Plus de 150 000 victimes d’accident vasculaire cérébral en France, chaque année.
La Journée mondiale de lutte contre l’AVC s’est déroulée Jeudi, à l’Hôpital Sainte Musse. Au programme, des stands d’information et des conférences qui ont mobilisé un grand nombre de personnes, avec un mot d’ordre : connaître,
prévenir, sauver…
Le sujet est grave, mais il régnait dans les couloirs de l’hôpital une ambiance sereine : prise de tension, avec le sourire, challenge sportif sur des vélos, stands d’information, distribution de prospectus pour être informé, jus de pomme et biscuits offerts… Dans la salle des conférences, le Dr Catherine Mallecourt, neurologue, a donné toutes les clés pour connaître les signes d’alerte, car, pour un AVC, chaque minute compte.
À ses côtés, Mme Isabelle Florentin, présidente de l’Association France AVC 83, pouvait en témoigner : l’AVC est la première cause de handicap physique acquis chez l’adulte, première cause de décès chez la femme. Les personnes âgées ne sont pas les seules exposées : chaque année, plus de 10 000 personnes
de moins de 45 ans sont touchées…
Le Dr Mallecourt a expliqué que dans 85% des cas, une zone du cerveau est privée d’oxygène et de sucre, parce qu’une artère est bouchée : il s’agit d’un AVC ischémique, les neurones ne fonctionnent plus. Dans le cas d’un AVC hémorragique, 15% des cas, la paroi d’une artère cède et se forme un hématome dans le cerveau. Enfin, l’AIT (accident ischémique transitoire) dure quelques
minutes seulement, mais reste une urgence vitale.
Un constat : l’hypertension artérielle et le tabagisme sont à l’origine de 90% des AVC.
La prise en charge dans le Var
Les différents exposés de la journée ont permis de se documenter sur la prise en charge des AVC dans le département et les nouvelles techniques utilisées en radiologie interventionnelle.
Le Dr Gil Petitnicolas, chef du service de neurologie et soins Intensifs neuro-vasculaires au CHITS, a rappelé la collaboration entre l’HIA Sainte Anne, et le CHITS, sachant que 6 AVC sont pris en charge chaque jour dans le département.
Le Dr Geoffrey Rico, médecin réserviste des Armées (HIA Ste Anne) et radiologue interventionnel, a présenté une nouvelle spécialité :
la Thrombectomie qui consiste à retirer le caillot qui bouche l’artère et peut être réalisée jusqu’à 6 h après l’AVC. Utilisée depuis 2015, elle demande une formation spécifique des radiologues interventionnels, mais 1 patient sur 3 vit sans séquelle, contre 1 sur 5, avant l’invention de cette technique.
Enfin, le Dr Stéphane IDEE, médecin rééducateur, coordinateur au Centre de Réadaptation des Monts Toulonnais, a présenté toutes les techniques de rééducation, basées sur la plasticité cérébrale, soulignant aussi que « chaque cerveau est unique, et que les troubles du comportement ont parfois des conséquences plus importantes que le déficit moteur. »
La journée réservait une surprise avec un invité très attendu : le Dr Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, éthologue, directeur d’enseignement à l’Université de Toulon, auteur de nombreux ouvrages.
Au programme : « La force de penser par soi-même » en partant de la construction du cerveau du bébé, de l’enfant…
Une journée qui s’est achevée sous les applaudissements et les remerciements aux organisateurs.
Nicole Fau

S’informer avec France AVC
Cette association, basée à La Valette, est une source d’informations pour les patients, qui on déjà eu un AVC pour les familles qui doivent aider un proche en perte d’autonomie, mais aussi pour tous ceux qui veulent prévenir l’accident.
Isabelle Florentin, la présidente, elle-même victime d’un AVC et vivant avec un handicap moteur, insiste sur les signes d’alerte :
« La faiblesse, la paralysie, l’engourdissement du visage, d’un bras ou d’un côté du corps, la diminution soudaine de la vision, la vision double, la perte soudaine de la parole, ou des difficultés pour articuler, comprendre, ne sont pas des symptômes anodins, même s’ils disparaissent en quelques minutes. Il faut aussitôt appeler le 15, car l’AVC est une urgence au même titre que l’infarctus
du myocarde.. »
Quant aux facteurs de risques, ils sont connus : hypertension artérielle, diabète, cholestérol, tabagisme, abus d’alcool, sédentarité…
Franceavc.83@sfr.fr