La Faculté de Lettres était en grève

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La Faculté de Lettres était en grève ce mardi 4 février pour protester contre deux projets de “réforme” en cours : la destruction du système de retraite par répartition, la destruction du service public d’enseignement supérieur et de recherche. Les personnels et étudiants mobilisés demandent le retrait de ces deux projets, comme l’ont fait de nombreuses assemblées générales d’universités françaises.

Dans l’enseignement supérieur public, le projet de LPPR (Loi de programmation pluriannuelle pour la recherche) va aggraver une situation déjà détériorée. Depuis quinze ans, les postes de titulaires à l’université ont énormément diminué alors que les étudiant-e-s sont de plus en plus nombreux. À la faculté de Lettres, par exemple, nous avons perdu 12 postes (soit 1/3 des titulaires) entre 2016 et 2020. En effet, de nombreux départs en retraite ne sont pas remplacés ou, dans les rares cas où ils le sont, c’est par des contrats précaires et sous-payés au regard des qualifications et de la charge de travail demandées. De plus, la plupart de nos formations ne peuvent être assurées que par le recours à de nombreux vacataires (127 vacataires pour 37 titulaires).

Face à une telle urgence il faudrait non seulement le maintien des postes existants mais un plan ambitieux de recrutement de nouveaux enseignants-chercheurs titulaires. Or, la présidence de l’université, appliquant avec zèle la politique ministérielle, a décidé qu’aucun recrutement de ce type n’aurait lieu, en 2020, à la faculté de Lettres. Hélas, cette situation (précarisation et sous-effectifs) n’est pas propre aux Lettres ni aux seuls enseignants car elle touche également les personnels techniques et administratifs, sans lesquels l’université ne pourrait pas fonctionner.

Les rapports préparatoires de la LPPR remis à la Ministre de l’Enseignement Supérieur confirment ce manque criant de moyens mais proposent des mesures qui vont l’aggraver : généralisation des contrats précaires, heures supplémentaires obligatoires et non-payées, baisse du budget annuel. Ces mesures viendront s’ajouter au principe de la sélection instaurée par Parcoursup et à l’augmentation des frais d’inscription déjà mise en place pour les étudiants étrangers.

Dans ce contexte, la LPPR sera dévastatrice pour les universités de taille moyenne comme la nôtre. Quelques grandes universités prestigieuses concentreront les activités de recherche et les financements, tandis que les autres seront considérées comme des établissements au rabais. Un diplôme obtenu à Toulon aura-t-il alors la même valeur que s’il est estampillé Lyon ou Paris ?

Cette logique de restriction budgétaire relève d’une politique globale visant à asphyxier l’ensemble des services publics et à anéantir les acquis sociaux (sécurité sociale, école, hôpitaux…). C’est la raison pour laquelle les personnels et étudiants de la Faculté de Lettres sont aussi mobilisés contre le projet de destruction du système de retraite par répartition.

Le collectif des grévistes de la faculté de lettres
de l’Université de Toulon et du Var

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