Prévenir la radicalisation dans le Var

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Jeudi dernier à la Préfecture une journée de formation était organisée à destination des agnets de terrain des collectivités territoriales, pour mieux prendre en compte des signalements, suivi et accompagnement des personnes radicalisées et de leur famille. Cette journée entrait dans le cadre du plan départemental de prévention de la délinquance.

Le Gouvernement a adopté en avril 2014 un plan de lutte contre la radicalisation violente et les filières terroristes articulant une dimension répressive et une dimension préventive. Pour les familles, les proches et les professionnels, un centre national d’accueil et de prévention de la radicalisation (CNAPR), joignable à un numéro vert (0 800 005 696) a été mis en place.
Les signalements communiqués par le CNAPR sont transmis aux services de renseignement pour une évaluation de la situation des signalés et des signalants.

En préfecture, chaque situation fait l’objet d’un examen par le groupe d’évaluation départemental (GED). Présidé par le préfet et composé des services de renseignement (DDSI et SDRT), de la gendarmerie et le la police judiciaire, il se réunit de manière hebdomadaire pour faire un point exhaustif de tout nouveau signalement de radicalisation et de l’évolution des situations antérieures.
Certaines situations de jeunes ou de leur famille sont orientées vers une prise en charge sociale dans le cadre de la cellule départementale de suivi. Toutes les situations retenues pour un éventuel suivi social font l’objet d’un entretien préalable avec les procureurs de la République afin de les informer des situations, notamment celles des mineurs.

La cellule de suivi, présidée par le préfet et composée des Parquets, d’une assistante spécialisée en matière de lutte contre la radicalisation près du TGI de Toulon, du Conseil départemental, des administrations, services et opérateurs de l’Etat (forces de sécurité de l’Etat, CAF, PJJ, Education nationale, DIRECCTE,…) se réunit mensuellement. Les préconisations qui en découlent sont mises en œuvre en direction des jeunes et des familles concernés et permettent une prise en charge globale de la personne, voire de son environnement familial.
En fonction des situations, certains services (principalement DASEN, DIRECCTE/Pôle emploi, Conseil départemental) sont chargés d’un suivi spécifique lié à leur activité.

L’association UNISMED, financée au titre du FIPD radicalisation, s’est vue confier plusieurs situations pour un diagnostic social et un suivi individualisé, incluant un soutien psychologique contre le processus de radicalisation. Cette association, composée d’une équipe pluridisciplinaire (médiateur interculturel spécialisé, un éducateur spécialisé, un psychologue, un spécialiste de l’Islam) assure la fonction de « référent parcours ». Un référent de l’association prend contact avec la famille pour une évaluation de la situation et déterminer les besoins en termes d’accompagnement social et/ou psychologique. Le référent fait le lien entre la cellule de suivi, la famille et le jeune. Il accompagne ces derniers dans leurs démarches et rend compte systématiquement à la cellule de suivi.
Une convention a été signée le 27 juin 2016 entre l’Etat et le Département du Var, relative à la prévention, au recueil et au partage d’informations et à l’accompagnement des familles en matière de lutte contre la radicalisation. Cette convention précise le rôle de l’association UNISMED dans le dispositif. Un courrier du 24 mai 2016 a été adressé à l’ensemble des missions locales en vue d’un échange d’informations et un travail coopératif avec l’association UNISMED.

interview réalisée avec Christelle Marquès France Bleu Provence et Pierre Louis Pagès Var Matin

Prévenir la radicalisation
En 2016, une enveloppe a été attribuée au département du Var au titre du « FIPD radicalisation » pour mettre en œuvre des actions de prévention de la radicalisation en lien avec les acteurs suivants :

  • association UNISMED : accompagnement des jeunes et des familles dans le cadre de la cellule départementale de suivi et animation de 20 journées de formation pour les agents publics et les partenaires de terrain.
  • commune de Brignoles : formation d’un groupe de travail spécifique du CLSPD.
  • commune de Saint Maximin pour deux projets :
    • groupe de parole autour de la radicalisation religieuse ;
    • formation du personnel associatif de terrain. 
Le Département du Var a désigné deux référents en charge de la prévention et de la lutte contre la radicalisation, un sur la définition de la politique départementale et l’autre sur le suivi des situations individuelles. De plus, pour soutenir les professionnels sociaux et médico-sociaux du Conseil Départemental, un groupe pluridisciplinaire de soutien a été mis en place. Le référent laïcité-citoyenneté de la PJJ y participe comme expert. 
Un abondement complémentaire a été accordé par le CIPDR en vue de subventionner de nouveaux projets :
  • deux projets de l’ AVEF :
 formation des acteurs du milieu associatif autour du phénomène de la 
radicalisation et de l’emprise
• consultations de thérapie familiale
  • UNISMED : complément de 9 journées de formations pour répondre aux besoins complémentaires recensés. 
L’Association Vivre en Famille (soutien à la parentalité) a également été financée au titre du FIPD pour prendre en charge des familles orientées par la cellule de suivi et leur proposer des consultations de thérapie familiale. 
Enfin, l’ARS construit un réseau de psychologues vers lesquels les jeunes et/ou la famille peuvent être orientés.

Mettre en œuvre la circulaire du Premier Ministre en date du 13 mai 2016 relative à la prévention de la radicalisation
Pour répondre à l’instruction du Premier ministre en date du 13 mai 2016, le Préfet du Var a demandé aux services déconcentrés de l’Etat et aux collectivités territoriales la désignation de référents pour la prévention de la radicalisation qui ont vocation à être les interlocuteurs des services préfectoraux et de l’autorité judiciaire. 
Plan départemental de prévention de la délinquance 2017

Un fiche de procédure de signalement a été proposée afin que les agents puissent faire remonter, via leur référent, des signalements à destination en priorité du numéro vert national (0 800 005 696) et, en cas de situations urgentes ou sensibles, à la préfecture.

Un recensement des besoins de formation a été effectué auprès des services de l’Etat et des collectivités. Un programme de formation à destination des référents est proposé par le SG CIPDR et localement, des formations animées par l’association UNISMED sont organisées au profit des agents publics et des partenaires de terrain.

Plusieurs sessions de formations ont déjà été proposées en 2015 et au début de l’année 2016 au profit des coordonnateurs CLSPD, des acteurs de la politique de la ville, de personnels de l’éducation nationale notamment.

Par ailleurs, un programme d’e-formation a été développé par le Centre des Hautes Etudes du Ministère de l’Intérieur (CHEMI) pour répondre à la forte demande de formation et de sensibilisation sur la radicalisation. Constitué de courtes séquences audiovisuelles et de courtes documentations téléchargeables, ce programme en ligne est mis à la disposition des services de l’Etat, des élus et des agents des collectivités territoriales. Il vise avant tout à être facilement accessible et à favoriser, en deux heures, une bonne appréhension du phénomène de radicalisation et des moyens de le prévenir. Ces modules sont téléchargeables sur https://allchemi.eu/

Le Département s’est engagé aux côtés de l’Etat dans la prévention et la lutte contre la radicalisation. Les professionnels du Conseil Départemental, sociaux et médico-sociaux, seront formés sur l’appréhension des phénomènes de radicalisation, et notamment sur le fait religieux en travail social afin de disposer des outils nécessaires à l’accompagnement des publics concernés.

 

 

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