Venus d’ailleurs, ils sont d’ici

0

La Cimade du Var poursuit le double objectif
-d’apporter une aide concrète aux migrants et demandeurs d’asile dans sa permanence juridique hebdomadaire. Nous avons reçu plus de mille personnes en un an.
-de sensibiliser la population aux questions liées à la migration dans des actions publiques comme aujourd’hui et dans les médiathèques, les instituts de formation, les lycées et les collèges.

Devinette: « Une affiche rouge incitait à la haine contre nous. Qui sommes nous? »
Le groupe Manouchian. Vingt trois résistants étrangers fusillés par l’occupant nazi en Février 1944. Ils étaient polonais, italiens, hongrois, espagnols ou arméniens et une roumaine, ces immigré.e.s ont créé un groupe de résistants.e.s en région parisienne sous la direction du poète arménien, Missak Manouchian.

Venu.e.s d’ailleurs, ils et elles sont d’ici (on peut faire répéter à chaque fois cette phrase par la foule)
On a souvent en tête l’idée que l’Europe est une terre d’accueil privilégiée pour les personnes venant de pays en guerre ou en développement. Les faits démentent pourtant ce fantasme. 90% des réfugiés dans le monde sont accueillis dans des pays voisins, en développement. Malgré cela, depuis les années 2000, l’Europe a mis en place une politique d’asile et d’immigration de plus en plus sécuritaire. Les frontières extérieures ont été renforcées, résultat: pas moins de personnes qui tentent le passage, mais plus de morts

(Nous prenons la rue Paul Lendrin)
Devinette: » Mon petit fils m’a demandé de lui écrire des paroles pour ses chansons, qui suis-je? »
Andrée Chedid. (1921-2011) « Du Nil dans mes veines, dans mes artères coule la Seine »
Je dis Aime, chanson écrite pour « M », son petit fils.
Femme de lettre. Égyptienne d’origine libanaise. Élevée dans la culture française, elle s’installe à Paris en 1946 et prend la nationalité française. Ses œuvres construisent des passerelles entre l’Orient et l’Occident, les milieux sociaux, les sexes, les générations…

Venue d’ailleurs, elle est d’ici
Elle entendait juste jouir de son droit de libre circulation. Aujourd’hui les français vivant en terre étrangère ne sont pas des émigrés, ce sont des expatriés. Les français peuvent entrer dans 120 pays sans visa, la réciproque n’est pas de mise. Le monde doit être également accessible à toutes et à tous.

(Nous allons vers la Place Puget)
Devinette: « Mon nom d’origine est Maria Salomea Sklodowska. Qui suis-je »?
Curie Marie. (Maria Salomea Sklodowska.  1867-1934)  » Dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre. »
Scientifique d’exception d’origine polonaise, elle est naturalisée française en 1895. Elle est à la fois la première femme à obtenir un prix Nobel, et la première personne à en obtenir deux, en physique et en chimie. C’est également la première femme enterrée au Panthéon.

Venue d’ailleurs, elle est d’ici
Elle a expérimenté racisme et sexisme. Certains titres de presse la présentait comme une étrangère frappée de soupçons. Elle a reçu le prix Nobel grâce à son mari qui l’a réclamé, alors que les travaux récompensés étaient au cœur de sa thèse.
Aujourd’hui beaucoup de femmes étrangères restent confinées dans des emplois comme le ménage ou l’aide à la personne avec des horaires décalés et mal payés. Pourtant la majorité des femmes occupaient un emploi dans leur pays d’origine.

(Nous allons vers l’Opéra)
Devinette: « J’ai fui une tragédie. Mais j’en ai fait mon métier. Qui suis-je? »
Maria Casares. (Maria Victoria Casarès Pérez. 1922-1996) « Brûler les frontières… Y-a t’il plus passionnant voyage que celui de la vie? »
Comédienne. Elle a fui l’Espagne franquiste pour la France en 1936. Egérie des plus grands metteurs en scène: Jean Cocteau, Jean Vilar, Marcel Carné…, elle incarne plus d’un demi-siècle de théâtre et de cinéma français. Elle devient française en 1978.

Venue d’ailleurs, elle est d’ici
Elle a eu la chance d’échapper aux camps d’enfermement en France, comme beaucoup de ses compatriotes.
La France enferme chaque année près de 50000 personnes, dont des enfants. Depuis 81, la durée légale d’enfermement ne fait que s’allonger, elle est passée de 12 à 90 jours.
L’enfermement dans des centres de rétention provoque beaucoup de souffrance. Il peut raviver une période d’enfermement précédente dans le pays ou durant le parcours.

