Monsieur le Premier Ministre,
Le département du VAR est sur décision du Président de la République en charge d’une mission interministérielle et site pilote pour la «protection des risques majeurs et modernisation de la sécurité civile».
«Nous rentrons dans un monde de crises qui durera, un monde de plus en plus violent et contesté» a annoncé récemment notre Président de la République. Il rejoint le Directeur Général de l’OMS en ce début d’année 2024 qui exhorte l’ensemble de nos dirigeants et gouvernements du monde à mieux préparer les pays à affronter les crises dont les crises sanitaires qui nous menacent.
«Avoir abandonné les soins,les Soignants,la Santé,l’hôpital public et nos Ainés aux politiques de santé dictées par les lois du marché était une folie» est la leçon retenue par notre Président lors des drames de l’épidémie de Covid-19 et nos 170 000 morts.
Toutes les crises, climatiques et environnementales, religieuses, politiques et géopolitiques, terroristes, économiques, sociétales et sanitaires, positionnent et positionneront notre système de Santé et nos hôpitaux publics en première ligne pour devoir protéger nos populations, nous le savons tous, vous le savez.
Réarmer les nations, notre nation, à tous les niveaux passe obligatoirement par le réarmement de notre système de Santé, désarmé et déclassé par les trente années de politiques «de folie» selon le Président.
Réarmer induit implicitement avouer qu’il a été désarmé et confirme cette analyse présidentielle.
Parce que ces risques et ces crises nous obligent, toutes et tous et nous imposent de devoir y répondre, de devoir les anticiper et les préparer, comme l’exige l’OMS, il nous faut changer de logiciels et rompre en urgence avec ces années de déni et de renoncements dont nous vivons au quotidien les conséquences et les bilans.
Nous ne sommes pas prêts! les leçons du Covid-19 n’ont pas été retenues à la hauteur des enjeux annoncés par l’OMS!
Monsieur le Premier Ministre, vous ne pouvez pas être tenus pour seuls responsables avec le Président de la République actuel, de la situation de notre système de Santé, c’est une évidence. Trop de gouvernements et de dirigeants politiques se devaient d’engager la France dans une autre vision de long terme, ils ne l’ont pas fait.
Par lucidité et courage enfin retrouvé d’un Ministre d’État, courage attendu par tous depuis longtemps, vous avez dans vos précédentes fonctions engagé une volonté de rupture, je cite : «Le pas de vague c’est fini !»
Par manque de courage, par lâchetés, pour s’être mis à genoux et au service du silence pour protéger des carrières professionnelles et autres intérêts personnels au détriment de l’intérêt général beaucoup ont failli. Au lieu d’alerter, de dénoncer, de remettre en cause ces politiques qui nous conduisaient là où nous en sommes arrivés aujourd’hui, beaucoup se sont tus ! Ils portent une lourde responsabilité dans l’évolution de nos déserts médicaux sur nos territoires.
Monsieur le Premier Ministre, puissent vos politiques à venir ne pas poursuivre dans cette voie et les erreurs commises depuis tant d’années et nous permettre de répondre aux enjeux sanitaires et sociétaux qui menacent nos citoyens et nos populations.
La Santé au regard des annonces et mises en garde de l’OMS ne peut plus subir et être soumise à ces politiques économiques de déclassement et d’affaiblissement au risque de ne pas pouvoir préparer notre pays et notre nation à affronter les temps à venir pour lesquels nous devrons pouvoir faire face.
Seule une décision de «sanctuarisation» et de changement de paradigme en positionnant et reconsidérant une partie de notre système de Santé au titre «des forces régaliennes» de notre pays nous le permettrait.
Comment y répondre et réarmer notre nation sans une volonté et un courage décisionnels «hors norme» selon l’OMS alors que nous en payons lourdement sur le plan politique les manques d’ambition, de lucidité et de vision face aux événements.
Pour réarmer notre défense un plan de programmation militaire 2023-2040 et de rattrapage de plus de 400 milliards d’euros est décidé, la Santé doit et devra suivre cette dynamique et être en appui et soutien de cet effort de défense.
Ce jour, notre Hôpital référent du GHT du Var en sortie de week-end, ne peut plus recevoir les malades de « Traumatologie » classiques et habituels, il nous est demandé encore une fois de les adresser «ailleurs», un réel constat de désarmement de notre hôpital public dans ses missions quotidiennes pour celles et ceux qui depuis trente ans servent le service public hospitalier.
Nous sommes tous très inquiets et en appelons à votre prise de conscience à la hauteur de la situation au regard des enjeux de société qui pèsent sur nos populations et nos équipes.
Veuillez agréer , Monsieur Le Premier Ministre , en l’assurance de mes salutations les plus respectueuses.
Docteur Vincent CARRET
AMUF VAR
Copie/
Dr Patrick PELLOUX
Président Amuf
Élus du VAR
Mme Catherine VAUTRIN
Ministre de la Santé
