Expulsions ?  des coûts pour la société

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Alors qu’une intervention des services de police vient de se terminer par le décès de la personne (certes violente …mais quand même !) objet de l’expulsion locative, ceci ne fait que démontrer qu’une expulsion peut avoir et a des conséquences que l’on ne mesure pas toujours ou que l’on ne veut pas voir.

Pour les services de police, toute expulsion est considérée comme une opération à risques.

Une enquête « OFF » auprès des services de police fait apparaître que pour la mise en œuvre et la réalisation d’une expulsion locative, le coût induit pour un commissariat ou une gendarmerie s’élève à une moyenne de 4000 €, nonobstant la mise à disposition de personnels dont chacun se plaint qu’ils ne sont pas assez nombreux pour la sécurité du quotidien.

On ne mesure pas les coûts induits pour les services de l’État au niveau des Préfectures, sous Préfectures, Services sociaux du Département, du milieu associatif, tant pour le traitement administratif que social de situations parfois inextricables.

Des magistrats « honoraires » donc retraités font état du nombre important de procédures qui pourraient être évitées si les dossiers étaient pris le plus en amont possible et donc participeraient à désencombrer les tribunaux et donc à réduire ou limiter le budget de la justice .

Certes, des professionnels en vivent (huissiers, avocats, agents immobilier..), mais à les entendre, ils préfèreraient se consacrer à d’autres actions plus valorisantes….et on peut les comprendre !

Cette propension à vouloir tout judiciariser doit nous faire nous interroger sur notre capacité à trouver des réponses humaines pour les personnes en difficultés de paiements et aussi pour les bailleurs dont on comprend bien qu’ils ne peuvent subir une situation les plaçant aussi parfois en difficultés.

On voit depuis quelques temps des manifestations « spontanées » de personnes, toutes sans doute de bonne foi et se solidarisant avec des bailleurs en réclamant l’application des décisions de justice vis-à-vis de locataires se maintenant dans les lieux faute de solution de repli .

Mais se pose t’on les bonnes questions, et hormis quelques cas spécifiques de personnes de mauvaise foi , ne peut –on faire le lien entre des salaires ou allocations diverses trop faibles ou ne permettant pas de faire face au coûts des loyers, ainsi que le manque cruel de logements économiquement accessibles tant public que privé permettant de loger la population dans un département dont on voudra bien rappeler qu’il est l’un des plus inégalitaire avec une population disposant de revenus en inadéquation avec les réalités du quotidien.

Jean-Paul Jambon

24 06 2021

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