Cécile Muschotti : « Les ordonnances, je suis pour » !

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La candidate socialiste ne sera pas exclue du PS, pas plus que les ministres PS recyclés dans le gouvernement Macron. Contrairement au 1er ministre E. Philippe et aux deux autres ministres LR, B. Lemaire et G. Darmanin.

Cécile Muschotti a pris du galon à la « République en marche » qu’elle appelait de ses voeux à l’image de Christophe Castaner, ancien vice-président PS de la Région, rallié de la première heure, devenu ministre des relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement.

« Les vieux partis, c’est fini… » a-t-elle vaillamment asséné mercredi à La Valette, au débat entre les candidats de la 2è circonscription. Elle y a pourtant fait sa jeune carrière, à commencer par les JC (jeunesse communiste) puis à l’abri de Mireille Peirano secrétaire fédérale du PS. Toujours dans la ligne gouvernementale. Pas rebelle pour deux sous.

Voilà la récompense, le label miracle qui va nous transporter dans un autre monde, celui des compétences et du renouvèlement…autour des vieux caciques encadrant les jeunes loups aux dents longues qui nous assurent que « gauche et droite » c’est dépassé, comme cette satanée lutte des classes dont certains radoteurs osent encore prononcer le nom ! Ils n’y comprennent rien, bien sûr.

La preuve, Nicolas Hulot, l’écologiste number one qui n’avait été que conseiller de Sarkozy et de Hollande et n’avait jamais voulu être leur ministre. Trop indépendant, trop intransigeant, trop exigeant. Et là, il tombe dans les bras de Macron  ! Notre-Dame-des-Landes va être, peut-être reconsidérée, dit-on. Quelle belle prise pour les législatives !

Aussitôt Y. Jadot, Pascal Canfin et d’autres y ont vu un signal fort, comme ils disent qui semble de nature à leur faire oublier les orientations très libérales ainsi que les décisions qui nous sont promises à très brève échéance.

A ce propos, lors de ce débat en présence de 7 des 10 candidats annoncés dans la 2ème, Cécile Muschotti a été amenée à déclarer qu’elle soutenait les ordonnances et qu’elle était pour la réforme de la fonction publique ! Logique mais ce faisant, elle approuve la suppression annoncée de 120 000 postes de fonctionnaires, alors que les services publics sont à l’agonie, comme le lui ont rappelé Alain Bolla (PCF), Guy Rebec (EELV), Michel Lagréca (FI) et Giotto (LO)…

En réalité, la jeune et « toujours sociale-démocrate » candidate n’a pas eu besoin de changer de cheval, elle se trouve sur la même trajectoire…libérale avec de moins en moins de social et de plus en plus de chômage et d’inégalités, de précarité, de pauvreté de masse, d’insécurité sociale généralisée.

C’est ce que le candidat communiste lui a répondu d’entrée : « Les masques tombent…, 6,6 millions de chômeurs, les régressions sociales…fruit de 30 ans de politiques de droite, les dividendes qui explosent, les salaires qui stagnent, le pouvoir d’achat qui régresse…comme les protections sociales…et maintenant avec la droite, main dans la main ! »

Philippe Vitel, député depuis 2002 qui brigue un 4ème mandat, a trouvé le temps long. Il avait un prétexte pour quitter le débat : « une réunion importante… »bien sûr. Il est temps qu’il se retire. Guy Rebec (EELV) lui a rappelé quelques votes sur des sujets qui fâchent comme le cumul des mandats, l’économie sociale et solidaire, le logement, les transports.Terriblement vexé l’inoxydable député, soutenu…du bout des lèvres par H. Falco.

Le problème c’est le rapport des forces dans le Var et à Toulon et l’émiettement à gauche ? La candidate FN, Rachel Roussel -qui avait préféré ne pas se retrouver seule contre tous à ce débat- n’en est pas moins en situation d’outsider sérieuse.

Si, aux législatives de 2012, dans la foulée de l’élection de Hollande, le candidat FN (Waquet) n’avait réalisé « que » 24,27% et n’était arrivé que 3ème, en 2017 à la présidentielle, M. Le Pen est arrivée en tête sur la ville au 1er tour, avec 27,30 devant Fillon et Macron.  Avec 10 000 voix de plus que les 2 candidats FN aux législatives précédentes !

On peut en être assuré, il n’y aura pas de candidat PS pour contrarier celle de REM. Il y aura 4 candidats (au moins) de la gauche de transformation sociale : PCF, FI, EELV et LO…? Comment dès lors espérer s’insérer parmi les gagnants potentiels…sans candidature unique de rassemblement ?

A cette question, Alain Bolla (PCF) a rappelé le refus constant de FI de répondre aux propositions de rencontres départementales de la FI, ce qui signifiait une fin de non recevoir, synonyme de division assumée.

Michel Lagréca (FI) a confirmé « qu’au niveau local…je ne peux rien faire » et donc qu’il n’y aura pas de terrain d’entente. Voilà qui ne va guère dans le sens de l’efficacité sur le terrain même si, ici ou là, des accords, limités, sont conclus entre les forces progressistes, comme dans les Bouches-du-Rhône…

Protester chacun de son côté ne suffit pas à créer une dynamique. Face au libéralisme en train de se redéployer et compte tenu de la menace FN qui détourne les mécontentements vers les impasses identitaires, sécuritaires, nationalistes…il est déterminant  de rassembler toutes les victimes, les laissés-pour-compte de l’austérité qui nous est encore et toujours promise.

Macron et son « ni droite, ni gauche » qui pourrait se décliner en « ni gauche, ni gauche » illustre un discours paré des couleurs de la modernité qui n’est qu’une ènième tentative de prolonger la domination des puissances d’argent, du capital, ce qu’ils voudraient faire oublier. Un capitalisme au demeurant bien malade et qui a contaminé la planète entière avec ses exigences de rentabilité sans limites.

Macron, comme ses prédécesseurs reconnaît ses excès. Il veut nous convaincre qu’il va s’y attaquer, pas au capitalisme mais à ses excès, qu’il est possible de les réduire ? C’est toute la problématique. Evidemment il ne s’agit pas d’attendre sa…disparition pour s’attaquer à ses conséquences. Mais s’il était la cause, pourrait-il être le remède ?

Si c’était la nature même du capitalisme -la course au profit de quelques-uns, ultra-minoritaires- qui était la cause profonde de toutes les crises pour l’accaparement des richesses, crises contraires à l’émancipation de tous les Hommes et à la protection de la planète qu’ils habitent ?

« Osons dire que la violence capitaliste a colonisé tous les cercles de pouvoir. » (Nicolas Hulot dans son livre « Osons, plaidoyer d’un homme libre » p.12 Edition Les liens qui libèrent Fondation Nicolas Hulot octobre 2015)

Se pose alors la question : comment s’en affranchir ? Ce n’était pas à l’ordre du jour du premier conseil des ministres. Pour les législatives, cela aiderait à sortir du piège institutionnel.

René Fredon

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