Grande rétrospective de l’artiste contemporain à Draguignan dans un lieu mythique qui a failli disparaître. Retour sur un temps fort de la vie culturelle varoise.
Un monument patrimonial
C’est sans doute un des plus beaux monuments du centre var, mais on peut dire qu’il revient de loin. De très loin. À l’origine Couvent Franciscains, édifié de 1501 à 1517 sa façade dépouillée est bien en conformité avec l’esprit du poverello d’Assise. Elle s’ouvre sur une porte élégante et simple sous arc cintré et oculus. Et l’on découvre dans une poussière d’ocre la belle nef à travées et la voute sur croisées d’ogives et arcs doubleaux faiblement brisés.
L’Abside à cinq pans se décline harmonieusement. Un jubé et une tribune (détruits) les séparaient. Dans le mur gouttereau nord s’ouvrent également cinq chapelles. Le chiffre sacré des Franciscains. Le cimetière (intérieur et dans le chevet de l’église) reçut de nombreuses inhumations de personnages illustres où de simples pestiférés pendant la grande épidémie de 1514 en Provence.
L’église était flanquée des chapelles des pénitents : les noirs et les blancs, cette dernière démolie (1581) lors de la construction du troisième rempart de la cité. Des dégâts l’ont meurtri lors des troubles de la fronde (1649). Au XVIII siècle, des inondations favorisèrent des écroulements de la muraille.
Des utilisations malheureuses l’ont massacré en partie. Elle devint Tribunal de Sénéchaussée et prison (fin XVII siècle) – infirmerie militaire sous les espagnols en 1742 – grenier à fourrage des troupes austro-piémontaises en 1746 – logement du régiment Royal Bourgogne en 1790.
En 1802 elle abrita une loge maçonnique célèbre dans le Var, bien documentée par l’historien Maurice Agulhon « Le triomphe de l’amitié » dans Histoire des Pénitents noirs et des Francs-Maçons dans l’ancienne Provence. Après l’Empire de Napoléon, la nef devient une bouchonnerie, puis un garage pour autobus dans les années d’après-guerre. Ce monument magnifique a été heureusement acquis par la Ville de Draguignan en 1992. Parfaitement menés des travaux de restauration ont permis de sauver le bâtiment. Ouf merci la République et la décentralisation.
Vasarely tel qu’en lui-même
La Chapelle de l’Observance, organise toute l’année, des expositions et des concerts, pour aller à la rencontre de tous les publics.
La dernière exposition que nous avons pu encore visiter est consacrée à Vasarely. On peut se demander quel est le lien entre ce haut lieu architectural du passé et cet artiste contemporain chantre de l’art géométrique. Victor Vasarely, artiste franco-hongrois est considéré comme étant à l’origine du mouvement Op Art ou art optique. C’est sans doute la pureté du dépouillement des vieilles pierres qui rejoint la pureté des lignes de l’artiste… Malgré la covid 19 ce lieu ou souffle l’esprit maintient donc son niveau et propose une alternative culturelle digne d’intérêt.
Pour infos et visite virtuelle 06 10 76 48 66.
Jean-François Principiano
