Vers des universités à deux vitesses

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Une partie des enseignant-e-s et des étudiant-e-s de la Faculté de Lettres de Toulon restent mobilisé-e-s depuis maintenant plus de 15 jours. Tous les midis ils et elles ont tenu des piquets d’information sur le campus de La Garde pour que leurs collègues et camarades de STAPS (activités physiques et sportives), de sciences et de l’IUT soient informé-e-s. Aujourd’hui ils sont venus informer les étudiant-e-s du centre-ville (Droit, Ingémédia, Sciences économiques). L’enjeu est de taille : allons-nous vers des universités à deux vitesses ? les unes qui auront remporté les appels à projets et pourront recruter des enseignant-e-s et chercheur-e-s titulaires, les autres qui fonctionneront massivement avec des personnels précaires et qui devront chercher des ressources propres en se concentrant sur des formations « rentables ».

Beaucoup d’étudiant-e-s de lettres, d’anglais, ou d’espagnol n’ont pas les moyens de payer un studio à Aix ou Nice et veulent pouvoir se former aux métiers de l’enseignement secondaire à Toulon mais auront-ils des professeurs face à eux dans les années qui viennent ? La Faculté de Lettres a perdu 12 enseignant-e-s titulaires en 4 ans, remplacés par des précaires. L’an prochain, ce seront  près de 1000 heures de cours en anglais, 600 en lettres, autant en espagnol et italien, qui seront assurées par des contractuels payés au lance-pierres, ou pas assurées du tout. Pendant ce temps, des jeunes bien formés et talentueux, ayant franchi tous les obstacles jusqu’à l’obtention d’un doctorat, souvent dans une grande précarité, sont en attente de postes et ne peuvent faire profiter les étudiant-e-s de leurs savoirs. Six milliards d’euros sont versés chaque année sans contrôle aux entreprises privées pour qu’elles fassent de la recherche (Crédit impôt recherche), il faudrait un milliard par an pour remettre les universités à flot : cherchez l’erreur !

Ce soir les étudiant-e-s et enseignant-e-s mobilisé-e-s rejoindront la place de la Liberté pour soutenir les cheminots qui ont fait grève de longues semaines et pour débattre de la précarité étudiante et de l’avenir de l’université publique. Une journée de mobilisation est également prévue le 5 mars, au niveau national.

Le collectif « Université de Toulon en lutte »

Vous pouvez suivre ce mouvement sur twitter @utlnenlutte

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