Deux plaies du Var !

0

L’une, dont régulièrement nous faisons état est structurelle : il s’agit de la situation du logement, plus particulièrement du logement social, seule possibilité pour plus de 60% de varois de disposer d’un logement décent et économiquement accessible ; nous constatons de plus en plus de personnes qui se découvrent pauvres et dans l’incapacité à faire face aux diverses dépenses liées au logement et pour lesquelles le manque de logement devient dramatique.

Les décisions de justice impliquant le recours à la force publique se multiplient pour des catégories de population qui jusqu’alors n’apparaissaient pas dans les procédures.

L’autre concerne aussi quelque part le logement ; elle est à la fois conjoncturelle et structurelle. Conjoncturelle car chaque année à cette époque reviennent les difficultés liées à l’arrivée de caravanes de nos compatriotes Gens du voyage.

Cogolin, La Seyne, La Crau, Hyères, Le Muy, Fréjus, La Londe, Solliès Pont, Cuers … Le jeu de piste proposé et relayé abondamment par les médias locaux fait la une de l’actualité.

Nous ne nous étendrons pas sur les tensions liées à des  envahissements et occupations de terrains municipaux ou privés, ce qui bien entendu génèrent troubles et conflits divers.

Mais peut être serait-il utile d’informer nos concitoyens « gadgés » et bien sur d’interpeller les élus, qui usent parfois de propos bien peu dignes.

Déjà dire que ce sont des Français à part entière et que certaines expressions du type « y’a qu’à les renvoyer chez eux » démontrent à minima une méconnaissance de la réalité.


Stèle symbolisant l’emplacement du camp d’internement des gitans en Camargue. © France 3 Provence-Alpes

Un minimum de connaissance de l’histoire récente permettrait de savoir qu’ils furent les premiers à « bénéficier » des chambres à gaz nazis (si, si elles ont existé !), puis en 1943, du grand intérêt du régime de Vichy qui les relégua dans divers camps d’internement, dont une grande partie d’entre eux ne revinrent pas, camps dont ils furent libérés en 1946, 2 ans après la fin de la guerre (si, si !) camps dont les gouvernements successifs initièrent une forme d’économie circulaire puisqu’ils servirent pour certains (Rivesaltes…) à « accueillir » nos compatriotes harkis !

De récit et amitiés familiales je sais aussi que certains intégrèrent les maquis. …mais chut faut pas le dire !

Alors, le problème est là aussi bien structurel, concernant plus particulièrement les aires dites de Grands passages, objet des crispations.                                                                                                                                  La loi de 2000 à mis en place des schémas départementaux définissant les besoins et par la même les obligations… obligations reposant sur l’incitation portée par l’État et les Préfets auprès des élus, incitations que nous reconnaissons mais rechignant aux éventuels moyens de coercitions … pensez donc !

Sur les 6 aires de grands passages inscrites au schéma départemental de 2003, seules 5 existent tout en notant qu’elles ne respectent pas le minimum des obligations en matière de surface, d’équipements…

Alors tant que ce non respect des obligations légales et locales par les pouvoirs locaux existera, il est évident que l’obligation contrainte à ne pas respecter la loi par les Voyageurs ne pourra que perdurer.

On pourra toujours dire aussi que nos voisins du 06 ne disposent d’aucune aire, et que pour les Bouches du Rhône la situation n’est pas brillante !

Jean-Paul Jambon
Représentant départemental Fondation Abbé Pierre
Membre de la commission consultative départementale des gens du Voyage

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.