Une députée en visite sur une ferme bio

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Cécile MUSCHOTTI, députée de la 2nde circonscription du Var, en visite sur une ferme bio

Dans le sud est, 62% des consommateurs achètent des produits bio et 27% en consomment au moins une fois par semaine (Baromètre Agence Bio 2015-2016). Face à ce contexte favorable, les producteurs bio sont paradoxalement confrontés à des problématiques notamment règlementaires qu’ils souhaitent présenter à Mme MUSCHOTTI. Agribiovar souhaite, par exemple, mettre en évidence l’impasse règlementaire liée aux normes françaises de commercialisation des œufs.

Qui organise la visite ?
AgribioVar est l’association qui rassemble les producteurs biologiques du Var. Créée en 1997, elle fait partie du réseau FNAB (Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique). AgribioVar agit pour promouvoir et développer l’agriculture biologique en travaillant avec les acteurs du département (agriculteurs, consommateurs, élus, collectivités,…). Ses missions sont multiples, de l’organisation de formations techniques à l’accompagnement des producteurs dans leur démarche de conversion à l’agriculture biologique, en passant par l’organisation de l’introduction de produits bio locaux dans la restauration collective.

Quand et où ?
AgribioVar vous invite à vous joindre à la visite de la ferme « Le grand jardin » de Véronique ALBERT à Solliès Pont, aujourd’hui à 9h30. Installée depuis 2006 , elle présentera le fonctionnement de sa ferme. Avec elle, vous pourrez découvrir les problématiques liées à la production en agriculture biologique ainsi qu’à l’élevage de poules pondeuses. Pour obtenir le plan d’accès à la ferme située : 7 impasse des Pachiquous, 83210 SOLLIES PONT.

La filière « œufs » touchée par une règlementation trop contraignante ?
La demande en œufs bio issus du circuit de proximité est importante depuis quelques années. Les crises sanitaires, comme récemment sur la contamination au fipronil des œufs industriels, ne font que conforter cette croissance. De plus en plus de petits élevages de poules pondeuses bio se mettent en place dans le département du Var.

L’arrêté ministériel du 18/12/2009 modifié par l’arrêté du 28/12/2011 relatif  aux  règles  sanitaires  applicables  aux produits d’origine animale et aux denrées alimentaires en  contenant,  stipule en annexe  II,  section  I, point  2, que l’approvisionnement direct par le producteur d’œufs du  consommateur final  en  petites quantités,  n’est possible qu’à la condition que le producteur soit détenteur, dans  un  ou  plusieurs bâtiments, d’un effectif total de volailles inférieur à 250 animaux adultes. Au-delà de ce seuil, les   éleveurs   ne   peuvent pas commercialiser  leurs  œufs  en  direct  aux consommateurs que ce soit à la ferme ou sur les marchés.

Dans le Var, la plupart des élevages bio ont dépassé le seuil de 250 poules fixé par le ministère. Et les éleveurs ayant moins de 250 poules sont limités à la vente en direct, malgré une grande sollicitation des magasins spécialisés et de la restauration commerciale. Loïc De SALENEUVE, président d’AgribioVar réagit : « On impose aux petites éleveurs des normes faites pour des entreprises industrielles comme Lactalis ! Nous sommes favorables à des contrôles et analyses régulières sur nos fermes, mais cela n’a aucun sens de chercher à tout aseptiser. L’excès de propreté perturbe les équilibres bactériens naturels et favorise les pathogènes.»

AgribioVar présentera des propositions de solutions à Mme MUSCHOTTI.

Valoriser les produits bio et une juste rémunération des producteurs
La plupart des agriculteurs bio travaillent plus de 60 heures par semaine, nourrissent la population locale tout en préservant l’environnement (pas de pollution de l’eau aux herbicides !)… et ont souvent du mal à atteindre le SMIC. Agribiovar plaide pour une rémunération des producteurs à la juste valeur du travail qu’ils fournissent et des services environnementaux rendus, qui profitent à toute la population locale.

Ainsi, l’association travaille actuellement sur des projets de charte distributeurs – producteurs, notamment pour garantir une juste rémunération de ces derniers.

Pour répondre à la problématique de valorisation des produits bio locaux et en particulier de la commercialisation, très chronophage pour les producteurs, Agribiovar a également pour objectif de monter en 2018 des projets de points de vente de produits bio locaux « clés en main » qui seront proposés aux collectivités du département qui pourront dédier du personnel salarié à la vente des produits. Ces points de vente garantiront qualité et traçabilité aux consommateurs et une juste rémunération des producteurs.

Comment développer la restauration collective bio ?
Début 2017 en France, 57% des établissements de restauration collective (soit plus de 40.000 à l’échelle nationale) ont déclaré proposer des produits biologiques à leurs convives. Le secteur scolaire reste « le plus concerné », avec 79% d’établissements déclarant proposer des produits bio, suivi du secteur du travail (47%), puis du secteur de la santé et du social (30%), selon l’enquête Agence Bio/CSA Research.

Loïc De SALENEUVE réagit : « Souvent le premier frein des établissements, c’est le coût des produits bio. Savez-vous que 19 Tonnes de déchets alimentaires sont aujourd’hui gaspillés sur une année scolaire à l’échelle d’un lycée toulonnais ? Si elle s’accompagne d’une maîtrise des quantités servies dans les portions repas, l’introduction de produits bio ne coûte pas plus cher ! »

Agribiovar accompagne l’introduction et l’accroissement de produits bio locaux en restauration collective : accompagnement des gestionnaires, formation des cuisiniers, mise en lien avec des producteurs ou groupements de producteurs…

Alors que le développement de la production et de la consommation bio s’accélère, l’agriculture biologique doit s’inscrire dans des projets de développement territoriaux durables et équitables.

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