Un barbier de qualité

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Adriano Sinivia

À Toulon grand succès du Barbier de Séville de Rossini dans une nouvelle présentation d’Adriano Sinivia ! Excellente direction de l’orchestre et du plateau par Jurjen Hempel.

Une bonne idée.
Claude-Henri Bonnet a eu l’excellente idée de choisir pour les fêtes une œuvre de grande inspiration sans doute une  des plus belles partitions de l’histoire de l’Opéra « Il barbiere di Siviglia » d’un jeune Rossini de 24 ans. Œuvre toujours plaisante, regorgeant de mélodies, de rythmes et de fantaisie servie ici par une présentation originale signée Adriano Sinivia. Celle-là même qui avait  été donnée aux Chorégies d’Orange durant l’été. Là-bas un peu perdue dans l’immensité du théâtre antique, mais  ici à Toulon rendu plaisante et efficace  s’appuyant sur une conception pirandellienne du théâtre dans le théâtre ou plutôt du cinéma dans l’Opéra.

Hommage au cinéma italien

jurjen Hempel

Adriano Sinivia a transporté sa production de Lausanne via les Chorégies d’Orange avec bonheur. L’Opéra de Rossini est replacé dans les années Cinquante a Cinecittà à Rome, ce qui permet des effets de distanciation heureux (Vespa, Topolino, arrivée du comte Almaviva en bersaglieri…)  Le spectacle est plaisant à regarder, les costumes agréables, les lumières toujours heureuses.

Côté voix, sans être des grands noms médiatisés, le plateau est bien équilibré. Ginger Costa-Jackson campe une Rosine alerte et mutine, elle caractérise bien le personnage et la scène de la leçon de musique au  deuxième acte est fort réussie. Sa voix de mezzo est large, riche avec des aigus parfaits. Un timbre opulent, une aisance époustouflante et un sens de l’opéra placent sa Rosine parmi les grandes réussites de ce rôle. Le jeune ténor  juan José de Léon est vaillant et courageux (il a chanté un  « Cessa di piu resistere » final  de premier ordre). Le Figaro de Vincenzo Nizzardo est  remarquable d’efficacité. Artiste attachant dans ce rôle clef il a fait preuve d’un abattage étourdissant.

Les autres protagonistes du Cast n’ont pas démérité (Dima Bawab dans une Berta parfaite ; Pablo Ruiz en basse bouffe idéale, incarne un Bartolo hautement comique ; Ivo Stanchew dans un Basilio correct).

L’orchestre de l’Opéra de Toulon a semblé fort à l’aise sous la baguette souple et inspirée de Jurjen Hempel. Quelques décalages et défaillances dans la mesure, sans doute dus à l’importance et à la multiplicité des mouvements scéniques de cette production moderne et intelligente, n’ont pas altéré la qualité générale de la prestation. L’ensemble constitue une réussite à porter à l’actif de la maison lyrique varoise annonçant une année 2019 riche en émotions musicales.

Dernière représentation ce lundi  31 décembre à 20h.

Jean-François Principiano

 

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