Une semaine pour mettre à jour ses vaccinations

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poster-vaccinons-nousLe Comité Départemental d’Education pour la Santé du Var (CODES 83), dirigé par le Dr Laurence Pallier, et son adjoint, Pierre Coupat, participe à la semaine de la vaccination, initiée par l’OMS, et pilotée par l’ARS (Agence Régionale de Santé) du 25 au 30 avril. De multiples actions d’informations, de rencontres…et de vaccinations, auront lieu dans le département, avec la participation active des étudiants de l’Institut de Formation Public Varois des Professions de Santé.

Si l’on vous demande quelles sont les vaccinations obligatoires pour toute la population, en France, êtes-vous capable de répondre spontanément ? Et, si vous avez plus de 50 ans, pouvez-vous assurer que vous êtes à jour de vos vaccinations ?

 

Pour tous ceux – la majorité – qui n’ont pas su répondre à ce petit sondage, rien n’est perdu : à partir d’aujourd’hui, et pendant une semaine, ils vont pouvoir s’informer, interroger les professionnels de santé, dire leurs craintes ou leurs réticences…et peut-être changer d’avis sur ce sujet qui divise la société française. Car la défiance, face aux vaccins, augmente d’année en année : 10% en 2005, 40% en 2010, selon l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes). Et, cette année encore, toutes les personnes invitées à se faire vacciner contre la grippe n’ont pas répondu à l’offre. On reproche aux laboratoires de ne pas être transparents, on redoute le lobbying des industriels auprès des autorités de santé : bref, la promotion de la vaccination seule ne suffit plus.

-« Je suis personnellement convaincue de l’intérêt de la vaccination. Mais j’entends, aussi, que de plus en plus de personnes s’interrogent sur la pertinence de tel ou tel vaccin. Il faut écouter les craintes et répondre aux questions exprimées. L’adhésion à la vaccination est d’autant plus importante que les personnes ont le sentiment d’être bien informées sur la vaccination. Le rôle du médecin généraliste ou du pédiatre est primordial pour rappeler que se faire vacciner, c’est se protéger et protéger les autres » insiste le Dr Laurence Pallier, qui se réjouit de voir que le département est champion en nombre d’actions menées pendant cette semaine.

Aujourd’hui, un vaccin, ce n’est pas seulement une piqûre : c’est aussi un échange entre le patient et le médecin, qui doit accepter de prendre le temps d’expliquer, sinon de convaincre.

Une obligation vaccinale réduite
L’obligation vaccinale, en France, est très limitée « mais les vaccins recommandés ne sont pas moins importants que ceux obligatoires ! », souligne Laurence Pallier.

En fait, l’obligation en population générale introduite en 1938,1940 et 1964 se limite à la diphtérie et au tétanos jusqu’à 18 mois et à la poliomyélite jusqu’au rappel de 11-13 ans… Depuis les mentalités ont évolué : on préfère recommander les vaccinations en laissant les personnes libres de s’informer et d’adhérer aux décisions concernant leur santé. Certains vaccins sont bien sûr obligatoires pour exercer certains métiers exposés à un risque plus important de transmission.

Les rappels contre la diphtérie, la poliomyélite et le tétanos sont recommandés pour tous à 25, 45, 65 ans puis tous les dix ans…

-« J’insiste, aussi, sur l’importance de la vaccination contre la coqueluche chez les adultes en particulier ceux qui sont dans l’environnement d’un nouveau-né : à ce stade, le bébé n’a aucune défense et la contamination peut avoir des conséquences dramatiques voir mortelles», rappelle le Dr Pallier.

Bien sûr, il peut toujours y avoir des effets secondaires après une vaccination, mais, au total, les effets éventuels sont beaucoup moins importants que ceux que peuvent causer la maladie contre laquelle protège le vaccin. Le bénéfice se conçoit à l’échelle de la population, plus que de l’individu : au fil du temps, nous avons tous oublié ce qu’était la diphtérie, la poliomyélite et même la tuberculose et beaucoup considèrent qu’il devient inutile de se protéger contre une maladie qui n’existe plus. « En fait, nous sommes victimes de la réussite vaccinale, mais, demain, le retour à la réalité peut être violent ! »

Chaque année, des exemples dramatiques – comme celui de ce jeune varois victime du virus de la rougeole- nous rappellent à nos responsabilités.

Pendant une semaine, à travers le département, de multiples opérations de communication vont justement répondre à nos interrogations, avec, en particulier, des stands au Centre hospitalier de Toulon, de Hyères, de Brignoles, dans des structures comme Promosoins, l’IGESA, etc… Et la nouveauté de l’année, c’est le vaccin contre le zona.

Une mobilisation qui devrait faire appel à l’intelligence collective, plus qu’aux rumeurs…

N.F.

Un varois de 23 ans victime du virus de la rougeole…des années après avoir contracté la maladie.
En 2014, un jeune varois de 23 ans, hospitalisé depuis plusieurs mois, à Toulon, d’abord, puis à Marseille, s’est éteint après des mois de rééducation et d’examens qui n’ont pas permis d’établir un diagnostic précis. Un traumatisme pour les équipes médicales, un drame pour sa famille.
Le Dr Catherine Mallecourt, neurologue, responsable de l’unité de neurologie de l’Hôpital St Musse à Toulon, n’a pas oublié ce jeune homme actif, courageux, qui travaillait pour payer ses études et qui était à l’âge où tous les projets de vie sont possibles…
-« Ce jeune homme a consulté dans le service de neurologie, parce qu’il avait des troubles visuels, puis des troubles de l’équilibre. Pendant deux ans, la maladie a progressé, avec des périodes de rémission. Nous avons d’abord évoqué un début de sclérose en plaque…Puis les troubles se sont aggravés, avec l’apparition de difficultés de concentration. Le jeune patient a été obligé d’arrêter son travail, ses études et sa passion pour le football. Il a passé de longs mois en centre de rééducation, puis il est revenu à l’hôpital, les derniers mois. Trois années de symptômes neurologiques qui pouvaient évoquer de nombreuses affections. Sa famille a accepté une autopsie, demandée par les médecins, pour comprendre… »

Un virus en sommeil
La cause de son décès est aujourd’hui clairement identifiée : ce jeune varois a été victime d’une panencéphalite sclérosante subaigüe (ou PESS), très rare en France, plus répandue en Inde, par exemple, où l’on recense 20 cas par million d’habitants. C’est le virus de la rougeole, en sommeil pendant des années, qui détruit le cerveau, à la suite d’une mutation et qui ne touche que les personnes non vaccinées.
-« Ce jeune homme n’avait pas été vacciné contre la rougeole et le virus s’est réveillé plusieurs années – entre 2 et 8 ans – après l’apparition de la maladie. Or, il n’y a jamais eu de cas de PESS chez les personnes vaccinées. Le fait d’avoir la rougeole, sans être vacciné, ne protège donc pas de ce type de complications, pour lesquelles, d’ailleurs, il n’existe aucun traitement. Pour nous, désormais, la recherche de cette panencéphalite – tellement rare que nous ne pensions pas qu’elle existait encore – fait partie du diagnostic différentiel. »

N.F.

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