Présidentielle 2017 : panique à bord

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2017 : le PCF soutient Mélenchon et garde son autonomie. La France va mal, Fillon promet de l’achever
Le week-end dernier le paysage politique s’est décanté à droite et éclairci à la gauche du PS.
Si Hollande échoue aujourd’hui, c’est justement parce qu’il a tourné le dos à ses engagements de campagne (« Mon seul ennemi, c’est la finance » 22-1-12 au Bourget). Il s’est très vite converti au libéralisme et à ses politiques d’austérité dictées par la finance mondialisée contrariée par l’émergence de grands pays qui sortent du sous-développement.
Résultat global : une crise mondiale, des guerres partout, la faim, la misère, les migrations, l’insécurité, la planète sur-exploitée…comme remèdes les régressions sociales, le chômage et la précarité généralisée. A l’autre pôle : une poignée de milliardaires qui capte les richesses produites par les hommes.
Voilà que Valls se déclare prêt à se lancer dans la course à l’Elysée alors que Hollande n’a pas encore fait savoir s’il se présentait ! Cela fait vraiment désordre et même peu sérieux. Le suspens a duré 24 heures. Personne n’est dupe, le mal est fait. C’est la panique à bord.
Le bateau ivre prend l’eau de toutes parts, le gouvernement qui a tant déçu ses électeurs de gauche, est en train de perdre ce qui lui reste de crédibilité à la vitesse grand V. Quel spectacle !
La droite s’en trouve ragaillardie…et pourtant ! Après l’élimination définitive de Sarkozy et  la défaite du favori , le challenger a coiffé tout le monde dans la dernière ligne droite.
Fillon l’a emporté haut-la-main, adoubé par l’électorat de droite et centriste ainsi d’ailleurs que n’importe qui moyennant 2 euros et une signature bidon. A Toulon, il a fait 79% dans le fief de Falco qui soutenait Juppé !
Le candidat LR n’y va pas par quatre chemins : il sera celui qui veut encore plus d’austérité, de coupes sombres dans les budgets publics, de suppression de 500 000 fonctionnaires, d’allongement du temps de travail, finies les 35 h, la retraite à 65 puis à 67 ans, la sécurité sociale en point de mire…ils appellent ça le progrès social. « Si on ne fait pas preuve de radicalité maintenant…autant rester à la maison » avait-il dit à l’intention de Juppé.
Même Guaino, député des LR, l’ancienne plume de Sarkozy le dit : « Fillon est une version hallucinée de l’histoire du gaullisme, son programme c’est la destruction de la solidarité… »
C’est cette cure d’ultralibéralisme qui attend les Français s’ils se laissent bercer par les sirènes d’une droite très à droite qui cherche à éviter que ses électeurs (trices) ne filent vers l’extrême-droite alignée sur Trump.
C’est leur modèle car il a réussi à accéder au pouvoir au nom des mêmes valeurs : l’argent, toujours l’argent, le mérite par l’argent, en prime les inégalités, le racisme, la xénophobie, le nationalisme, l’intolérance, la puissance par les armes…tout en s’autoproclamant « anti-système » !!

Le pire est à venir
Ce qui alimente ces courants ultra-réactionnaires c’est précisément l’échec du système capitaliste considéré comme immuable, indépassable, comme fin de l’histoire. Et le zèle avec lequel une partie de la gauche social-démocrate s’est mise à son service, se confondant avec la droite au point de se persuader qu’il n’y avait pas d’alternative, comme disait Thatcher, la dame de fer qui inspire beaucoup François Fillon : dérégulation, privatisations, restrictions du droit de grève, déclin industriel, fiscalité favorable aux plus riches, paradis fiscaux…
Le pire est à venir si la vraie gauche ne trouve pas les chemins du rassemblement alternatif.
Le week-end dernier les communistes ont décidé d’appeler à voter pour JL Mélenchon, à une courte majorité car cela n’allait pas de soi compte tenu de la manière très personnelle dont il avait décidé de sa candidature, de sa stratégie, de son programme. Dans le Var la candidature d’un communiste avait le soutien des 3/4 des militants car plus cohérente pour porter leurs propositions. Une candidature prête à s’effacer si les conditions en étaient réunies.
Certes le soutien  à JL Mélenchon est assorti d’une entière autonomie de campagne du PCF avec l’objectif de parvenir à un rassemblement plus large sur un contenu clairement anti-austérité qui puisse devenir majoritaire et qualifier la vraie gauche pour le second tour.
Ce n’est pas acquis, les militants ont adopté à plus de 90%, lors de ce vote, une résolution qui fixe ce cap, en vue des élections et au-delà.
On peut comprendre le scepticisme, au moment où nous sommes avec, outre la cacophonie gouvernementale, l’annonce de candidats Verts, NPA, LO, PRG, Un(e) « frondeur »socialiste. Ne parlons pas de Macron qui ne l’a jamais été, plus à l’aise parmi les banquiers, ni de Hollande (ou/et Valls, allez savoir ?)
A croire qu’il n’y a, pour l’heure, que les communistes qui perçoivent le danger de l’émiettement des candidatures à la gauche du candidat du gouvernement. Les autres feraient-ils l’impasse sur la présidentielle ? Ou seulement la course pour le meilleur perdant ? Histoire de simplifier la tâche de Fillon ?

Si l’on veut  mobiliser l’électorat populaire qui s’abstient parce qu’il se sent oublié, commençons par le rencontrer, l’écouter, lui redonner confiance dans la possibilité de changer le cours de la politique en faveur des victimes de l’exploitation et des exclusions, de tous ceux qui n’ont que leur travail pour vivre -quand ils en ont- et prioritairement pour leur en donner. Pour améliorer les acquis de leurs luttes qui jalonnent notre histoire sur lesquels pèsent les plus grandes menaces.
Il est à notre portée de retrouver les chemins du progrès social et humain.
René Fredon

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