La biotechnologie : Des solutions efficaces pour le développement durable

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© Centre régional pour la biotechnologie. La cytokératine est composée d’un groupe diversifié de protéines filamentaires intermédiaires qui jouent un rôle essentiel dans la différenciation tissulaire, qui est directement liée au dépistage du cancer – l’une des nombreuses applications médicales de la biotechnologie.

Un micro-colloque sur le rôle de la biotechnologie dans l’agenda de développement post-2015 a eu lieu à l’UNESCO le 13 février 2015. Ce fut l’occasion de débattre des applications prometteuses de la biotechnologie susceptibles de contribuer au développement durable et à l’éradication de la pauvreté, ainsi qu’à la nécessité de développer les capacités dans le domaine de la science, de la technologie et de l’innovation, afin que ces solutions atteignent leur plein potentiel. Le travail de l’UNESCO dans ce domaine a été présenté, notamment par le Centre régional pour la biotechnologie – un Centre d’éducation, de formation et de recherche de catégorie 2 établi par l’Inde sous l’égide de l’UNESCO.

Des analyses récentes révèlent que la science, la technologie et l’innovation (STI) ont eu un rôle déterminant dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Nombre de ces OMD ne sont pas atteints faute de capacités en STI, une leçon précieuse qu’il faudra retenir pour l’agenda post-2015. « 2015 est l’année décisive pour les Objectifs du Millénaire pour le développement, pour le nouvel agenda mondial du développement durable, avant la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique – COP21, » a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova. « La biotechnologie est aux avant-postes de ce combat, pour améliorer la vie de millions de femmes et d’hommes à travers le monde – en améliorant les rendements agricoles, la sécurité alimentaire, en développant des sources alternatives de carburant. »

La technologie et l’innovation ont un rôle à jouer au-delà de la croissance industrielle. Ils contribuent à la création d’emplois et garantissent le développement durable. Le travail de l’UNESCO montre clairement que le rôle de la technologie et de l’innovation est positif et essentiel à chaque étape du développement. D’ailleurs, une plus grande importance a été accordée au rôle de la technologie et de la recherche scientifique dans la mise en œuvre des prochains Objectifs de développement durable. Par exemple, l’Objectif 3 a pour but de donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et de promouvoir le bien-être de tous à tous les âges en soutenant la recherche et le développement de vaccins et médicaments ; l’Objectif 2 se concentrera principalement sur l’élimination de la faim et la garantie de la sécurité alimentaire, en partie grâce au développement des technologies ; et l’Objectif 9 ‘Mettre en place une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation’ met également la STI au cœur du développement durable.

Irina Bokova et Ruchira Kamboj, Ambassadrice et Déléguée permanente de l’Inde auprès de l’UNESCO, ont toutes deux souligné l’importance de la biotechnologie dans la mise en place de solutions efficaces et durables pour éradiquer la pauvreté et la faim par l’augmentation des rendements agricoles, ainsi que pour améliorer la santé maternelle et combattre les maladies débilitantes.

Les risques et bénéfices de la biotechnologie moderne sont questionnés depuis son émergence. Elle est révolutionnaire par sa capacité à transformer la vie même pour générer de nouveaux produits et services, avec de possibles retombées sociétales, équivalentes à celles  qui ont suivi la révolution de l’information et de la communication. Les implications pour la biosécurité, les aspects éthiques et le contexte culturel doivent être examinés avec le plus grand soin. Dans cet esprit, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour renforcer les capacités dans les pays en développement, afin qu’ils puissent eux aussi devenir des acteurs de cette nouvelle bio-économie.

Le Centre régional pour la biotechnologie a son rôle à jouer. Il « représente le ‘soft power’ de l’UNESCO aujourd’hui… rassemblant gouvernements et société civile… réunissant l’éducation, la recherche et la formation pour catalyser l’innovation pour le bien de tous, » a expliqué la Directrice générale. La portée du centre a été présentée en détail par son Directeur exécutif, le Dr. Dinaker Salunke, qui a fait part aux participants des avancées et futurs projets. La vision du gouvernement de l’Inde est d’inclure le centre de l’UNESCO dans un bio-cluster de trois centres, dont un Centre translationnel et un Centre des technologies de la santé, pour développer une approche multidisciplinaire, encourager les transferts de technologies et la création d’entreprises, et étendre la recherche au-delà des laboratoires, vers des produits et services concrets qui répondront aux défis actuels de développement et profiteront à la société.

Le micro-colloque s’est poursuivi avec une table-ronde entre éminents experts en biotechnologie. Le Professeur K. VijayRaghavan, Secrétaire du Département de biotechnologie du gouvernement de l’Inde, a exposé les grandes lignes de la stratégie de l’Inde pour renforcer le rôle de la biotechnologie en réponse aux défis liés à la santé et à l’agriculture, tout en soulignant que les éléments les plus importants à la réussite de toute technologie sont l’engagement et l’anticipation des gouvernements : ces gouvernements devraient écouter attentivement leur communauté scientifique. Il a également mentionné Joseph Needham Paradox, premier Directeur du Secteur des sciences naturelles de l’UNESCO qui, en 1946, avait mis l’accent sur l’importance de connecter la science aux technologies des services publics locaux. Le Professeur Mauro Giacca (Centre international pour le génie génétique et la biotechnologie) a donné un aperçu du succès de son Centre, qui a conduit à la création d’autres centres internationaux sur le même modèle que le sien. Il compte maintenant trois bureaux à Trieste, Cape Town et New Delhi, chacun ayant ses propres formations et ateliers. Le Professeur Jacques Elion (Faculté de médecine de l’Université Paris Diderot) a mis en lumière la façon dont la biotechnologie a amené des solutions efficaces dans la lutte contre la drépanocytose, un fléau dans bon nombre de pays en Afrique et en Asie. Le Professeur Rath (Institut national d’immunologie, New Delhi) a ensuite tenu un discours engagé au sujet de la formation administrative complexe de bio-clusters, pourtant un modèle actuel à travers le monde dans la mise en pratique de la recherche en produits et services pour les masses. Il a cité deux exemples majeurs du sous-continent indien, le bio-cluster Bangalore et le bio-cluster New Delhi, qui inclura le centre de l’UNESCO.

L’événement a été clôturé par Flavia Schlegel, Sous-Directrice générale pour les sciences exactes et naturelles, qui a souligné que les possibles bienfaits de la biotechnologie ne peuvent atteindre ceux qui en ont le plus besoin que si les capacités nécessaires sont mobilisées dans les pays en question. Ces derniers doivent s’engager à développer ces capacités, qu’elles soient humaines ou institutionnelles, pour qu’ils puissent bénéficier de cette technologie de pointe et industrie de plusieurs billions de dollars. La coopération régionale et internationale et le partage de données sont des éléments intrinsèques à cette voie de développement.

source : http://www.unesco.org

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