La ville vient d’acquérir les derniers logements de ce qui fut pendant longtemps une cité populaire abritant 800 personnes, essentiellement des familles modestes d’ouvriers(e) et d’employé(es, certaines en étant devenues propriétaires.
Situé entre la cité administrative et le square du Pont Sainte-Anne, encadrant l’église Saint-Vincent de Paul cet îlot, le long de la gare intéresse depuis longtemps la ville qui a fini par devenir propriétaire malgré la résistance des habitants dont très peu ont vendu à l’amiable.
Mais l’usure du temps et la dévalorisation des logements que la mairie dit vouer à la démolition a fini par dissuader la plupart des occupants. Pas tous mais l’expropriation pour utilité publique, en l’occurrence « réserves foncières » a accéléré le processus. La démolition doit commencer en 2017.
On aurait pu penser que le besoin de logements sociaux aurait sauté aux yeux des hôtes de l’Hôtel de Ville, compte tenu du retard énorme de production de logements accessibles aux milliers de familles qui en ont fait la demande. Eh bien non !
On a d’autres projets pour ce vaste terrain à proximité du centre-ville et jouxtant la gare. Des parkings, des bureaux, des espaces arborés…laisse entendre Geneviève Lévy la 1ère adjointe. Après tout, les mal logés n’ont qu’à accéder à la propriété ou au secteur locatif privé, comme tout le monde ! C’est fou les chantiers ouverts à Toulon, ils ont l’embarras du choix, voyons ?
Bien entendu les élus de droite ne leur diront jamais ça comme ça. Ils font juste en sorte de favoriser l’accession et le locatif haut de gamme et de raréfier le logement pour les catégories populaires. Quitte à compatir sur la rareté et la cherté des terrains…Quand tout est marchandise on a une société à deux vitesses. La priorité n’est plus le besoin le plus urgent mais le profit pour les investisseurs et leurs actionnaires.
On n’est pas obligé de s’en accommoder.
René Fredon
