FIFA : les mécomptes de Jack Warner à Marseille en 1998

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Il y a visiblement plusieurs décennies que le monde du football ne tourne plus rond. Notre ami Jacques Davignac revient sur une affaire qui n’améliorera certainement pas l’image de cette institution qui salit chaque jour un peu plus un sport sensé faire rêver les enfants des cinq continents.

FIFA : les mécomptes de Jack Warner à Marseille en 1998

Jack Warner, ancien vice-président de la fédération internationale de football et président de la confédération du foot pour l’Amérique du nord, l’Amérique centrale et les Caraïbes, actuellement recherché par Interpol dans le cadre d’une vaste enquête anti-corruption dirigée contre les dirigeants de la FIFA, a récemment promis une avalanche de « révélations sur la corruption dans le football ».

Ça tombe bien. Jack Warner pourrait raconter un épisode assez rocambolesque, jusqu’ici inédit, de sa visite à Marseille lors de la coupe du monde 1998 en France. Jack Warner était alors vice-président de la FIFA et il s’était déplacé à Marseille pour y suivre certaines phases éliminatoires de la compétition.

Ne reculant devant aucun sacrifice, Jack Warner avait choisi de demeurer dans la suite numéro Un de l’hôtel Sofitel-Vieux-Port, un établissement de grand luxe doté d’une vue merveilleuse sur le Vieux-Port. Ses frais de bar et de transports étaient pris en compte directement par la FIFA et Jack Warner menait grand train jusqu’au soir où, au retour d’un match au stade Vélodrome, il s’est aperçu que sa chambre avait été cambriolée et que le contenu d’une enveloppe contenant 60 000 dollars s’était évaporé…

Le Trinidadien s’est empressé de mander le directeur de l’hôtel qui a aussitôt alerté la police et plusieurs enquêteurs ont débarqué dans l’établissement. Tous les membres du personnel susceptibles d’avoir pu dérober l’argent ont alors été placés en garde à vue et « cuisinés ». Leurs domiciles ont été fouillés. Leurs voitures passées au peigne fin. Pas de trace de l’argent. Les faux plafonds ont été démontés, les vestiaires du personnel et des chasseurs auscultés sous tous les angles. Toujours rien. Le lendemain, l’enveloppe contenant les 60 000 dollars a rendu son verdict : les empreintes du propre fils de Jack Warner étaient nettement visibles sur l’enveloppe !

C’est donc le fils de Warner, témoin de la remise de la fameuse enveloppe à son père par un autre membre de la FIFA, qui a profité de l’aubaine et s’en est emparé en douce pendant que son père assistait au match avec les officiels.

Evidemment, Jack Warner a aussitôt retiré sa plainte pour que son fils ne subisse pas les affres de la justice française. Il a promis hier de « ne plus garder le secret pour des personnes qui ont détruit le dur labeur et la foi de son pays ». Excellente idée. Et s’il se souvenait de sa petite mésaventure marseillaise et nous dévoilait qui l’a soudoyé et pourquoi ? Avant d’étouffer l’affaire pour ne pas ébruiter l’inconduite de son fils !

Jacques Davignac

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