Cannabis, comment sortir de l’impasse ?

1

Le Dr Muriel FIOL et Dr Joëlle MELIN nous font parvenir le texte suivant : « Les partisans marseillais de la légalisation du cannabis tentent d’utiliser les nouvelles campagnes électorales en cours pour ressortir un vieux serpent de mer, au mépris total des évidences judiciaires et médicales.
En effet, toutes les études sérieuses faites dans les pays qui ont dépénalisé le cannabis à titre récréatif, montrent une perte du sentiment de danger chez les jeunes consommateurs, éventuellement aussi consommateurs d’alcool et de tabac, et plus grave, une flambée d’accidents vasculaires cérébraux chez les adultes jeunes et des troubles du comportements sévères, très fréquents en particulier au volant ou au travail.
Enfin les lésions pulmonaires sont plus graves et plus précoces en raison du mode d’absorption de la fumée, chargée de substances très toxiques.
Le Dr Muriel FIOL, médecin addictologue et conseillère régionale Paca et le Dr Joëlle MELIN, médecin expert judiciaire et député européen du Front National, admettent les démarches d’expérimentations très ciblées et très encadrées sur l’utilisation des substances actives du cannabis dans les quelques cas de douleurs non soulagées par les traitements actuels . En revanche, elles s’insurgent contre cette dérive actuelle justifiée uniquement pour acheter la paix sociale des banlieues, au lieu d’y faire appliquer la loi de la République, dans une démarche de lâcheté à l’égard de la protection que nous devons à nos concitoyens, en particulier les plus jeunes »

Puisque deux docteurs ouvrent le débat dans nos colonnes, précisons les choses. La France mène une lutte de grande envergure contre le trafic de cannabis. Cette lutte repose sur un arsenal législatif particulièrement répressif, condamnant en principe sa détention et sa vente à des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison et 7, 5 millions d’euros d’amende (article 222-37 du code pénal). Sa « production ou fabrication illicite » est même punissable de 20 ans de réclusion criminelle (article 222-35 du code pénal). Sur le terrain, cette politique se traduit par plus de 100 000 interpellations par an, et par un niveau élevé d’incarcérations. Ainsi sur les 60 344 condamnés recensés dans les prisons françaises au 1er janvier 2013, 14,1 % l’étaient pour trafic de stupéfiants, soit 8 500 (source : OFDT). L’argumentaire des Docteurs Fiol et Melin semble donc un peu faible à priori.
Cette politique coûte cher : elle capte une part considérable des ressources publiques allouées au maintien de l’ordre et à la justice. Au total, ce sont quelques 568 millions d’euros par an qui sont directement consacrés à la lutte contre le cannabis, et qui ne vont ni à d’autres missions utiles, ni aux politiques de prévention et d’accompagnement pour les usagers dépendants.

Les coûts engendrés par la politique actuelle que les docteurs Fiol et Melin souhaite continuer voire renforcer, les coûts de cette  politique actuelle suscitent aussi un questionnement légitime. Dans un contexte budgétaire tendu, la France consacre une part importante des ressources allouées à sa sécurité intérieure à la répression du trafic du cannabis. Le coût des seules interpellations s’élève à quelques 300 millions d’euros par an. Les estimations mettent en évidence une charge significative pour les finances publiques.

Notons par ailleurs que le débat scientifique sur les effets du cannabis est en train de modifier sa perception générale. Certes, les études soulignent qu’une consommation chronique, notamment chez les jeunes, est susceptible d’affecter leur développement et leur intégration sociale, et que le cannabis tend à fragiliser les plus vulnérables. Elles établissent cependant aussi qu’un usage limité est relativement neutre pour le fonctionnement et l’équilibre individuels et que le cannabis en tant que tel ne conduit pas, à priori , vers les drogues dures (« gateway effect») et n’engendre pas de dépendance forte (« withdrawal effect»).

Donc à bien comprendre ces deux docteurs, il vaut mieux continuer une lutte contre les consommateurs de cannabis qui depuis 50 ans ne donne que de très mauvais résultats puisque de plus en plus de gens fument. Il vaut mieux continuer à voir mourir sous les balles de kalachnikovs de jeunes gens qui font commerce du haschich (34 à Marseille en 2016), il vaut mieux laisser s’enrichir les gros bonnets de ce trafic pour les retrouver demain parmi les mécènes d’apprentis terroristes. Qu’il me soit permis de ne pas partager ce point de vue.

Dans un contexte international en pleine évolution, la France peut-elle faire l’économie d’un débat sur la dépénalisation de la consommation du cannabis ?

Laurent di Gennaro

1 COMMENT

  1. C’est une honte de voir une telle position, vous êtes un irresponsable et si vous avez des enfants je suis inquiet pour leur avenir!!!!!!!!!!!
    vous faites l’apologie des drogues!

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.