L’opéra de Toulon ouvre sa saison avec Rigoletto

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L’œuvre de Verdi sera donnée dans une distribution internationale

C’est dans une version moderne, mais respectueuse que le célèbre opéra sera représenté dans la mise en scène de Elena Barbalich sous la direction du jeune chef catalan Daniel Montané. Dans le rôle-titre on retrouvera avec plaisir le baryton Francesco Landolfi et la soprano roumaine Mihaela Marcu qui a triomphé la saison dernière à l’Aréna di Verona. Le duc de Mantoue sera incarné vocalement par Marco Ciaponi. Une distribution et une production jeune qui marque le renouveau des théâtres lyriques Lombards. Dans la réunion de présentation au Foyer Campra organisée par l’association Opéravenir, la metteur en scène a souligné les liens qu’elle entend installer entre l’œuvre de Hugo, le Roi s’amuse, et certaines caractéristiques des mentalités du XVIème siècle (les cabinets de curiosités).Bien secondée par des décors tournants et des lumières judicieusement choisies, la partition de Verdi devrait prendre un relief universel pour évoquer la corruption du pouvoir (thème lui aussi universel hélas). Le chef s’appuiera sur la dernière édition Ricordi de l’œuvre intégrant certaines pages traditionnellement coupées comme la difficile cabalette « Possente amor ».

Une palette des sentiments humains.
À Mantoue et dans ses environs, au XVIème siècle. Rigoletto, bouffon du Duc de Mantoue, séducteur dépravé, protège secrètement sa fille Gilda à l’abri des regards et des dangers. Aussi la malédiction du Comte Monterone à son égard terrifie-t-elle Rigoletto, dont le costume de bouffon de cour cache un père aimant et protecteur. Séduite par le Duc de Mantoue, puis enlevée par les courtisans qui la mènent jusqu’à la chambre de leur maître, Gilda s’enflamme pour son amant volage, son premier amour. Rigoletto s’estime déshonoré et entreprend de se venger du Duc, qui court vers d’autres femmes sitôt Gilda séduite : le bouffon engage le spadassin Sparafucile pour qu’il tue le Duc en pleine nuit. Mais Gilda, éprise jusqu’au bout de l’homme qui l’a conquise, se glisse secrètement à sa place au moment où l’assassin doit frapper, et tombe sous ses coups : c’est le corps de sa fille que Rigoletto récupère, effondré. La force de cette œuvre est de décrire presque la totalité des sentiments humains, amour filial, amour passion, érotisme, esprit de vengeance (l’œuvre devait s’appeler en 1851 lors de sa création à Venise « la Maledizione », esprit de sacrifice, esprit courtisans, veulerie, courage…

Mais plus encore, c’est la musique qui emporte tout dans un élan irrésistible, notamment par les passages avec chœurs ou l’œuvre atteint parfois un niveau d’intensité rarement retrouvé dans le monde du lyrique. Une occasion, donc, pour renouer avec le grand art lyrique italien pour trois représentations les 5 et 7 octobre à 20 h et dimanche 7 octobre à 14h 30.

Jean François Principiano 

Infos : operadetoulon.fr et 04 94 92 70 78.

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