À l’occasion de la Journée mondiale de la prématurité, le CHITS a proposé une série de conférences sur cette « aventure familiale » qui implique la mère, mais aussi le père.
L’hôpital de Sainte-Musse dispose de 21 lits de néonatalogie et d’un personnel motivé, à l’écoute des familles concernées, et de tous les progrès enregistrés dans ce domaine spécifique.
Mercredi après-midi les conférences se sont succédées, avec un invité d’honneur : le Dr Boris Cyrulnik, neuropsychiatre.
Avant de céder la parole aux différents intervenants, M. Yann Le Bras, directeur du CHITS, avait souligné qu’il fallait s’engager dans la construction des soins, d’aujourd’hui et demain, et remerciait le Dr Naïs Baschet, cheffe du service de néonatalogie, pour l’organisation de cette journée.
C’est ainsi que l’on a retenu que la première couveuse datait de 1885, qu’un enfant né à moins de 37 semaines de grossesse est un prématuré, avec tous les degrés de prématurité en fonction de la date de l’accouchement. Un message répété tout au long de cette journée : la famille est le principal soutien de l’enfant, le principal « soignant » en quelque sorte…
Le lait maternel vital
Le Dr Christelle Leymarie, pédiatre en néonatalogie, a rappelé que le lait maternel est vital pour les prématurés les plus fragiles. Un sujet complexe, dans une société qui estime « qu’une bonne mère doit allaiter ».
Or, dans ce domaine, les difficultés sont nombreuses : pathologies diverses, état psychologique de la mère, prise de médicaments… Le rôle du personnel soignant est primordial, tout comme un matériel adapté. Et, dans ce milieu spécialisé, ne pas oublier
la présence du père…
Le Dr Julie Caltagirone, pédiatre en néonatalogie, puis Célia Bustos et Nadège Milési, puéricultrices, ont donné des conseils pratiques pour cet enfant, « passé d’un monde aquatique à un monde aérien ».
Il faut donc trouver une transition en douceur…
Les mille premiers jours
Directeur d’enseignement à l’Université de Toulon, le Dr Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, s’est penché sur l’attachement qui se cultive, dés la conception. Il a souligné l’importance de la parole qui se transmet parfaitement dans le liquide amniotique : dans
l’heure qui suit la naissance, le bébé reconnaît la voix de sa mère !
On comprend, dés lors, que l’isolement, la solitude, privent le cerveau de l’enfant de stimulation : « en parlant au bébé, vous sculptez la zone du langage » souligne le Dr Cyrulnik, qui estime que « parler à un enfant est un tranquillisant naturel »…
La parole et la musique : deux aides à utiliser, sans modération.. Les interventions suivantes ont été d’ordre pratique : « quand porter son bébé en écharpe peut devenir un véritable soin », par Nolwenn Pareau, psychomotricienne, et Marion Bellanger-Kapp,
kinésithérapeute, ou « accompagner la sortie de l’hôpital », par Corinne Joly, IDE coordinatrice de l’unité mobile de néonatalogie.
Au total, une journée riche en enseignements pratiques et en échanges utiles, avec, pour modérateur, le Dr Christian Burle, pédiatre en néonatalogie.
N.F