En France, chaque année Noël est en Décembre, la saint Valentin en Février et … le Tour de France au mois de Juillet … depuis 1903. Le Tour de France est devenu année après année, l’évènement sportif le plus populaire en France et à l’étranger.
Alors que le Tour de France renaît dans la difficulté après la Seconde Guerre mondiale, sous l’impulsion de Jacques Goddet et Félix Lévitan, il faudra attendre 1960 pour voir des équipes de marques, succéder aux équipes nationales.
À cette époque, la télévision ne comptait que deux chaines en noir et blanc. Se sont les radios à transistors et les journaux quotidiens qui assuraient la couverture de ce « moment Français ».
Les anciens nous parlaient d’Apo Lazarides, de Fausto Coppi, de Gino Bartali, d’André Darrigade, d’Antonin Magne ou de Louison Bobet. Mais les minots des années 60 suivaient Roger Pingeon, Thomas Rostollan, Rudi Altig, Eric De Vlaeminck, Jean Stablinski, Charly Gaul … et la France se déchirait. D’un côté les supporters de Jacques Anquetil le métronome. De l’autre côté, ceux qui se pressaient aux bords de la route du Tour pour encourager Raymond Poulidor, avec pour seul encouragement, un criant : Vas y Poupou.
Au passage de la caravane qui précédait le peloton, la réclame vantait les bienfaits d’un vermouth français le Byrrh, la douceur d’un apéritif à base de mélange de mistelle et de plantes aromatiques le Saint-Raphaêl et le célèbre Dubeau, DuBon Dubonnet créé par le chimiste Joseph Dubonnet frappait les esprits. Sur la route du Tour des années 60 les chocolatiers étaient de sortie. Banania et Poulain se livraient un combat sans merci et la tunique d’Or n’était pas encore marquée du logo d’une banque.
Parmi les nombreux journalistes qui suivaient le Tour de France, il en est un qui restera à jamais comme le prince de la grande boucle, le maillot jaune des chroniqueurs : Antoine Blondin. Roi du titre incitatif et prince du jeu de mots Antoine Blondin a donné ses lettres de noblesses à la légende des « forçats de la route »*1, se montrant tour à tour lyrique, émouvant, tendre et ironique. Les éditions de la Table ronde proposent ce qu’il a de meilleur, de vrais morceaux d’anthologie qui sont le reflet de la course où les coureurs dodelinaient pendant trois semaines sur leurs bicyclettes. Faisant quelques fois des haltes improbables pour donner une interview, pour boire un coup à l’époque le Juliénas n’avait pas la concurrence du Gatorade où encore pour saluer une grande silhouette au croisement de la nationale 19, au bord de la D 104, dans la traversée de Colombey-les-Deux-Eglises. L’arrêt fût général. C’est Charles De Gaulle en personne qui salua le peloton. Ce 16 juillet 1960, les coureurs du Tour avaient rendez-vous avec la France.
Précisons qu’à l’époque Efficacité, Rentabilité et Hégémonie n’étaient les maîtres mots ni d’Antoine Blondin ni même des organisateurs. Ces artisans du plus grand événement sportif annuel au monde comprenaient à peine que, ce n’est pas l’histoire du tour mais celle de la France à travers lui qu’ils écrivaient, pour le plus grand plaisir des petits et des grands.
Il aura fallu peu de temps pour que les successeurs de Jacques Godet et Félix Lévitan comprennent qu’ils avaient entre les mains le meilleur agent touristique du pays et une formidable machine à cash à exploiter.
O tempora, o mores.
Les années 80 et l’arrivée d’hommes d’affaires comme Bernard Tapie changeront à jamais l’ADN du Tour de France. EPO, transfusion sanguine avec le sulfureux docteur Michel Ferrari … Ce n’est plus une caravane qui suit le Tour, c’est une pharmacie, un drugstore qui sillonne le pays. Vainqueur fin juillet disqualifié en décembre, nombreux sont ceux qui sont tombés de leur piédestal pour avoir usé et abusé de produits normalement réservés aux chevaux.
