Ils sont nos futurs médecins et votre avenir Respectez-les !

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Docteur Vincent Carret

Ils ne subiront plus ce que nous avons subi! Ils sont vent debout et ont raison.

Ils sont jeunes, ils se battent pour votre avenir, ils sont nos jeunes générations de médecins.

Nos internes en médecine sont en grève et manifestent partout en France contre l’ajout d’une 4e année d’internat de médecine générale réalisée exclusivement « en priorité dans des zones où la démographie médicale est sous dense » et ce pour pallier à la faillite des politiques de Santé menées en France depuis trente ans!

Image et symbolique incroyables! On demande aux jeunes médecins en formation de prendre sur leur dos et d’assumer en lieu et place de nos gouvernants tant d’années d’irresponsabilités et de lâchetés! Sacrée leçon de courage, d’exemplarité et d’humilité de la part de nos « élites » et de nos têtes pensantes confrontées aujourd’hui à la jeunesse et notre avenir pour notre Santé!

Ils découvrent ce que leurs Aînés ont du vivre et affronter durant trente années de combats, de mise en garde, d’alertes, de crises, de « Une » de médias et autres luttes surréalistes à l’image de la mobilisation actuelle pour la Pédiatrie en France ! Ils découvrent « le mépris, le cynisme, le pourrissement des alertes », les silences coupables aux ordres des appareils politiques et l’effet boomerang qui ont fait et construit depuis ces longues années les déserts médicaux.

Il faut aujourd’hui assumer les pressions des déserts médicaux devenues trop lourdes à porter !

Où étaient ils toutes celles et ceux qui votaient « ces politiques de Santé abandonnées aux lois du marché qui était une folie » selon l’aveu même du Président de la République ?

Ils votaient dans une dynamique de « Godillots » aux « ordres des partis » ces politiques de Santé de folie d’austérité, d’économies, de déclassement et de désarmement de nos hôpitaux publics et de notre Santé qu’ils doivent aujourd’hui enfin assumer au regard de leurs populations.

Ils votaient alertés et en pleine conscience contre nous, contre tous! Contre les Soignants, contre les hôpitaux, contre nos malades en attente sur des brancards couloirs, contre nos Ainés, contre nos nourrissons qui n’ont pas assez de place en Réanimation en pleine crise de bronchiolite !

Ils continuaient à voter le numerus clausus et la pénurie médicale pour nos territoires!

Je compte aujourd’hui sur les doigts de mes mains ces élus de toujours, rares, courageux dans la dissidence qui ont été présents à nos côtés, à mes côtés avec le Dr Patrick PELLOUX, durant ces vingt dernières années de luttes et de combats acharnés.

Nos jeunes générations ne mèneront plus ces combats dans la durée et l’intensité.

Ils nous disent : « Le passé éclaire l’avenir! » On comprend alors toute la méfiance et la défiance de nos nouvelles générations de jeunes médecins quand ils analysent le parcours de leurs Ainés et des générations sacrifiées et ce que nos élites ont fait du système de Santé en France. Classé comme le meilleur au monde selon l’OMS en 2000 et déclassé au Seizième rang aujourd’hui.

Ils ont vécu ce principe de réalités et ce terrible constat validé par nos 155 000 morts du Covid-19, la mise en examen d’un ex-Ministre de la Santé, Agnès BUZYN et le chaos sanitaire évité de peu selon les nombreux témoignages révélés au grand jour notamment par Marc PAYET dans le livre « Le ministère des bras cassés » (ed Albin Michel ).

Ils savent aussi que la confiance est une valeur cardinale de notre démocratie et s’interrogent.

Pour ne pas réussir à gagner la confiance générale, le 49.3 et les décisions coercitives sont activés à leur encontre comme un aveu d’impuissance générale le 26 Octobre à l’Assemblée Nationale dans l’article 23 du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale et adopté en première lecture par le Sénat, où comment trouver une solution à un problème par ceux qui les ont créés, les mêmes, durant des années et jamais assumés.

Pendant ce temps là, nos jeunes étudiants en médecine de France continuent à partir étudier à l’étranger, en Belgique, en Italie, en Roumanie, en Espagne, au Canada et USA pour pouvoir revenir peut être dans quelques années … ou ne pas revenir .

De ce numerus clausus ou apertus (nombre minimum d’étudiants admis en deuxième année de médecine)  qui porteront leurs premiers effets en 2040,  il convient de prendre en compte les profonds changements d’époque et intergénérationnels . Les paradigmes ont profondément changé et évolué. «  Nous ne voulons plus de vos vies sacrifiées et méprisées et de vos combats pour soigner et mieux soigner qui vous ont tous détruits ! » est le constat lucide de nos jeunes médecins !

Les « anciens » que nous sommes devons les accompagner à ce changement radical d’époque mais devons aussi les protéger en nous adressant à nos gouvernants parce que la faillite des déserts médicaux est la faillite des politiques de territoires menées depuis trente ans et sont donc leurs faillites.

« Vous ne leur referez jamais ce que vous avez pu nous faire! Ils le refuseront comme ils refuseront de partir sous la contrainte s’installer dans les déserts médicaux  pour payer à la place de nos élites et de nos élus les erreurs monumentales en matière de Santé, comme en matière de politiques de territoires, partout en France et qui ont été commises voir acceptées par un silence devenu bien lourd à porter aujourd’hui au vu des conséquences ».

De ces conséquences dont il faudrait par toutes les stratégies possibles de diversion en faire oublier les causes et les responsabilités, il conviendrait en préalable à toute chose , de demander pardon et de présenter les excuses à toutes celles et ceux qui les vivent et les subissent plutôt que de passer en force pour essayer de se faire oublier.

On ne construit rien ni ne bâtit rien en continuant à ne pas écouter et ne pas respecter les femmes et les hommes qui portent et porteront nos territoires pour la Santé surtout par la coercition , tel est l’avis formulé dans un esprit de « raison et de sagesse » par le ministre de la Santé, François BRAUN, avis que nous partageons. Puisse t-il être entendu au risque de voir nos internes se résigner et abandonner le chemin de la Médecine Générale … et de fait abandonner aussi le chemin de nos territoires parce qu’ils le feront !

« Moins bien payé qu’une machine à café et qu’un parcmètre, formation en déclin, bouches trous, mains d’œuvre bon marché,  liberté de s’installer, jeunes médecins méprisés par le gouvernement » étaient inscrits sur leurs blouses blanches dans la rue.

Ils dénoncent, déjà, «  Toutes vos annonces sont de la poudre aux yeux, nous ne vous faisons pas confiance! »

Prenons garde ! Nos jeunes ont basculé dans un autre monde et un tout autre rapport de forces qu’ils utiliseront sans état d’âme et sans concession contrairement aux périodes de folies vécues par leurs Aînés et le monde des Soignants.

Ils ne l’accepteront plus, c’est certain !

Le Ministre François BRAUN, le sait et avertit.

Mesdames et Messieurs les gouvernants, Ils sont notre futur et notre avenir, respectez les, respectez les surtout mieux et plus que nous.

Dr Vincent CARRET
Amuf VAR

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