Cotignac : un p’tit coing de paradis

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Toute la journée de dimanche, Jean-Pierre Véran maire de Cotignac surveillait le coefficient de remplissage du cours Gambetta. Pas question d’être victime du succès. La gendarmerie, la police municipale et le sous-préfet André Carava étaient aux côtés de l’édile. Tous veillaient à ce que tout se passe bien.
Cette année encore de très nombreux visiteurs s’étaient donnés rendez-vous pour passer un dimanche en famille, dans ce village varois qui a su préserver son âme, son patrimoine et … ses ateliers gourmands de préparation du coing. Qui n’a pas en souvenir le goût d’une pâte de fruit après un match de foot interminable, n’a pas de souvenir d’enfance.
Toute la journée, les membres du Comité du Coing de Cotignac ont expliqué aux visiteurs comment préparer les coings pour confectionner à la maison de délicieuses recettes salées et sucrées (gelées, confitures, pâtes de coings, etc …).

Dans la famille Vaca le coing … ça tourne rond
René Vaca est le Président du Comité du Coing de Cotignac. Il est aussi le producteur d’un divin breuvage à base de vin blanc (du Var) et de Coing de Cotignac. Servi frais, c’est l’apéritif qui efface toutes les inhibitions … « avé l’accent ». Il suffit d’une gorgée, pour se rappeler que nous habitons un beau département et d’un verre pour en faire le plus bel endroit au monde, avec modération évidemment.
Son épouse est elle, LA productrice du coin. Avec environ 2 tonnes à l’année, Madame Vaca sur le marché du Coing c’est comme Bolloré sur le marché du cacao. Elle est in-con-tour-na-ble! Incollable sur le cycle végétatif de ce fruit, sur ses déclinaisons sucrées et salées, c’est aussi et avant tout, un fin cordon bleu qui travaille le Coing comme peu savent le faire. Il en a de la chance le René !

Ce fruit là n’est pas du coin
Il est originaire de l’Asie Centrale : Anatolie, Perse et Caucase, introduit en France par les romains, sans pouvoir préciser la date exactement. Le cognassier, en vieux provençal, c’est le « Codonhier » ou « Codonier ». Le fruit se nomme « Lou Codon » ou « Codoing » puis « Lou Coudou » ou « Coudoun ». Le coing était cultivé depuis plus de 4000 ans avant Jésus Christ, au bord de la mer Caspienne. Les Grecs en raffolaient avec du miel. Ils assimilaient ce fruit à Aphrodite, déesse de l’amour et de la fertilité. Les romains  utilisaient le coing pour ses arômes en parfumerie. Les arabes, s’en servaient pour ses vertus médicinales. Au moyen âge, les riches le savouraient régulièrement, en signe de leur puissance. Attention, c’est un fruit qui ne se consomme pas cru.

L’arbre est buissonnant et ne dépasse guère les 3 à 5 mètres de hauteur. Il est le plus souvent issu de pieds francs. Il est rustique, supporte bien l’humidité du sol, résiste aux froids hivernaux. Il manifeste une vie riche et jaillissante même en sols maigres. Cependant il préfère et fructifie normalement dans les sols légers, silico-argileux et même calcaires.

Le coing prend soin de vos intestins.
Le coing est un anti- diarrhéique très puissant, grâce à 2 composants :
Les fibres présentes en grande quantité (6g/100g), (pectine principalement), retiennent l’eau.
Les tanins (70 mg/100g) ralentissent les contractions du tube digestif et donc la progression du bol alimentaire.
Combinés, fibres et  tanins sont excellents pour éviter la diarrhée, ils assurent la régulation du transit. Le coing a aussi une propriété antiseptique et préserve la muqueuse intestinale.
Le coing est astringent.
Au niveau gastrique, le coing apaise les brûlures d’estomac.
Les fibres jouent aussi un autre rôle essentiel : elles participent à la réduction du taux de cholestérol. Ceci diminue les risques de maladies cardio-vasculaires, le diabète et l’obésité.
Le coing aide à la cicatrisation. Il adoucit en cas de gerçures, de crevasses ou de brûlures.

En phytothérapie, on utilise le coing pour soigner les insuffisances hépatiques, ainsi que la tuberculose.
Le coing peut aussi atténuer les maux de gorge.
Les graines de coing fluidifient les voies respiratoires, elles sont expectorantes. On les utilise en cas de bronchites.

En  utilisation externe, on recommande la gelée de coing en soin préventif des escarres.
Ainsi on recommande le coing dans l’alimentation des enfants et des personnes âgées.
Il est cependant  contre-indiqué chez les femme enceintes car il contient beaucoup de mucilages, responsables de ballonnements.
Indications du coing : en cas de troubles de la digestion, inflammations des muqueuses, en prévention des maladies cardio-vasculaires et escarres,  douleurs articulaires ou musculaires, bronchites.

Utilisation interne : En infusion, les feuilles et les fleurs du cognassier apaisent la toux et diminuent la fièvre.
Utilisation externe : Jus de coing : pour accélérer la cicatrisation des plaies cutanées ou adoucir les gerçures, imbiber une compresse de jus de coing et l’appliquer sur la zone.

Le temps d’un dimanche d’automne Cotignac était la Capitale du Coing, l’endroit où il fallait être…un coing c’est tout.

 

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