Kits ou doubles : lourdes requêtes contre le RN

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Après trois semaines de débats autour de l’escroquerie par sur-facturations, montée aux législatives de 2012 par l’ex-FN, aux dépens de l’État, le ministère public a prononcé de lourdes réquisitions contre l’appareil et ses arrières-boutiques ainsi que contre  leurs dirigeants.

Le parti d’extrême-droite avait imaginé une vaste combine qui consistait à commander autant de kits de campagne destinés à tous les candidats, payés par eux, et surfacturés par l’intermédiaire des officines, le micro-parti « Jeanne » et la société-maison Riwal. Puis sa société encaissait différence après le remboursement des « frais de campagne » par l’État !

« Tête haute et mains propres »…n’est-ce pas ? L’avocat de l’État demande 11,6 millions d’euros, le reversement intégral des sommes versées par l’État aux 567 candidats RN au titre du remboursement des dépenses de campagne.

Nonobstant la dissolution du micro-parti et une amende de 500 000 euros pour la nouvelle maison-mère, le RN. Condamnation à deux ans de prison ferme de Jean-François Jalkh, eurodéputé, délégué général du RN aux affaires juridiques, celle du trésorier de « Jeanne » Olivier Duguet à six mois ferme, celle du trésorier du RN, Wallerand de Saint-Just à dix mois avec sursis, cinq ans d’interdiction d’exercer et deux ans d’inéligibilité. Pour l’expert-comptable Nicolas Crochet, trente mois de prison dont six fermes, 70 000euros d’amende, pour Axel Loustau, complice, un an avec sursis, 30 000 d’amende.

Pour Frédéric Chatillon, proche de Marine Le Pen, PDG de la société-maison Riwal au centre de l’affaire, ancien président du GUD, pour  son usage systématique de la fraude, quatre ans de prison dont deux fermes, 200 000 euros d’amende et une interdiction de gestion d’entreprise, sa compagne Sighild Blanc, même interdiction d’exercer plus un an de prison avec sursis et 30 000 euros d’amende…

Leurs avocats ont osé plaider la relaxe considérant que leurs accusateurs n’avaient pas besoin de preuves puisqu’ils étaient aux ordres ! Comme s’il ne s’était rien passé pendant ces trois semaines de « démontage » du mécanisme de ces escroqueries « multiples, diverses et protéiformes » selon l’avocat de la seule partie civile constituée : l’État.

Des kits de campagne (affiches, tracts, site internet, prestations comptables…) étaient vendus à chacun des 567 candidats investis : 16 650 euros. Cela va chercher dans les près de 10 millions. L’argent était même prêté (avec intérêts) puis récupéré après le remboursement de l’État qui s’est aperçu que ce type de « commerce » n’entrait pas dans les comptes de campagne !

Le verdict est attendu le 24 avril 2020.

René Fredon

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