C’est maintenant qu’il faut manger l’agneau d’ici

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 Au CFA de Saint-Maximin (83), l’ensemble des acteurs de la filière ovine s’est réuni pour lancer un cri d’alerte sur la situation fragile du marché de la viande d’agneau régional en ce début d’année.

Alors que la filière manque, tout au long de l’année, cruellement de production et n’arrive pas à auto-approvisionner le marché français, la région PACA, deuxième région productrice d’agneaux, souffre en ce début d’année, d’un pic de production et d’une chute de la consommation d’agneau. Cette situation critique menace l’équilibre de la filière ovine de la région… « Alors profitez-en, mangez, maintenant, de l’agneau d’ici ! L’agneau n’est pas seulement une viande de fêtes, c’est une viande de tous les jours. » : clame la filière aux consommateurs. De plus, comme l’explique René Tramier, président de la Section Ovine à la Maison Régionale de l’Elevage : « l’agneau de PACA contribue à l’entretien d’un maillage social et économique eu sein de la région et permet de maintenir les paysages ouverts et accessibles. L’élevage ovin est un atout, il faut donc privilégier des produits locaux et de qualité. »

Agneaux de PACA recherche consommateurs en ce début d’année…

Durant l’été, les brebis paissent dans les estives en montagne. Cette transhumance est importante pour les éleveurs qui ne pourraient pas nourrir leurs animaux, toute l’année sans ces surfaces.

Puis, en automne, les brebis redescendent sur la ferme pour mettre bas. Les agneaux sont ensuite élevés sous la mère, puis sevrés et engraissés.

En janvier  février, tous ces agneaux de boucherie sont destinés à la consommation, créant un pic de production, à une période où la demande est moindre.

Ce décalage entre production et consommation est dommageable pour l’ensemble de la filière. Car en PACA, la viande d’agneaux répond à une saisonnalité, imposée par un rythme naturel, tout comme une pêche ou une cerise.

« C’est pourquoi, la mobilisation de la filière, aujourd’hui, est capitale pour expliquer aux consommateurs, grands et petits, l’importance de manger de l’agneau de la région, pour soutenir les éleveurs de brebis et s’assurer d’une viande de qualité. » explique Eric Lions, président de la MRE

« Consommer local » = « consommer qualitatif »

Près de 19% des volumes de viandes d’agneau achetés en France le sont dans le Sud-Est. PACA est dans le peloton de tête des régions consommatrices de viande d’agneau.

« Grâce à l’Agneau de Sisteron Label Rouge, les éleveurs proposent une viande de qualité supérieure, protégée par une Indication Géographique Protégée (IGP) qui assure entre autre que l’agneau soit né, élevé et abattu en PACA ou Drôme Provençale, que le troupeau de brebis ait une conduite d’élevage extensif et pastoral et que les brebis soient de race locale Mérinos d’Arles, Préalpes du Sud, Mourerous. » explique Gilbert Goletto, président de l’ODG de l’Agneau de Sisteron.

Au four, mijotée ou grillée ; épicée, sucrée salée, en tajines ou en brochettes…, la viande d’agneau se prépare sous de multiples formes en peu de temps. Pour varier les plaisirs, la viande d’agneau compte un nombre impressionnant de morceaux de choix : selle, gigot, filet, côtes, poitrine, épaule, collier… Goûteuse et savoureuse, la viande d’agneau est issue d’élevages respectueux de l’environnement et créateurs d’emplois.

Pour soutenir et préserver les éleveurs, les entreprises et les emplois découlant du marché de la viande d’agneau de notre région : « il est urgent de faire un acte citoyen en achetant et consommant local. »

 

L’élevage ovin de PACA en quelques chiffres…

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  • 1 500 éleveurs en 2013
  • 582 000 brebis déclarées
  • 2ème bassin de production de France.

Les deux principaux départements en nombre d’éleveurs sont les Alpes de Haute Provence et les Hautes Alpes, en nombre de brebis ce sont toujours ces deux départements et les Bouches du Rhône, caractérisées par des troupeaux de grande taille (730 brebis en moyenne).

Les systèmes de production en PACA…

  • Système montagnard transhumant
  • Système préalpin sédentaire pastoral
  • Herbassier transhumant

Le pastoralisme est un fondement du système de production de la région. Il permet de conserver la biodiversité et d’entretenir l’environnement dans des zones difficiles d’accès. Plus d’un million d’hectares sont pâturés, soit le tiers du territoire régional et la moitié des surfaces agricoles régionales.

La transhumance est une réalité économique et culturelle. La quasi-totalité du cheptel transhume.

Depuis fort longtemps, toutes les conduites d’élevage de la région sont raisonnées et adaptées à la transhumance : le printemps avec la période de lutte (reproduction), l’été avec l’estive, l’automne avec l’agnelage et l’hiver avec la commercialisation.

Consommation de viande ovine

La consommation de viande ovine a diminué de 3% entre 2012 et 2013 pour atteindre 179 000 tonnes équivalent carcasse, soit en moyenne 2,7kg par habitant. On observe toujours un déficit en viande ovine, la production ovine abattue en France ne couvre que 45% de la consommation calculée en 2013.

Les consommateurs de viande d’agneau sont plutôt des personnes âgées de plus de 50 ans (75% du volume de viande ovine achetée) et plutôt aisés puisque 48% des volumes achetés le sont par des ménages avec des revenus supérieurs (aisés et moyen supérieur). Les deux grandes régions les plus consommatrices sont la Région Parisienne (21% des volumes achetés) et le Sud Est (19% des volumes achetés).

 

 

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