La banalité de l’amour

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Au Comedia de Toulon reprise d’une pièce évoquant les rapports entre Hannah Arendt et Martin Heidegger.

Un bon choix de théâtre intellectuel
Reprenant le titre de l’ouvrage célèbre d’Hannah Arendt, « la Banalité du Mal », l’auteur Mario Diament de la Compagnie Caravague construit un dialogue entre les deux protagonistes.

On sait qu’Hannah avait été l’élève brillante de Martin Heidegger. Le célèbre philosophe avait été séduit par le III° Reich (en fait il avait profité du régime pour prendre la place de son maître Husserl à l’Université). Ces faiblesses révélées par les Carnets noirs terniront la gloire de ce maître à penser qui influença, cependant, toute la philosophie contemporaine.

Mise en scène d’André Nerman
Lorsque Martin Heidegger et Hannah Arendt se rencontrent en 1925, ce n’est pas seulement un maître et son élève, mais une histoire d’amour passionnelle qui commence. Même après la guerre, ils se reverront. Elle, la juive qui a fui son pays, pardonnera au philosophe ayant adhéré au parti nazi. En dépit de ce fossé qui les sépare, les amants continueront à se retrouver régulièrement. Le comédien André Nerman construit un spectacle séquentiel d’une grande efficacité. Et Nerman de conclure : « Dans un monde amnésique aujourd’hui, l’Histoire nous rappelle comment même les plus grands esprits peuvent se laisser happer par la spirale sournoise de la barbarie. »

Une passion d’intellectuels
La pièce se déroule donc au cours de cinq rencontres de 1925 à 1950. On y suit l’histoire passionnée et tumultueuse de ces deux génies de la pensée du XXème siècle. L’auteur dit : « Cette pièce, bien que basée sur la relation entre Martin Heidegger et Hannah Arendt, est avant tout une fiction. Beaucoup de références et d’éléments essentiels sont basés sur des faits historiques, mais d’autres sont inventés ou imaginés. Pour écrire cette pièce, j’ai fait des recherches historiques très poussées et lu beaucoup de livres sur le sujet. Tous ces livres sont moralement dignes de foi. J’ai également utilisé beaucoup de phrases et d’expressions tirées de la correspondance entre Heidegger et Arendt, ceci afin de donner aux personnages leur propre façon de s’exprimer. Mais il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une œuvre de fiction

Mario Diament

qui doit être interprétée en tant que telle. » Mario Diament est un journaliste et auteur dramatique argentin. Il est né à Buenos Aires mais vit actuellement à Miami où il enseigne le journalisme à l’Université Internationale de Floride. Il a publié de nombreux ouvrages: des romans et des essais. En tant qu’auteur de théâtre Mario Diament a remporté des prix nationaux et internationaux. Il a écrit, entre autres, « Story of a Kidnapping », « Houseguest », « Equinox », « Lost Tango », « Smithereens », « The Book of Ruth », « Blind Date” et « For the love of Lou ». Toutes ces pièces ont connu une carrière internationale. “Un rapport sur la banalité de l’amour” a été joué pour la première fois en 2008 au Promethean Théâtre, à Miami en Floride. Depuis la pièce a été jouée aux Etats-Unis, à Buenos Aires, à Caracas, à Santiago du Chili, à Rio de Janeiro et à Sao Paulo, à Paris et au Pérou.

Au Comedia de Toulon « Hannah Arendt et Martin Heidegger – Histoire d’une passion » de Mario Diament par la Compagnie Caravague avec Emmanuelle Wion et André Nerman Vendredi 25 Janvier 20h45

Jean-François Principiano

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