Toujours à Bandol, mal logé … mais en voiture 

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Lors de précédente interpellations, nous faisions part de la situation de Sophie D, locataire dans un appartement non décent et dangereux… Une bonne nouvelle se profile puisqu’elle devrait intégrer au 1er décembre un logement social au Beausset, après plus de 4 ans d’inscription pour un logement social…mais nous connaissons cette triste réalité, en particulier dans la communauté de communes de Sud Sainte Baume

Aujourd’hui , c’est toujours de mal logement dont nous parlons…ou plutôt de non logement.
En effet , depuis Juillet 2021 Dominique B. « vit » dans sa voiture stationnée sur un parking de Bandol. Commerçant ayant été confronté à des difficultés de gestion, puis modeste salarié ayant perdu son emploi, Dominique s’est retrouvé en incapacité à faire face au paiement du loyer d’un  logement du parc privé.

Refusant de se trouver en situation d’impayé vis-à-vis du bailleur, il quitte son logement et se réfugie dans sa voiture en espérant un relogement dans un logement social dont il a fait demande.

Sa situation de Sans Domicile Personnel, lui permet de pouvoir faire valoir diverses priorités (DALO, Labellisation..) , On notera que toutes les « institutions »(Assistante sociale du Département, CCAS de Bandol, services logement de la DDETS, Députée de la circonscription…) sont mobilisées et font pour le mieux, mais elles se trouvent confrontées cette fois non pas à un manque de logement … même si bien sur les possibilités sont toutes autant limitées de part les carences des communes, mais à un refus d’attribution à 2 reprises de la part des bailleurs sociaux arguant de la faiblesse des  ressources de Dominique,.

Ces ressources sont constituées d’une petite pension de retraité amputée d’une petite dette liée à des remboursements de charges de son exploitation précédente, situation économique qui selon les services sociaux ne saurait être rédhibitoire pour l’accès à un logement social dans la mesure ou les aides au logement viendraient compléter.

En Juin 2018, lors d’une itv à Libération, Christophe Robert, Délégué Général de la Fondation Abbé Pierre disait : « Le coût du logement est un poids insupportable pour les pauvres ».

À l’évidence, désormais , ce sont les plus pauvres qui sont d’un poids insupportable pour les  bailleurs sociaux ,alors que nous devons constater une évolution dramatique des situations compliquées pour de plus en plus de personnes retraitées et âgées  lesquelles n’arrivent plus à faire face à leurs charges de logement et se retrouvent en impayés, et procédures d’expulsions.

C’est le cas de nombreux locataires tant ex salariés ou petits entrepreneurs individuels et commerçants ayant été confrontés aux diverses crises depuis 20 ans avec des salaires modestes, des périodes de chômage, des carrières courtes, des fermetures de leurs activités.

En attendant, Dominique , à l’entrée de l’hiver, vit toujours dans sa voiture tout en bénéficiant de l’implication d’une solidarité locale et ponctuellement de quelques nuits chez des connaissances .. même s’il lui serait possible de faire appel à un hébergement d’urgence , ce qu’il ne veut pas, choix que nous devons respecter, mais qui en tout état de cause ne  serait pas satisfaisant pour une personne totalement insérée et « simplement » en quête d’un logement économiquement accessible.

Alors, on fait quoi ?
Comme pour Sophie, faut–il compter sur le Père Noël ?

Jean-Paul Jambon
Délégué Départemental Var
Fondation Abbé Pierre

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