Arrêt maladie à l’hôpital

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Depuis vendredi, la quasi-totalité de l’équipe soignante (infirmiers, aides-soignants, agents de services hospitaliers et agents d’accueil) est en arrêt maladie. Ce lundi, 100% des infirmiers sont en arrêt maladie.

Cette situation critique met en péril le fonctionnement du service public hospitalier d’accueil des urgences mais n’a pu être évité par l’épuisement des équipes. Nous avons pourtant dénoncé depuis de nombreuses années et de manière quotidienne la dégradation de nos conditions de travail, l’absence d’écoute, de considération, la maltraitance latente et l’insécurité de notre exercice quotidien. Notre cadre de proximité a toujours été présente à nos côtés.

Depuis vendredi, nous avons dit stop et avons décidé de prioriser notre santé.

Aussi, nous exigeons :
Un cadre d’exercice RESPECTUEUX
Nous ne pouvons plus admettre de ne pas être considérés par notre encadrement (cadre supérieure de santé, chefs de service, cheffe de pôle, direction hospitalière). 

Nous d’admettons plus d’être considérés comme la dernière roue du carrosse et de devoir pallier quotidiennement au déficit de fonctionnement du système de santé et de notre hôpital.

Nous demandons que chaque médecin libéral, chaque clinique, chaque spécialité hospitalière du CHITS arrête de prendre les urgences comme la porte d’entrée obligatoire de l’hôpital. Nous ne sommes pas un SAV. Nous exigeons la mise en place d’une organisation évitant les passages inutiles aux urgences.

Nous demandons une plus grande écoute, une plus grande bienveillance dans les relations internes, une reconnaissance de nos compétences et une implication systématique des agents dans les projets de service. Nous demandons un véritable soutien de toute l’équipe médicale.

Un cadre d’exercice SÉCURISÉ
Quotidiennement, nous ne retrouvons au front de la violence journalière, de la violence des relations avec les usagers. Les urgences sont, par définition, ouvertes sur la ville. Néanmoins, l’augmentation des actes de violence, de la menace terroriste fait que nous exerçons en insécurité permanente. Dernièrement, de nombreux collègues ont été victimes d’agressions voire de séquestrations par des patients ou des visiteurs.

Aussi, nous exigeons un plan urgent de sécurisation de notre service passant par la fermeture de ses accès, la présence permanente d’un agent de sécurité, des dispositifs d’alerte nombreux et fonctionnels, la présence systématique du directeur de garde dans ces situations.

Un exercice avec un effectif SUFFISANT
Depuis la pandémie, notre activité ne fait qu’augmenter. La charge de travail est de plus en plus lourde et les urgences périphériques sont à l’asphyxie. Notre service vient à drainer la totalité du département. Centre de traumatologie, nous nous retrouvons à prendre en charge de plus en plus de patients polytraumatisés sans qu’ils puissent disposer d’une prise en charge chirurgicale optimale. Un VIP vaut-il plus qu’un patient lambda ?

Alors que notre département est le premier département touristique de France, nos effectifs ne sont pourtant jamais adapté ou anticipés en fonction des prévisions d’affluence ou des évènements (fête de la musique, nouvel-an, Bol d’Or, …). Que se passera t-il avec l’arrivée des Jeux Olympiques ?

Nous demandons donc une augmentation immédiate et sans délais de nos effectifs de manière quotidienne. Nous exigeons une adaptation de ces effectifs à l’actualité.

Une meilleure qualité de vie au travail
Aujourd’hui, les agents des urgences ne disposent pas du matériel de base permettant de travailler : les fauteuils sont cassés, les tabourets insuffisants, la salle de pause inexistante et sans lumière du jour, le matériel est vieillissant et rarement remplacé. Dernièrement nous avons même dû ramener notre propre papier toilette !

L’absentéisme non remplacé fait que l’on demande aux infirmiers d’être aides-soignants, aux aides-soignants d’être brancardiers. Nos cadres se retrouvent même à brancarder les patients, faute de personnel ! 

Notre travail ne mérite t-il pas des conditions décentes ?
Nous exigeons un amélioration des conditions de travail pour les agents mais aussi pour les patients.

Sans réponse à ces revendications, le collectif de réserve la possibilité de réitérer toute action qui permettra d’obtenir des réponses adéquates dans un délai de 10 jours.

Le Collectif Urgences Sainte-Musse

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