( Nous allons vers la Place Dame Sybille)
Devinette: « Je soutiens que les racistes sont des gens qui se trompent de colère. Qui suis-je? »
Léopold Sédar Senghor. (1906-2001) « Les racistes sont des gens qui se trompent de colère. »
Homme politique, écrivain et poète français, devenu sénégalais avec l’indépendance du Sénégal. Il a été ministre en France avant de devenir le premier président de la République du Sénégal. Il est l’un des penseurs de la négritude et le premier africain membre de l’Académie française.

Venu d’ailleurs, il est d’ici
Il est l’incarnation même du fait que toute identité est multiple et que l’on peut à la fois se fondre pleinement dans la société française sans renoncer pour autant à d’autres identités culturelles.
Il y a aujourd’hui une instrumentalisation politique et électoraliste de la figure des personnes étrangères. Ce n’est qu’une tentative pour détourner la colère légitime des personnes quant à la pauvreté croissante, le chômage, le mal logement, les angoisses climatiques…

(Nous allons vers la place du bateau, du lycée hôtelier)
Devinette: « Les trente glorieuses ne l’ont pas été pour nous. Qui sommes nous? »
Les Chibanis et les Chibanias.
Travailleurs et travailleuses venu.e.s du Maghreb lors des Trente glorieuses alors que la France avait besoin de main d’œuvre. Souvent ignorés par l’opinion et les autorités, leur lutte pour toucher leur retraire reste d’actualité.

Venu.e.s d’ailleurs, ils et elles sont d’ici
Comme cette main d’œuvre en situation régulière d’autrefois, les travailleuses et travailleurs sans papiers d’aujourd’hui font tourner des secteurs entiers de l’économie. Beaucoup déclarent leurs revenus, payent des impôts et des cotisations sociales, sans pour autant bénéficier des droits qui devraient en découler. Certaines personnes sont même exclues de l’Aide médicale d’État.

(Nous allons vers la Place de l’Équerre.)
Devinette: « On me doit le plafond de l’Opéra Garnier. Qui suis-je? »
Marc Chagall. (Moïche Zakharovitch Chagalov.1887-1985) « Je suis né une seconde fois en France. »
Peintre juif russe, exilé en France. Naturalisé français en 1937, contraint de fuir sous le régime de Vichy, il s’exile un temps aux Etats Unis. On lui doit le plafond de l’Opéra Garnier de Paris ainsi que les vitraux des cathédrales de Metz et de Reims.

Venu d’ailleurs, il est d’ici
Aujourd’hui, le délai pour réussir à déposer une demande d’asile peut durer plusieurs mois.
Pendant cette attente, les personnes restent sans ressources, sans hébergement et sans statut. De plus, elles sont traitées différemment selon leur nationalité, alors qu’elles ont le même besoin de protection. Certaines peuvent être expulsée dans des pays où elles risquent leur vie, comme le Soudan ou l’Afghanistan, par exemple.

(Nous passons devant la Place d’Armes et tournons Rue Louis Jourdan)
Devinette: « Beaucoup d’entre nous sont morts pour la France. Qui sommes nous? »
Les tirailleurs sénégalais. « Vous tirailleurs sénégalais (…) je ne laisserai pas-non!- les louanges de mépris vous enterrer furtivement. » Léopold Sédar Senghor.
Soldats d’Afrique « noire » ayant combattu pour la France sur de nombreux fronts. Ils étaient environ 200 000 durant la première guerre mondiale, dont 30 000 furent tués, et 140 000 entre 1940 et 1945.

Venus d’ailleurs, ils sont d’ici
Ces chiffres vous indignent? Aujourd’hui des personnes sont renvoyées dans des pays où elles risquent leur vie. La Cimade et Amnesty se mobilisent pour empêcher ces expulsions.
Des personnes gravement malades qui devraient pouvoir bénéficier d’un titre de séjour sont constamment suspectées de fraude par les préfectures. Certaines sont même expulsées, malgré un avis médical favorable à leur protection, condamnées ainsi à mourir ou à voir leur santé se détériorer de façon irréversible dans leur pays d’origine.

Nous vous remercions d’avoir participé à cette déambulation avec la Cimade. Nous remercions la presse de nous avoir accompagné. Nous remercions le collectif migrants 83 et le collectif Varmigrants d’être ici, ainsi que tous ceux qui se sont simplement sentis concernés.

La Cimade organise le festival Migrant’scène, c’est pendant trois semaines plus de 350 événements festifs et culturels, dans une centaine de villes de France et d’outre mer.

Nous serons à La Seyne au clos St. Louis et à la médiathèque Andrée Chedid pour poursuivre notre mission de sensibilisation.

À très bientôt pour de nouvelles aventures!

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.