Danse toujours tu guériras !

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Chateauvallon-Liberté propose deux beaux spectacles de danse à ne pas manquer : tous deux inspirés par des références à la danse comme art thaumaturge. Danser pour comprendre et  mieux être.

La Cinquième Saison
La Cinquième Saison est une pièce de groupe pour 7 danseurs, 1 compositeur électronique, 1 chanteur lyrique, 1 vidéaste. En se saisissant de la symbolique du carnaval, le chorégraphe souhaite présenter sous la forme de tableaux vivants, une fantaisie poétique du pouvoir, une mascarade dont le public est acteur le temps d’un rituel pour planter un décor éphémère. Entre engagement physique et retrait spirituel, le carnaval et le carême, dans tous leurs excès et leurs débordements, posent tous deux un acte sociétal, politique et symbolique fort. Après Hansel et Gretel, voilà une expérience positive à porter à l’actif de Christian Ubl.

Inspiré de Brueghel
Mirage ou fantasme, le carnaval s’impose comme un rituel, nécessaire et salutaire : on sort dans les rues, masqués et déguisés, on se retrouve en musique pour chanter et danser, défiler ensemble lors de parades. Inversion et distorsion, transe, défoulement, satire, perte d’identité, le carnaval inspire le chorégraphe et danseur autrichien (installé à Marseille) notamment par la représentation qu’en fait Brueghel dans son tableau Le Combat de Carnaval et Carême. Mais le chorégraphe s’il peut emprunter certains motifs aux danses traditionnelles et folkloriques compose un moment de carnaval résolument contemporain. Couleurs vives et déraison, un certain psychédélisme, le vocabulaire chorégraphique dit la liesse et l’énergie fondamentale qui animent le carnaval à la veille du renouveau printanier. Des masques de carton de personnages de pouvoir deviennent cocasses sur les corps dansants. Organisation millimétrée du chaos et pulsations vitales entraînantes forment des tableaux vivants traversés par un rire profond. La chorégraphie gagne tout l’espace en échos et miroirs, célébrant un rituel joyeux pour de nouvelles régénérations de l’homme et de la nature.

Conception et chorégraphie Christian Ubl Interprétation Céline Debyser, Marion Peuta, Martin Mauriès, Bastien Lefèvre, Francesca Ziviani, Baptiste Ménard, Yoann Hourcade et May-Li Renard Musique Romain Constant Chant lyrique Mathieu Jedrazak Travail vocal Dalila Khatir
Vendredi 28 janvier 20h 30 Châteauvallon

 

Lovetrain 2020
C’est une fresque flamboyante et kaléidoscopique, tout en contraste, qui interroge la relation entre musique et danse. Le chorégraphe réunit quatorze interprètes de tous horizons autour de l’exploration de l’infini possibilité des corps pour une danse collective, vibrante et puissante. Emanuel Gat signe une pièce majeure. Les costumes, imaginés par le danseur Thomas Bradley ajoutent une touche de baroque à une écriture d’une grande modernité.

Thérapie du corps pleurant
Tears for Fears, années 80, une musique pop aux atours acidulés, dont Emanuel Gat saisit les ressorts profonds en nous conviant à bord de son « train de l’amour » pour un voyage en pays d’utopie. Une écriture chorégraphique affûtée et généreuse pour une danse dionysiaque.

Influencés par la psychologie thérapeutique d’Arthur Janov qui préconise les pleurs (Tears) pour guérir les peurs (Fears), Tears for Fears, le groupe anglais mené par Roland Orzabal et Curt Smith a été d’une inventivité sonore époustouflante.

Emanuel Gat et sa troupe trouvent des accords profonds avec ce « groove épique », aux antipodes de Bach, Coltrane ou Boulez, qu’il a exploré dans de précédents spectacles. Une architecture de lumières, une pointe de baroque dans les costumes de couleurs et la bande-son iconique convoquent les années 80, pour une création chorégraphique résolument contemporaine tout en chaleur et en sensualité. Les danseurs, complices, en groupes ou en solos, dessinent une utopie où l’amour trouve une voie entre ombre et lumière. Le Lovetrain qui nous invite au voyage apparaît dans une chanson de Tears for Fears, Sowing the Seeds of Love, en semant les graines de l’amour…Tout un programme !

Pièce pour 14 danseurs Chorégraphie Emanuel Gat Musique Tears for Fears. Créé avec et interprété par Églantine Bart, Thomas Bradley, Robert Bridger, Gilad Jerusalmy, Péter Juhász, Michael Loehr, Emma Mouton, Eddie Oroyan, Rindra Rasoaveloson, Ichiro Sugae, Karolina Szymura, Milena Twiehaus, Sara Wilhelmssonn et Jin Young Won.

Mardi 1 Février 20h30  Mercredi 2 Février 20h30 Le Liberté

Jean François Principiano

 

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