TER privé entre Marseille,Toulon et Nice

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Au conseil régional de PACA, l’exécutif LR a fait voter, le 13 décembre en pleinière, le lancement d’une procédure de délégation de service public, dès début janvier 2020, faisant appel aux candidatures intra-européennes intéressées par la gestion de deux des lignes TER dont il a la responsabilité.

C’est une première en France. Les régions Hauts-de-France et Grand Est devraient suivre.Deux lots sont concernés : la  ligne Marseille-Toulon et Nice dont l’exploitation débuterait en 2022 et, deux ans plus tard, les lignes autour de Nice.

Que de précipitation pour se débarrasser de la SNCF, elle-même en voie de privatisation,  la loi avait fixé au 1er décembre 2019 l’ouverture de la procédure de mise en concurrence !

Renaud Muselier frétillait d’impatience. et ne cachait pas sa volonté d’y recourir pour les TER puisqu’ils relèvent des régions Les opérateurs aussi, ils sont déjà huit sur les rangs dont deux Français, outre Kéolis la filiale de la SNCF : la société TRANSDEV très présente en France, en Europe et dans le Var (réseau Mistral et lignes de bus),  la RATP qui candidate aussi pour les deux autres régions.

La société italienne TRENITALIA, la DEUTSCHE BAHN, la MTR qui exploite Hong-Kong et quelques capitales du Nord de l’Europe seraient également sur les rangs.

Rien que des multinationales se répartissant le marché mondial du transport ferroviaire, routier et maritime, avec des participations croisées au gré de leur stratégie et de leurs résultats. TRANSDEV est la propriété de la Caisse des Dépôts et Consignations(66%) et de l’Allemand  RETHMANN(33%). Il avait absorbé la branche « Transports » de VEOLIA en 2011.

Comme dans « Perrette et le pot au lait », Muselier annonce des « prix canonissimes… –mais ne les précise pas- qui vont permettre à la région de récupérer de l’argent public… » Ah! la réduction des dépenses publiques, il n’y a pas que chez Macron qu’on connaît la chanson. Ils parlent de « la wifi à bord et de la petite restauration » sur la principale liaison TER de la région, comme si l’affaire était déjà bouclée et la tarification connue ?

Son calcul est simple, pour ne pas dire simpliste. La région dépense 285 millions chaque année pour l’exploitation des TER et la privatisation pour dix ans va rapporter 1,78 milliard d’euros, 178 milliards par an.

Sauf que, si les profits iront au privé les coûts d’investissements dans les infrastructures resteront à la charge des contribuables régionaux. La ligne en question est l’une des plus vieilles. La CGT a réagi à cette vision idylique de la privatisation. « Elle se traduit partout où elle est mise en oeuvre en Europe par moins de trains, des trains plus chers et moins à l’heure…Comme pour les retraites il s’agit de la casse du service public…les conditions d’emplois des cheminots sont lourdement menacées »

Mais ça, Renaud Muselier n’en a que faire, ni de leur statut, ni de leurs retraites. L’Etat s’apprête à faire de même pour les lignes inter-cités. La consultation de la concurrence sera obligatoire en 2023. Entre opérateurs géants qui ont très souvent des actionnaires communs, on a plus que des réserves sur la notion de « concurrence libre et non faussée » comme on cherche à nous persuader. Les opérateurs de la téléphonie ont été maintes fois condamnés pour ententes illicites, ce qui ne les a pas empêchés de remettre ça !

Leur professionnalisme technologique n’est pas en cause mais leurs méthodes commerciales relèvent de la seule recherche de rentabilité pour leurs actionnaires et par n’importe quels moyens. Résultat : davantage de chômage, de précarité, d’endettement et d’inégalités.

C’est le principe même de l’économie libérale, avide de déréglementations, de privatisations, de réductions des dépenses publiques, de capitalisation des retraites, de communication à sens unique -puisqu’elle posséde les grands médis- et de compétitivité au détriment du travail, des salariés et de leurs droits conquis pourvu que les profits privés progressent, ce qui est le cas en France.

Pour le pouvoi il s’agit de masquer que là, réside la crise profonde de nos sociétés que supportent difficilement les peuples bien qu’à des degrés très divers pourvu qu’une minorité de privilégiés s’en sorte !

« Chacun peut réussir… » nous serine Macron ? Tu parles. En attendant il fragilise tout le monde, même ceux qui se croyaient à l’abri.

On est en plein bras de fer social et cette privatisation annoncée vient montrer à quel point Muselier s’inscrit dans la même « logique » de fuite en avant que Macron dans l’ultra-libéralisme d’où nous vient tout le mal.

René Fredon

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