Se proclamer solidaire devient dans nos sociétés un acte de plus en plus subversif.
Par un étrange et inquiétant retour des valeurs, exprimer, en paroles ou en actes une pensée ou un geste altruiste uniquement motivé par la fraternité humaine ou par le bien commun, est aujourd’hui méprisé, suspecté voire décrié.
Les bénévoles, les acteurs engagés de la société civile, les salariés des associations qui agissent au quotidien auprès des plus vulnérables pour une société plus juste, sont en ce sens de plus en plus considérés comme des « impertinents » par une partie de la société.
Mais tous persistent et assument leur impertinence solidaire.
Être un impertinent solidaire, c’est ne pas se résigner à la fatalité d’un monde qui intégrerait la précarité, la pauvreté, la souffrance et la peine comme horizon nécessaire au développement humain.
Les impertinents solidaires entendent :
-Lutter contre les idées reçues sur la solidarité
-Apporter d’autres clés de compréhension du monde
-Promouvoir la dignité humaine et combattre les inégalités
-Garantir l’accès aux droits et aux besoins alimentaires,
-Susciter la parole commune,engagée,citoyenne
En cela, les impertinents solidaires font leur le message de l’Abbé Pierre qui prônait «l’interpellation avec insolence mesurée».
Alors, interpeller on sait faire,l’insolence on connaît,mais pour la mesure, notre cher Abbé ne nous a pas laissé l’étalon permettant de l’estimer au plus juste, ce qui peut amener parfois certains à juger trop vives nos critiques formulées à leur égard et à ne pas les apprécier; mais nous leur laissons la liberté de s’amender!
Ce que le valet La Flèche dans l’Avare de Molière exprimait ainsi : « que celui qui se sent morveux, qu’il se mouche »
À savoir, qu’il peut se confesser… ou faire amende honorable !
Jean-Paul JAMBON
