Le 112 : simplifier et gagner du temps. L’urgence ne peut plus attendre.

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La France est un pays où règne la confusion des numéros d’appels d’urgence contrairement aux pays anglo-saxons et européens. Il est temps de clarifier et de gagner du temps sur le traitement de l’urgence en s’organisant avec le SAMU, les forces de police, de gendarmerie et les sapeurs-pompiers, derrière un seul et même numéro d’urgence, le 112, pour permettre une véritable réponse interservices des professionnels à toutes les demandes urgentes (secours, soins, sûreté). C’est un des objectifs de la proposition de loi Matras examinée en séance publique à l’Assemblée nationale à partir de ce mercredi 26 mai.

L’urgence ne peut plus attendre. Face à l’augmentation croissante des interventions (plus de 4,7 millions d’interventions par an pour les sapeurs-pompiers, soit 1 toutes les 6,5 secondes), il est nécessaire de moderniser sans remettre en cause les prérogatives des services d’urgence, essentiels dans la prise en compte du requérant.

L’appel à la clarification du numéro d’urgence vise à permettre, derrière ce numéro unique, une concentration de l’ensemble des services des sapeurs-pompiers, du SAMU et des forces de sécurité…), intimement liés pour répondre aux interventions du quotidien comme de l’exceptionnel.

Avec plus de 3 890 000 victimes prises en charge et plus de 18 000 000 appels pris par les opérateurs, le « logiciel » de l’urgence des années 80 doit être réorganisé.
La nature des appels a évolué et l’ensemble des services doivent prendre en compte le degré de l’urgence : un rhume et un arrêt cardiaque ne doivent pas se retrouver dans la même file d’attente, pour espérer une prise en compte rapide des secours ou une orientation vers la médecine de ville. Les 30 secondes de traitement de l’appel pour prendre en compte un arrêt cardiaque sont en péril.

Dans notre département, les sapeurs-pompiers répondent déjà au 112. C’est un premier pas utile, qui rendra d’autant plus simple sa généralisation. Au-delà du numéro d’appel, c’est surtout d’une réponse commune et coordonnée aux appels au secours dont nous avons besoin pour être plus efficaces.

À l’heure du partage rapide de l’information et du développement des nouvelles technologies (ex: eCall qui introduit dans tous les véhicules vendus dans l’Union européenne un système d’alerte vers le 112), il faut faire du 112 le numéro unique pour tous les appels de secours d’urgence.

En complément, le service d’accès aux soins (SAS) au 116 117, numéro européen d’assistance, pour les conseils médicaux et les demandes de soins non programmés, expérimenté avec succès dans trois régions est aujourd’hui une nécessité pour permettre à la fois de rompre avec la profusion actuelle de treize numéros d’urgences, illisible pour le citoyen, désengorger les urgences hospitalières, alléger la pression opérationnelle des sapeurs-pompiers et replacer les professionnels de santé de ville comme dispositif sanitaire de premier recours.

Cosignée par 522 des 577 députés, la proposition de loi du député Fabien Matras visant à consolider notre modèle de sécurité civile, examinée mercredi par l’Assemblée nationale en constitue la dernière opportunité au travers de son article 31, de concrétiser cette réforme du 112. Le Parlement et le Gouvernement ont ainsi une ultime occasion de traduire dans la réalité l’engagement pris dès 2017 à ce sujet par le Président de la République, soutenu par les acteurs des territoires (élus, professionnels du secours et de santé).

« C’est dans l’Union que l’on crée l’Excellence ! »

Valérie LONJON

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