À Toulon, si il y a un sujet avec lequel il est déconseillé de faire dans l’à peu près … c’est bien le sujet du Rugby Club Toulonnais.
L’autochtone accepte d’avoir un bassin olympique auquel il manque un mètre n’ayant donc d’olympique que le nom. Il peut attendre plus de 30 ans une traversée souterraine avec des résultats discutables, mais quand il s’agit du Rugby à la première incartade … Y’a le feu ! Imaginez alors quand ça fait trois ans que ça dure.
Depuis le début de la saison, les occasions n’ont pas manqué.
L’entraineur qui pourtant est un enfant de la rade, qui a porté les couleurs en tant que joueur, s’est laissé aller à quelques commentaires aigre-doux, sur la pression mise par les supporters, sur les journalistes qui n’écrivent pas ce qu’il faut et patati et patata. Le président « propriétaire » du club a de son côté parlé de « pseudo-supporters » ce qui au regard des résultats de l’équipe, a eu le don de faire monter la pression dans les rangs des associations mais aussi chez les supporters à titre individuel.
Ils ont eu tous les deux la chance que les bars soient actuellement fermés car, au comptoir il est fort à parier que certains se soient laissés emporter par des mots qui auraient pu dépasser leurs pensées.
Toujours est-il qu’après le match contre les lyonnais … la coupe est pleine !
Le manque d’engagement de la majorité des joueurs est impardonnable sur les bords de la rade. Les surnoms ne tardent pas à venir illustrer le propos. Hanches de velours pour un joueur qui semble souffrir quand il se baisse, tête de porcelaine pour la fragilité d’un pseudo-golgoth ou Jambes de miel pour un arrière qui court moins vite qu’un escargot. Nous sommes là dans l’esprit rugby, c’est de l’ordre de la galéjade.
Mais aujourd’hui la température est montée d’un cran.
Sur les réseaux sociaux les commentaires du match contre le L.O.U. deviennent très sévères (jamais injustes diront certains) et sur les grilles du camp d’entrainement une première banderole rappelle les fondamentaux. Certes nous sommes encore loin des supporters du foot mais quand même, c’est un signe qui ne dit rien qui vaille.
Dans ce contexte, nous avons posé trois questions à deux « célèbres » supporters qui ne mâchent pas leurs mots. @ristorcelli1 et @LeSchpountz83
Depuis quand supportez vous le RCT?
@LeSchpountz83: Je suis né à Toulon et l’impression de supporter le RCT à travers mes anciens depuis toujours ! Plus précisément et plus sérieusement depuis mon adolescence…j’ai 55 ans donc depuis 40 ans ! Lol Pour la petite histoire, je suis abonné tribune bonus à Mayol depuis plus de 20 ans à la même place. Avec le temps, je suis aussi devenu partenaire du club et partenaire de l’équipe Crabos.
@ristorcelli1: nous sommes tombés dans la marmite tout petits. Les premiers mots que l’on a prononcés sont mêlées ballon poteaux bagarre oh putain
Quel regard portez-vous sur la situation du club actuellement?
@LeSchpountz83 : Déception…c’est le mot qui définit le mieux la situation actuelle. Nous attendions mieux de l’aire Collazo enfant du pays… mieux d’un point de vue sportif et résultats mais aussi mieux d’un point de vue relationnel, osmose… Il semble dans sa bulle et nous avons perdu en proximité avec notre club… Certes le professionnalisme et le Covid n’arrangent pas les choses. Mais le sentiment que malgré ça, certains clubs font bien mieux que nous ici.
@ristorcelli1: la situation du club nous navre non par manque de titres ou de résultats mais par manque d’envie. Ils se sont éloignés des supporters sous prétexte de professionnalisme, ils ont engendré un rugby fade et sans saveur.
Quelles sont selon vous les solutions pour arrêter cette crise?
@LeSchpountz83 : Malheureusement je ne crains que rien ne change…la seule chose qui pourrait débloquer tout ça serait un titre ! En tous cas, le sportif est déterminant dans l’ambiance et le relationnel… de meilleurs résultats détendraient à coup sûr l’ambiance…
@ristorcelli1: la solution est simple il faut que les dirigeants entraîneurs et joueurs remettent les valeurs du RCT au milieu du village. On peut perdre mais jamais sans tout donner. On n’a pas le droit de s’échapper sinon, on a rien a faire à Toulon !
propos recueillis par Laurent di Gennaro
