On connaissait les effets du tabac et de l’alcool sur la sphère ORL, de même que le rôle du Papillomavirus, responsable de 99% des cancers de l’utérus chez la femme. Mais, aujourd’hui, c’est bien ce même Papillomavirus qui est à l’origine de 40% des cancers ORL, chez des hommes (et des femmes) qui ne sont ni fumeurs, ni buveurs… Record déjà battu dans certains pays scandinaves!
Mercredi après-midi, plusieurs spécialistes du Centre Hospitalier Intercommunal de Toulon-La Seyne, ont tenu une conférence de presse à Toulon, pour alerter la population générale, mais aussi leurs confrères généralistes et spécialistes libéraux sur ce « cancer épidémique », dont il faut parler, puisqu’il est possible de le prévenir. Les services d’oncologie, avec le Dr Pierre Guillet, de chirurgie ORL, avec le Dr Bruno Guelfucci, de virologie, avec le Dr Anne-Lise Toyer, et d’infectiologie, avec le Dr Alain Lafeuillade et Emmanuel Chevalier, ont répondu à toutes les questions, sans tabou…M.Jean-Marc Giangualano, directeur de la communication, était également présent.
Un vaccin pour les garçons aussi
Un vaccin préventif, le Gardasil, protège contre quatre sous-types du HPV (6,11, 16, 18) et était recommandé chez les filles. Mais depuis le mois d’août, une nouvelle formulation, le Gardasil 9, protège désormais contre neuf sous-types de HPV et est étendue aux garçons, jusqu’à l’âge de 25 ans.
L’information est une urgence, d’autant que ce « vaccin anti-cancer » est sans effets secondaires, comme le soulignait le Dr Alain Lafeuillade, chef du service d’Infectiologie, rappelant que, dans tous les cas de figure, c’est l’Homme qui est le réservoir initial des HPV. La transmission se fait de l’homme vers la femme lors des rapports sexuels, puis de la femme qui a précédemment contracté un ou des sous-types d’HPV d’un homme porteur, vers un nouveau partenaire masculin, de l’homme homo ou bi-sexuel vers d’autres hommes et d’autres femmes.
Le plus difficile est de convaincre, aujourd’hui, la population générale souvent hostile à l’idée même du vaccin…
N.F.
Dr Alain Lafeuillade (service d’infectiologie), la vaccination contre les HPV est sans effets secondaires : il est donc urgent d’informer la population.
Le Dr Bruno Guelfucci (chirurgie ORL) est à la fois en alerte…et rassurant : ces cancers ORL liés aux HPV sont radiochimiosensibles et de bon pronostic.
Le Dr Pierre Guillet (service d’oncologie) constate que 40 à 50% des cancers ORL pris en charge au CHITS sont dus au Papillomavirus humain
Le Dr Anne-Lise Toyer (Laboratoire) précise que l’Hôpital dispose de tous les moyens de dépistage et de diagnostic.
Pour le Dr Emmanuel Chevalier (service d’infectiologie) le plus difficile est de convaincre les jeunes, filles et garçons, de l’utilité de la vaccination.
