De la tristesse, plutôt que de la colère : la violence des images regardées
en boucle sur toutes les chaînes de télévision, révèle seulement ce qui se profilait depuis plusieurs semaines. L’amalgame de toutes les rancunes, les rancoeurs, les échecs et les justes revendications ne fait pas un mouvement citoyen capable de faire avancer une société éclatée.
Incapables de se structurer, alimentés par ces fameux réseaux sociaux qui vomissent, à longueur de temps, la haine de l’autre, les « fake news » assumées, les menaces de mort, les manipulations politiques pour récupérer quelques voix, les Gilets Jaunes découvrent avec stupeur – certains avec orgueil – qu’ils peuvent mettre le feu au pays. Des boutiques vandalisées, pillées, l’ Arc de Triomphe souillé, des voitures renversées, incendiées, des casseurs hilares, équipés de masses, de pinces, de haches : c’est aussi ce spectacle qu’a donné le troisième temps des manifestations de ce mouvement jaune.
Qui a pu, un instant, penser que les choses pourraient se passer dans le calme ?
C’est méconnaître cette société où « l’homme est toujours un loup pour l’homme »… C’est méconnaître, aussi, ce mouvement sans têtes, où les malheureux qui acceptent de rencontrer le Premier Ministre repartent en courant, car ils reçoivent, de la part d’autres gilets jaunes, des menaces de mort !
La plupart des gilets jaunes ignorent les charges du pouvoir, dans une démocratie. Par contre, ces politiques qui essaient de mettre de l’huile sur le feu, pour récupérer quelques voix sont à la fois méprisables et impardonnables.
Nicole Fau
Crédit photo Comores.fr
