Jeudi 29 novembre à 15h salle de la méditerranée, lors de son Assemblée Générale, l’association Opéravenir rendra hommage à la grande dame de l’art lyrique récemment disparue Une rencontre autour de son art du chant et de ses meilleurs enregistrements.
Une carrière exceptionnelle.
Montserrat Caballé (Barcelone, 1933 – Barcelone, 2018) a commencé sa vie dans les difficultés. Elle échappe de peu à la mort pendant les bombardements italiens de la Guerre civile espagnole. D’une famille modeste elle poursuivra ses études soutenue par de généreux mécènes. Au Conservatoire de Barcelone elle est renvoyée de la classe de chant et ne peut poursuivre que grâce à la générosité de deux anciennes divas dont une est en même temps professeur de gymnastique… C’est avec elle que la jeune Maria de Montserrat Viviana Concepción Caballé i Folc (de son vrai nom) finira par acquérir une splendide technique du souffle. A dix-huit ans elle est atteinte d’une tumeur au cerveau qui régresse deux ans plus tard. Elle est engagée dans une création de Pablo Casals qui la propulse sur la scène internationale. Trois ans plus tard, Montserrat Caballé connait un succès médiatique d’une ampleur sans précédent avec son interprétation de Lucrèce Borgia de Donizetti au Carnegie Hall. En 1972, elle fait ses débuts à la Scala dans l’opéra Norma de Bellini, et au Royal Opera House à Covent Garden en tant que Violetta dans la Traviata de Verdi. C’est le début d’une carrière qui s’étendra sur quarante-cinq ans.
Un art du chant très personnel
« Je n’ai jamais entendu aucune soprano chanter comme Caballé » a déclaré le ténor José Carrera, 71 ans, qui était très proche de la cantatrice : «la qualité de sa voix et sa technique lui permettaient une richesse de registres unique». La puissance vocale de Montserrat Caballé et son art du «pianissimo» ont fait la légende de la cantatrice qui a abordé tous les registres, chantant aussi bien Rossini, Bellini, Donizetti, Mozart ou Dvorak.
Un élargissement du répertoire
Montserrat Caballé a su mêler opéra, chanson traditionnelle et rock. Elle multiplia les expériences et bouscula les codes de la tradition. On se souvient de ce duo qui restera dans 
l’histoire avec Freddie Mercury. Elle enregistra un disque avec Johny Halliday et surtout avec le chanteur de Queen, dont une chanson fut choisie comme hymne lors des JO de Barcelone en 1992. Fortune faite, la diva su se retirer après avoir essayé de propulser sa fille dans la même voie (sans la même voix). En délicatesse avec le fisc de son pays (qui la pleure aujourd’hui après avoir failli l’envoyer en prison pour évasion fiscale) elle reste, pour tous les mélomanes, une des plus grandes interprètes du XX° siècle.
L’hommage qui lui sera rendu jeudi 29 novembre à la salle de la Méditerranée rue Commandant Infernet 15 h Toulon s’appuiera sur la seule biographie de la diva, celle écrite par Robert Pullen et Stephen Taylor (photo). Entrée Libre. Infos : Opéravenir 04 94 48 62 75.
Jean François Principiano
