Génération identitaire : Prison ferme réclamée pour les militants d’extrême-droite

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Le 11 juillet à Gap le procureur a réclamé six mois de prison ferme pour sept cadres et 75 000 euros d’amende pour le groupuscule organisateur des milices interceptant les migrants dans les Hautes Alpes en mai et juin 2018. Le délibéré sera rendu le 29 août.

Des milices organisées au vu et au su de tout le monde par « Génération identitaire » proche du RN, pour faire la chasse aux migrants du côté du col de l’Échelle à proximité de la frontière italienne, créant une confusion comme si elles étaient investies d’une fonction publique alors qu’elles intervenaient en toute illégalité.

« Nous allons prendre possession du col et veiller à ce qu’aucun clandestin ne puisse entrer en France » ! avait déclaré à La Provence l’un de ses animateurs, Romain Espino, avant d’installer un poste-frontière, comme s’il s’agissait d’une initiative des forces de l’ordre sans que le préfet, au courant, ne prenne de mesures ?

Ils avaient mobilisé deux hélicoptères, un avion, une barrière plastique et tout le nécessaire pour tenir la frontière pendant près de deux mois. Mobilisant une centaine de militants au total.

Il ne se contentaient pas de chasser les migrants, de les refouler ou de les livrer aux gendarmes mais ils cherchaient à démontrer l’implication d’associations d’aide aux migrants pour les faire

condamner ! Une véritable provocation assumée avec gourmandise : « Si l’État ne les démantèle pas (les réseaux de passeurs), nous le ferons nous-mêmes ! »

Les membres de « Tous migrants » se sont portés partie civile au procès et ont dénoncé la complaisance de l’Etat à l’égard de pareils faits qui se sont produits près de deux mois sans réaction de l’autorité publique ?

Il est vrai que pendant ce temps -et ça continue- c’était contre les militants qui aidaient les migrants à survivre et à faire-valoir leurs droits que l’État s’acharne, ce qui donne bonne conscience aux extrêmistes de droite. Ils ne manquent d’ailleurs pas de le souligner. Cédric Herrou en sait quelque chose.

Rappelons-nous, il y a deux ans, au festival d’Avignon, à la même époque, Macron venait d’arriver, une délégation varoise des centres d’accueil de Toulon, La Seyne et Tourves, encadrement et réfugiés, avaient pu témoigner de la « performance » du préfet du Var se félicitant de l’augmentation des arrêtés de retour à la dernière frontière, l’Italie … déjà et on n’en a pas fini.

D’ailleurs le même procureur, Raphaël Balland, devait lourdement condamner sept militants humanitaires, le 13 décembre 2018, pour avoir aidé une vingtaine de migrants à entrer en France, en avril 2108. Des peines allant jusqu’à 4 mois de prison ferme.

Une décision qui avait abasourdi les militants humanitaires et le président de la Cimade qui y a vu « un tournant dangereux de la répression des personnes solidaires ».

Le mois suivant, les « patrouilles antimigrants » prenaient position dans la montagne. Elles avaient compris le message : « on ne risque pas grand chose, la justice condamne nos détracteurs ».

À vouloir banaliser le pire on finit par lui donner raison.

Le procureur ne pouvait tout de même pas demander la relaxe.

René Fredon

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