Crises et rebonds dans L’Histoire varoise

0

Le Territoire varois a connu depuis toujours une série de grandes crises. Il a toujours su rebondir.  Quelles leçons  tirer de ces rebondissements aussi inattendus que surprenants qui ont forgé le caractère des habitants ?

La disparition des Néandertaliens
Dans la période comprise entre -400.000 ans et -40.000 ans avant notre époque, les hommes et femmes de Neandertal ont vécu dans le Var et au bord des alpes et leur disparition a coïncidé avec l’arrivée d’Homo sapiens, notre espèce. Mais pourquoi ont-ils disparu ? Des épidémies ou des massacres par sapiens peuvent-ils en être l’explication ? La disparition des humains néandertaliens  s’est faite en 10.000 ans ou moins. Les Sapiens se sont définitivement installés dans le  territoire varois.

La vague épidémique de Malaria
Dans l’antiquité la zone varoise  a été  Grecque puis Étrusque du XII° siècle au VIII° siècle avant JC. Du littoral de Telo Martius (Toulon) au port d’Olbia (Hyères). Mais la  Malaria frappe la population du territoire. À Olbia la population décimée et affaiblie laisse le port s’ensabler. Le paludisme, appelé également « fièvre des marais », est une maladie infectieuse due à un parasite du genre Plasmodium, propagée par la piqûre de certaines espèces de moustiques anophèles. Pour rebondir contre ces vagues d’épidémies qui durèrent plusieurs dizaines d’années, les Varois trouvèrent la solution : L’acropolisation de l’habitat. Une sorte de confinement lié à l’altitude. Ils établirent les villages  sur les hauteurs. Exemples la Cadiére  le Castellet ou le Revest.

La Variole sous la république romaine
Les premiers signes effectifs de sa présence ont été retrouvés sur des momies égyptiennes du troisième millénaire. Les commerçants égyptiens auraient ensuite exporté la maladie en Inde, décrite dans les livres aryuévédiques, puis en Chine. Elle serait revenue dans le monde romain d’abord sous la République puis dans tout l’Empire Romain. Elle tue 3 personnes sur 10. Dans le Var elle décime Toulon et l’arrière-pays, (un tiers de sa population  a disparu). Aucun  remède n’était préconisé mis à part des infusions de sauge médicinale, de thym et de romarin…  Pour rebondir la population varoise se développa en habitat dispersé. Pratiquant déjà la distanciation sociale.

Les grandes invasions
Pour le Var c’est surtout les razzias des Barbaresques du VIII° au XII° siècle qui provoquèrent une grave crise économique et sociale. Les  ports comme Toulon, Hyères, Fréjus ou Saint Raphael  furent touchés. Les Arabes réussirent même à  fonder des têtes de ponts par exemple à la Garde Freinet.
Pour  tenter de rebondir les Varois de l’époque firent appel aux seigneurs locaux sans grand succès. Finalement au XIII° siècle ce sont les Vénitiens et les Catalans qui assurèrent la police maritime en méditerranée. D’ailleurs les couleurs de la Catalogne, rouge et or sont devenues les couleurs de la Provence.

La peste noire de 1348
La peste bubonique fait son apparition en 1320 en Mongolie. Transmise par le bacille de Yersin de la puce du rat. De là, elle se répand en Chine et atteint la mer Noire fréquentée par les Génois. Ceux-ci vont imprudemment l’amener jusqu’à Marseille et Toulon.

En accostant à Marseille le 1er novembre 1347, ils vont ouvrir au fléau les portes de l’Occident.

L’épidémie se développe d’autant mieux  dans le Var que la population est épuisée. Les trois quarts de la population du littoral varois vont disparaître. Sans traitement, les malades mourraient en moins de trois jours dans les formes pulmonaires de la maladie. Pour rebondir, les ports pratiquent la quarantaine dans des lazarets aux larges des côtes. C’est déjà la théorie du  confinement qui est appliquée.

Les grandes crises frumentaires
En 1534,1602, 1708 le Var connaît de graves disettes. Les récoltes sont pauvres, la famine décime les campagnes. Les villes et les villages  souffrent  et se dépeuplent. Terre de passage le Var voit des troupes de mercenaires de tout bord dévaster les champs, saccager les maigres récoltes. Les spéculateurs  affament les villes. Toulon perd un quart de sa population.

La peste de 1720
Un navire venu d’Orient  apporte la peste à Marseille. Les échevins l’interceptent et le mettent en quarantaine au large du château d’If. Plusieurs marins meurent. Malheureusement des fripiers venus de Toulon achètent  la cargaison à petit prix et la ramènent à Toulon. La peste se développe dans la ville. La contagion est fulgurante. À cette époque la ville de Toulon était aussi peuplée que Marseille 12000 habitants estimés. En 1740 la ville ne se remettra pas. L’écart avec Marseille se creusera de plus en plus.

La guerre civile.
De mauvais choix politiques vont accentuer le malheur de la ville de Toulon. Choisissant le Roi  Louis XVI contre la jeune République en 1793, c’est la guerre civile. Elle donnera le coup de grâce. La reprise par Bonaparte de la ville, qui s’était donnée aux Anglais, déclenche des représailles sanglantes dans tout le Var. Près de 800 exécutions sommaires. La ville punie change de nom, elle s’appelle « Port la Montagne ».

Le Choléra en 1830
À peine remis de ses  blessures le Var est frappé de plein fouet par l’épidémie de choléra de 1829-1832.La circulation est contrôlée. Les villages se referment sur eux-mêmes. Le choléra est une toxi-infection entérique épidémique contagieuse due à la bactérie Vibrio choleræ, ou bacille virgule, découverte par Pacini en 1854 et redécouverte par Koch en 1883.

Ajoutons à ce triste tableau les effets des deux guerres mondiales. Chaque fois le territoire varois a su rebondir et surmonter ces épreuves. Un ouvrage célèbre de Georges Blond raconte l’histoire de Toulon et de sa région  Il porte un titre significatif : Rien n’a pu les abattre, une épopée en France !
Alors courage.

Jean-François Principiano

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.