Macron : soutien d’Israël, rien ou presque pour la Palestine

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Une semaine après les actes criminels insoutenables du Hamas commis à l’intérieur des territoires conquis par Israël, les massacres continuent, c’était prévisible. Cinq jours de bombardements intensifs sur Gaza décidés par un gouvernement discrédité mais d’autant plus déterminé à « détruire le Hamas », -déjà plus de 2 200 morts dont 700 enfants- sans ménager la population civile priée de quitter la bande de Gaza avant que les centaines de blindés n’entrent pour « nettoyer le terrain » !

« Israël a le droit de se défendre  » ne cesse de répéter Macron qui croit avoir beau jeu de s’en tenir à stigmatiser l’attaque ignoble du Hamas, meilleur ennemi d’Israël qui a aussitôt brandi le statut de victime entourée de la solidarité de la plupart des Etats européens et des E-U cela va de soi. L’extrême violence du Hamas ne saurait justifier celle d’Israël.

Macron a passé deux heures, jeudi 12, avec les chefs de partis représentés à l’assemblée nationale pour appeler à « l’unité nationale », autour de la seule condamnation du Hamas et du terrorisme, hors d’un contexte lui aussi tragique et vieux de 75 ans.

Il n’a pas eu un mot contre les représailles sanglantes entreprises depuis 6 jours par une armée sur-équipée qui veut éradiquer le Hamas comme si tous les palestiniens étaient co- responsables de ce qui vient de se passer, comme s’ils avaient un État indépendant et reconnu…et comme si Israël n’était pour rien dans les conditions inhumaines de vie et d’insécurité qu’ils subissent depuis trois générations ?

Le soir à la télévision, il a mis l’accent sur « sa volonté de tout faire pour sauver les otages français », ce qui est la moindre des choses. 17 sont toujours portés disparus ou tenus en otages. Il a appuyé sur le droit d’Israël à se défendre, ajoutant timidement « mais en préservant les populations civiles… »Israël n’a pas entendu et ne l’a pas attendu pour faire en sorte que les Palestiniens n’aient toujours pas d’État et se voient refouler de leur propre terre !

Il a eu cette phrase à prendre au mot : « la lutte contre le terrorisme ne peut remplacer la recherche de la paix » juste avant de prévenir « ceux qui confondent la cause palestinienne et la justification du terrorisme. » Oui, la cause Palestinienne doit être défendue, pas le terrorisme, mais dans les deux camps !

Qu’il y ait des fanatiques, sans aucun doute…et des deux côtés. Leur but n’est pas la recherche de la paix. Mais alors, il ne faut pas tolérer le terrorisme, chez les uns comme chez les autres. Ce n’est visiblement pas ce que font -malgré leurs dires- les soutiens de toujours de l’État d’Israël dominateur qui l’ont encouragé, publiquement ou de fait, à refuser de laisser un État palestinien indépendant se créer. Jusqu’à présent ils ont réussi.

« La vengeance ne peut pas être une politique »

C’est ce que dit en termes forts Avraham Burg, ancien président de la Knesset dans l’Humanité de ce jour. Il se définit comme une personne qui « ne renoncera jamais à rechercher des voisins arabes avides de paix, afin de sauver avec eux le monde qui nous est commun  » Quelques échantillons.

« La solution à deux États est morte depuis longtemps, étouffée des mains mêmes de Netanyahou et de ses collaborateurs…ils n’ont jamais laissé cela se produire…ils géraient le conflit plutôt que de le résoudre…il ne s’agit pas de réveiller les anciennes formules mais d’essayer d’en explorer de nouvelles…la question est de savoir avec qui vont se dérouler les discussions ?…
…Le Hamas a fait reculer la cause palestinienne de plusieurs générations…Il ne fait aucun doute que ces dernières années les gouvernements Israëliens ont instrumentalisé l’anti- sémitisme pour repousser toute critique contre Israël. Haïr les juifs et haïr les autres devrait être combattu avec la même fermeté… »

Comment ne pas partager ? On en voit les conséquences.