Pourtant rien ni fait, cette année encore, les spectateurs seront encore là et toujours plus nombreux sur le bord de la route du Tour de France pour regarder passer la caravane du Tour et ses 22 équipes.
Le Tour de France des années 60, c’était un autre temps, un temps où on avait du temps.
Non, ce n’était pas mieux avant … mais on avait dix ans.
Laurent di Gennaro
*1 Les Forçats de la route est un article écrit à Coutances par Albert Londres sur la route du Tour de France en 1924.
Le tour de France 2018
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Le parcours
Du samedi 7 au dimanche 29 juillet 2018, le 105e Tour de France comprendra 21 étapes pour une distance de 3351 kilomètres.
8 étapes de plaine,
5 étapes accidentées,
6 étapes de montagne
et 3 arrivées en altitude (La Rosière, Alpe d’Huez, Saint-Lary-Soulan col du Portet)
1 étape contre la montre en individuel
1 étape contre la montre par équipe
2 journées de repos
Le Tour de France 2018 comportera un total de 26 cols ou côtes et arrivées en altitude classés en deuxième, première ou hors catégorie.Leur répartition géographique sera la suivante :
12 dans les Alpes
4 dans le Massif central
10 dans les Pyrénées
Lors des trois dernières éditions, le total était le suivant :
25 en 2015, 28 en 2016 et 23 en 2017.
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Les particularités de l’épreuve
100 % HEXAGONAL … OU PRESQUE
Hormis un court passage d’une quinzaine de kilomètres en Espagne lors de la 16e étape Carcassonne > Bagnères-de-Luchon, le 105e Tour de France ne sortira pas des frontières de l’Hexagone. 36 départements seront traversés et le Pays basque qui n’avait plus été visité depuis 2006 figurera à nouveau sur la carte du Tour.
TENIR LE HAUT DU PAVÉ
Lors de la 9e étape Arras > Roubaix, il y aura 21,7 kilomètres de pavés. Ils seront répartis en 15 secteurs d’une longueur variant de 500 mètres à 2,7 kilomètres.
CHRONO : LE JUGE DE…PÉE
Comme ce fut le cas à Marseille l’été dernier, c’est à l’issue de la 20e et avant-dernière étape – un contre-la-montre individuel de 31 kilomètres entre Saint-Pée-sur-Nivelle et Espelette – que devrait être couronné le vainqueur de la 105e édition. D’autre part, après trois ans d’absence, il y aura également au programme un contre-la-montre par équipe de 35 kilomètres lors de la 3e étape à Cholet.
COMPTEZ-VOUS 176
Conformément à une décision de l’Union Cycliste Internationale, chacune des 22 équipes participantes sera composée en 2018 de 8 coureurs. Ils seront donc 176 au Grand Départ de Vendée Pays de la Loire.
3, 2, 1 BONUS …
Ce sera une innovation : du Grand Départ jusqu’à la 9e étape incluse, des bonifications de 3, 2 et 1 secondes seront attribuées aux trois premiers franchissant un point kilométrique du parcours déterminé à l’avance. Cela n’aura aucune incidence sur le classement par points.…
ET 10, 6, 4 ENCORE DU BONUS
Plus habituel : 10, 6 et 4 secondes, ce sont les bonifications qui seront respectivement allouées sur l’ensemble du Tour aux trois premiers de chacune des étapes en ligne.
9 sites et villes-étapes inédits sur un total de 39 :
Fontenay-le-Comte (arrivée 1re étape
Mouilleron-Saint-Germain (départ 2e étape)
Sarzeau (arrivée 4e étape)
Dreux (départ 8e étape)
La Rosière (arrivée 11e étape)
Trie-sur-Baïse (départ 18e étape)
Saint-Pée-sur-Nivelle (départ 20e étape)
Espelette (arrivée 20e étape)
Houilles (départ 21e étape)
