu de ressortir les sempiternelles recettes dont on sait pourtant qu’elles sont éphémères et surtout inefficaces à terme et souvent très inégalitaires.

Le débat sur les idées reçues prend ici toute son importance car celles-ci sont bien souvent le recours facile qui évite de rechercher les vraies causes, au lieu de faire preuve d’objectivité, d’imagination, d’inventivité.
Pire, ces moments de crises, dans l’histoire, ont toujours poussé à rechercher des responsables, boucs émissaires ou victimes expiatoires.

Quand dans le discours politique ou populaire, le chômeur n’est plus une victime mais devient un fainéant, quand le sans abri n’est plus un pauvre mais un parasite, voir un délinquant, quand le mal logé n’est plus une personne en difficulté mais quelqu’un qui est incapable d’entretenir, de payer ou de gérer son logement,sans oublier les populations Roms et les Gens du Voyage stigmatisées sans aucunes retenues,

l’Autre n’est plus alors perçu comme une chance de diversité mais comme un profiteur du système et les risques sont énormes pour notre société.

L’abbé Pierre disait souvent que si demain un pays déclarait la guerre à la France , on saurait trouver de l’argent, de l’énergie, de la force, de la solidarité et de l’union pour faire face au danger et y répondre rapidement ensemble.
Notre vrai ennemi déclaré ne serait-t-il pas la pauvreté, l’injustice sociale, l’abandon des plus faibles, le mal logement,

Alors qu’attendons nous pour nous réveiller
L’objectif n’est pas hors de portée mais dépend d’une forte , nécessaire et véritable volonté politique portée par l’exigence des citoyens.

Cette volonté existe-t-elle ?

 

crédit photo Corse-ars.fr

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