Refusons l’escalade de la violence
Macron avait aussi glissé que « la position de la France n’avait pas bougé d’un iota ». Comment ? la solution à deux États resterait son objectif ? On en prend acte. Encore faudrait-il qu’il le montre par ses initiatives. Il n’a fait aucune proposition dans ce sens. On peut comparer avec un autre discours, celui du Gl De Gaulle en 1967 sur le même sujet. (www.facebook.com/watch/?v=921379731757015), source « Le Grand soir.

Y aurait-il encore des gaullistes chez Macron, à droite et au RN ? À part de Villepin et quelques autres..?

Lors de la réunion avec les chefs de partis F. Roussel lui a demandé « d’affirmer la nécessité d’un cessez-le-feu, la levée totale du siège de Gaza et l’établissement d’un corridor humanitaire en même temps que d’agir diplomatiquement pour construire une paix juste et durable par la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés d’un État Israëlien. »(1)

Et voilà qu’en France, après Samuel Paty, un professeur du lycée Gambetta à Arras, Dominique Bernard, est assassiné au couteau par un islamiste russe, fiché S et objet d’une surveillance active (?) de la police. De quoi susciter une immense indignation, avec la crainte qu’un climat d’insécurité s’installe. Ce ne sont pas les policiers qui sont responsables des dispositions à prendre mais le ministre de l’intérieur et le gouvernement.

Ce dernier samedi, la France a appelé les Libanais et le Hezbollah à rester à l’écart du conflit, ne trouvant rien à dire de la mise en demeure d’Israël de faire évacuer la population de Gaza « pour en finir avec le Hamas » !? Cela s’appelle alimenter l’escalade de la violence !

Dans un langage très clair, sur CNN, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, au nom de Tsahal a confirmé : « Nous avons donné suffisamment d’avertissements, plus de vingt-cinq heures… Je ne saurais trop insister pour dire qu’il est maintenant temps pour les Gazaouis de partir.» Qu’en termes galants ces choses-là sont dites…(Molière)

Cela s’adresse à plus d’un million de personnes -la moitié- qui ont déjà abandonné leurs habitations, la peur au ventre !

Les E-U, eux, ont envoyé « un second bâtiment de guerre en Méditerranée pour dissuader les actions hostiles contre Israël » ? au cas où…et au nom de la paix, bien sûr ?

Une lueur d’espoir tout de même
En Israël la population est beaucoup plus divisée qu’il n’y paraît. Elle l’était avant contre un président d’extrême-droite corrompu, liberticide et anti-social, se montrant incapable d’assurer la sécurité des habitants et de faire libérer les otages en grand danger. Comment peuvent-ils comprendre que la porte était grande ouverte d’un territoire conquis extrêmement fermé à ceux qui avaient été expropriés par la force ? Plutôt bizarre. L’escalade de la violence ne les rassure pas.

Comme quoi la recherche de la paix est incompatible avec tout anti-sémitisme, tout racisme, tout amalgame niant la diversité culturelle et religieuse des peuples, aucun n’étant exempté de courants xénophobes porteurs de haine et d’intolérance. Trump ne disait-il pas : « l’immigration apporte le crime, la drogue et la violence… » Il a des émules un peu partout.

Ils connaissent même un certain essor en France et en Europe où droites et extrêmes-droites font de la sur-enchère pour chasser les migrants et faire durer la guerre en Ukraine qui décime, appauvrit et divise les peuples manipulés au profit des marchands. Tandis que la France, ancienne colonisatrice, est mise à la porte d’un certain nombre d’États africains. Sa parole a perdu beaucoup de sa crédibilité dans le monde.

L’aspiration des peuples à la paix est un des grands enjeux mondiaux permanent, indissociable du devenir de notre planète et de nos sociétés. La situation est grave : seuls les peuples ont le pouvoir d’éviter l’embrasement au Moyen-Orient en agissant ensemble pour que cessent toutes les violences dans un premier temps.

René Fredon
1. https://66.pcf.fr/126404 la résolution du PCF

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