A Toulon, François Fillon ne tremble pas

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Vendredi soir François Fillon était à Toulon. Contrairement à ce qui était annoncé la première partie n’a pas été assurée par un concert de casseroles, dont personne n’a parlé. Sans croire pour autant que tout le monde les a oublié.
La salle de l’Oméga – Zénith était pleine et nous pouvons, sans nous tromper, annoncer le chiffre de 7 500 personnes présentes. A l’échelle d’une région, ce n’est peut-être pas beaucoup mais c’est toujours trois fois plus qu’Emmanuel Hollande comme se plait à l’appeler François Fillon.

C’est Hubert Falco qui a pris le premier la parole. Avec la ferveur des nouveaux convertis, il a redit ce qu’il disait lorsqu’il soutenait Nicolas Sarkozy, puis Alain Juppé … l’enfer c’est les autres, tous les autres et surtout les extrêmes.
A Toulon, le front national n’est qu’un mauvais souvenir … Sans parler des causes pour ne pas fâcher François Trucy, l’ancien maire de Toulon, qui était dans la salle. Selon Hubert Falco, aujourd’hui (contrairement à hier), François Fillon est le seul à ses yeux qui soit capable de relever la France. C’était beau comme l’antique !
Ensuite, Georges Ginesta, le fidèle Ginesta prit la parole pour dire tout le bien qu’il pensait de son ami François Fillon. Qui se rappelle qu’il passait pour un hurluberlu il y a un an, quand il était le seul parlementaire varois à soutenir François Fillon, lors des primaires de la droite et du centre? En son for intérieur il doit sourire, quand il entend les discours des uns et des autres, aujourd’hui. Ceux là même qui n’avaient pas de mots assez durs pour parler du collaborateur du Président Sarkozy, sont aujourd’hui tout miel…au cas où François Fillon fasse une « remontada » Barcelonaise.

Chauffeur de salle
Après le fidèle Georges Ginesta, le Président de la région Provence Alpes Côte-d’Azur, Christian Estrosi, a tenté de prononcer son discours malgré les huées, les sifflets et les noms d’oiseaux des supporters de François Fillon. Comme milady dans les trois mousquetaires Christian Estrosi est marqué au fer rouge de l’infamie pour avoir soutenu Nicolas Sarkozy en attaquant les autres candidats lors de la primaire de la droite et du centre. Les militants, les groupies, les supporters de François Fillon ne l’ont visiblement pas oublié.
Voilà un petit détail qui laisse comprendre que l’avenir du parti « Les Républicains » n’est pas joué. Si François Fillon n’est pas élu Président de la République, il y a de fortes chances pour que le parti « Les Républicains » explose au soir du second tour de la Présidentielle.
En attendant, François Fillon à Toulon a repris tous ses arguments de campagne. Il a rappelé l’impérieuse nécessité de faire des efforts, de se serrer la ceinture pour espérer qu’un jour, la France retrouve un rang qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Il n’a, bien sûr, pas oublié de faire siffler et de tailler des costumes à Emmanuel Hollande, Marine Le Pen et les autres, tous les autres, tous ceux qui se mettent sur le chemin de l’Elysée, son chemin …fusse-t-il de croix.

Comme le chantait Fernand Sardou, à Toulon… tous les matelots sont bien les plus beaux, avec leur béret bien sur l’oreille.
A Toulon, François Fillon a mis l’accent sur les besoins de nos armées, il a pris l’engagement de faire voter dans les trois mois qui suivront son élection, une nouvelle loi de programmation militaire. « Ils auront des moyens comme ils n’en ont jamais eu » …
Pourquoi ne l’avoir pas fait quand il était Premier Ministre ? En cinq ans, il y avait certainement la possibilité de donner à nos armées, à la police nationale, à la gendarmerie les conditions nécessaires et suffisantes pour travailler dans des conditions simplement acceptables.
L’histoire retiendra qu’à cette période entre 2012 et 2017 se sont 13 000 postes qui ont été supprimés chez les policiers et les gendarmes. Il était Premier Ministre quand, le budget de la défense n’a cessé de baisser : il est passé de 38,1 milliards d’euros en 2007 à 32,1 milliards en 2012.  Quand il était premier ministre, les effectifs militaires ont maigri de 46.000 hommes, passant de 271.000 à 225.000 hommes (le ministère de la défense, civils compris, emploie aujourd’hui 320.000 personnes). Le rapport à la vérité ne semble plus avoir aucune importance, mais les chiffres sont têtus.
A Toulon, François Fillon a dit combien il était fier de nos soldats qui risquent leur vie pour notre sécurité, comme à Nantes il a dit être fier de nos paysans qui nourrissent les enfants avec des produits bio, comme à Courchevel il dira certainement sa fierté de rencontrer les dameurs de pistes qui nous permettent de passer de si jolies vacances à la neige.

A cet instant, comment ne pas citer Henri Queuille, plusieurs fois président du conseil, ministre des finances et de l’intérieur sous la 3eme République, Ministre et secrétaire d’Etat plus de trente fois! Sa fameuse petite phrase est incontestablement le fruit d’une expérience professionnelle riche. Elle garde toute sa pertinence aujourd’hui « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. »

Ceux qui étaient déjà convaincus sont repartis remontés, ceux qui ne sont pas venus n’ont rien manqué.
Laurent di Gennaro

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