Le grand public les connaît mal, les patients sont rarement en contact direct avec eux : et pourtant les pathologistes ont un rôle déterminant dans la prise en charge des malades qui souffrent de cancers.
-«Nous sommes au bout de la chaîne du diagnostic, les « juges de paix », en quelque sorte », explique le Dr Jean-Pierre Terrier, du cabinet Medipath, à Toulon.
Le 20 et le 21 mai, il a organisé, avec le Dr Jessica Calvo, pathologiste au CHITS, « Les 44ème Assises de pathologie », un des deux congrès nationaux d’anatomie et cytopathologie, sous l’égide de l’Académie Internationale de Pathologie – division française.
C’est le résultat d’une coopération fructueuse entre le secteur privé (Dr Terrier, Medipath) et le secteur public (Dr Calvo, CHITS).
Plus rapide, plus sûr
Les tissus prélevés lorsqu’il y a une suspicion de cancer, sont étudiés au microscope, sur des lames, fragiles, par ces médecins pathologistes « qui annoncent rarement des bonnes nouvelles » !
-« Aujourd’hui, souligne le Dr Jessica Calvo, « les ingénieurs, travaillent avec nous pour mettre au point des outils d’aide au diagnostic pour le pathologiste, au service du patient. Une technique informatisée plus sûre, plus rapide. L’intelligence artificielle permet de lever des doutes et de gagner du temps, ce qui est une avancée majeure pour les malades ».
-«Il s’agit d’une vraie révolution » confirment les deux médecins, car ce diagnostic, plus rapide, plus précis, a des conséquences sur la prise en charge du malade et l’adaptation du traitement.
Dans le Var, le cabinet Medipath a développé un outil numérique d’aide au diagnostic du cancer de la prostate qui sera bientôt proposé aux patients.
Certains malades ne veulent pas attendre la consultation d’annonce, faite par le médecin spécialiste. Ils demandent alors directement aux pathologistes les résultats « qu’on ne peut refuser , en accord évidemment, avec nos confrères qui suivent les patients»…concède le Dr Jean-Pierre Terrier. Et c’est donc une nouvelle responsabilité pour le médecin pathologiste qui pourrait être, désormais, plus en contact avec le patient, et non plus, seulement, avec un microscope…
Nicole Fau
