Toutes les strates socio-économiques sont touchées, et tous les âges également :
la dépression du bébé, comme celle de l’adolescent ou de la personne âgée, sont
aujourd’hui reconnues par les professionnels de santé. Et le phénomène n’est pas
nouveau : la dépression était déjà décrite dans les papyrus égyptiens antiques.
C’est sur ce thème, toujours d’actualité, que s’est déroulé le XVI ème Forum Médical
du Centre Hospitalier Intercommunal de Toulon-La Seyne, à l’initiative de l’association pour l’information médicale et scientifique (A.P.I.M.S).
Le Dr Didier Demory, vice-président de la Commission Médicale d’Établissement et le Dr Yannick Knefati, président de l’APIMS, ont ouvert le débat, rappelant que les
symptômes du trouble dépressif, sans traitement, peuvent durer des semaines, des mois , voire des années…
Quand la maman déprime
Le concept de la dépression du bébé a été longtemps discuté, comme le rappelait le Dr Yves Bernaud, mais « les travaux actuels montrent qu’un bébé a besoin, pour se développer harmonieusement, de 25% d’interactions de qualité ». Ces « interactions » se jouent entre le bébé, la mère et le père. Et quand ce bébé est exposé pendant plusieurs mois à une maman déprimée, ou isolée, les effets négatifs sur son développement sont avérés.
Chez l’enfant également, le trouble dépressif a été longtemps ignoré, voire nié. Mais aujourd’hui, comme le soulignait le Dr Isabelle Carbonel, la prise en charge s’organise, même si les statistiques font état de 1 à 2% de cas seulement, chez les 0-10 ans, dans la population générale. Parmi les facteurs « péjoratifs » : les carences affectives, la dépression chez les parents, la maltraitance, le harcèlement scolaire…
Ces enfants sont irritables, manifestent une perte de l’estime de soi, développent des troubles de la conduite. « La reconnaissance de la dépression porte en elle-même une valeur thérapeutique » concluait le Dr Isabelle Carbonel.
Deuxième cause de décès chez les 15/24 ans
Le sujet abordé par le Dr Marie-Claude Rocchi est sans doute plus médiatisé : la dépression chez l’adolescent, qui inquiète la plupart des familles.
« La symptomatologie dépressive, sans épisode dépressif majeur, toucherait 20% des adolescents » indiquait le Dr Rocchi, qui considère que ce pourcentage est sans doute inférieur à la réalité. Là encore, l’irritabilité arrive en tête des symptômes, avec également une chute des résultats scolaires, l’inversion du cycle veille/sommeil…
L’absentéisme, les conduites à risque – plus évidentes que chez l’enfant -, les idées noires, les troubles anxieux et phobiques sont majorés chez les adolescents déprimés.
Si, en France, la dépression est la deuxième cause de décès chez les 15/24 ans, si 30 % de ces jeunes dépressifs ont fait une tentative de suicide, la rémission est aussi possible dans 90% des cas, lorsque la prise en charge est réussie.
La suite du Forum a été consacrée à la dépression chez l’adulte et les nouvelles thérapeutiques – en particulier les techniques de neurostimulations- avec le Dr Manuel Dias Alves et le Dr Jean-Luc Bartoli, et la dépression chez la personne âgée, avec le Dr Joel Plas et le Dr Romain Van Overloop.
N.F.