À Toulon Plaidoyer pour une  civilisation nouvelle

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Après La France contre les robots de Georges Bernanos, Hiam Abbass et Jean-Baptiste Sastre adaptent des textes de la philosophe Simone Weil et mettent en « lumières écologiques » ses apports à la philosophie, à la critique politique et à la spiritualité. Les v11, s12,d13 et m15 octobre. Une belle leçon d’humanisme.

Simone Weil à redécouvrir.
Il s’agit de l’autre Simone la philosophe existentialiste et chrétienne, révoltée et évangélique. Elle était animée par une compassion peu commune pour les malheureux. Après de brillantes études de philosophie,  elle se tourne vers l’engagement politique d’extrême-gauche. Ainsi, elle suspend

simone weil

sa carrière d’enseignante, pour travailler volontairement comme ouvrière à la chaîne, afin de connaître la condition des plus humbles. Plusieurs expériences d’ordre mystique l’amèneront à se tourner vers le christianisme, en un parcours spirituel remarquable dans lequel le souci de l’autre est toujours au premier plan.

Figure radicalement à part de la pensée française du XXe siècle, Simone Weil a, sa vie durant, cherché jusqu’à l’épuisement des clefs pour tenter de se comprendre et de comprendre le monde. Elle prit part à la guerre d’Espagne aux côtés des Républicains, avant de rejoindre Londres et la « France Libre », où elle mourut à l’âge de 34 ans. « Personne n’a plus héroïquement mis ses actes en accord avec ses idées », a rapporté sa consœur et amie Simone Pétrement.

C’est dans la droite ligne de son engagement dans le cinéma d’urgence que l’artiste palestinienne Hiam Abbass revient sur scène pour prêter sa voix à la philosophe, qui, à travers ses essais ou sa correspondance, livre une pensée d’une justesse et d’une acuité toujours actuelle.

Lumières écologiques
Par ailleurs ce spectacle-reçu avec respect sinon avec enthousiasme-avait tenté une expérience au Festival Off d’Avignon.  Est-il possible d’éclairer une scène avec des lucioles, des vers luisants ou des poissons phosphorescents ? Peut-on insérer des mollusques ou des mille-pattes lumineux dans les vêtements des acteurs ? Autrement dit : serait-il possible de limiter l’aspect énergivore des spectacles vivants, en les éclairant naturellement y compris la nuit ou dans des espaces clos ? La réponse reste ouverte et pour l’heure personne n’a encore éclairé  définitivement notre lanterne.

Textes Simone Weil Adaptation Jean-Baptiste Sastre et Hiam Abbass. Mise en scène Jean-Baptiste Sastre Collaboration artistique Thierry Thieu Niang. A ne pas manquer du vendredi 11 au mardi 15 octobre salle Fanny Ardant Théâtre Liberté. Lumière naturelle par bioluminescence de bactéries Dominique Borrini, Marcel Koken et Fabien Verfaillie

Jean-François Principiano

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